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lundi 07 novembre 2011

Commentaires

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 ST

Excellent article, comme d'habitude.

Je retiendrai surtout la conclusion : "L'état n'est pas un agent économique magique". L'essentiel des vendeurs de lessive intellectuelle qui nous font errer sur des voies économiques douteuses depuis des années ont à la base de leurs raisonnements un prédicat relevant de la pensée magique. Les plus répandus étant "l'Etat crée de l'emploi", "consommer crée de la richesse", et bien entendu le gagnant toute catégorie à qui on doit d'être au bord du gouffre : "l'argent pousse sur les arbres".

maurice b.

Le fait de considérer le citoyen comme UN CLIENT captif de l'Etat étant déjà d'une incommensurable bêtise, tout ce qui en découle est à côté de la plauque, de bout en bout.

ST

Maurice b. lui ne gobe pas cette "incommensurable bêtise". Maurice b., lui, il croit son gouvernement quand il lui dit que son budget en déficit de 100 milliards d'euro est le plus austère depuis 1945. Il y croit quand on lui dit que supprimer un crédit d'impôt ou une niche fiscale est à ranger dans la case "réduction des dépenses" plutôt que "augmentation d’impôt". Il a rangé son esprit critique au placard quand il a embrassé le socialisme en rejoignant l'UMP.

Robert Marchenoir

L'autre jour, le Figaro a publié l'une de ces brèves dont il a le secret.

Premier paragraphe : le journaliste cite Fillion qui dit, en substance : cette fois-ci, fini de déconner, on va réduire les dépenses publiques, grave.

Deuxième paragraphe : le journaliste explique, en substance (et sans aucune ironie, sinon ce ne serait pas drôle) : la preuve, le gouvernement va augmenter la TVA.

On ne saurait mieux démontrer, par l'exemple, la thèse étatiste implicite :

1. par définition, toutes les richesses produites en France appartiennent à l'Etat ;

2. par dérogation à la règle n°1, l'Etat veut bien consentir, parfois, dans une certaine mesure, à laisser aux citoyens une partie de leur argent durement gagné ;

3. cependant, il ne faudrait pas que les citoyens abusent de la règle n°2, et prennent de sales habitudes ; c'est pourquoi, on leur répète périodiquement qu'une augmentation d'impôts constitue, en réalité et contrairement à toutes les apparences, une économie.

Robert Marchenoir

D'ailleurs, cette propagande fonctionne parfaitement. A preuve, ce commentaire trouvé sur Fortune, le site jumeau de Fdesouche consacré à l'économie, dont les thèses sont très représentatives de l'extrême-droite d'extrême-gauche :

"Borowic
8 novembre 2011 à 12:00

pour sortir de la crise il faut

1 rééquilibrer le pouvoir d achat c est a dire relever certains impôts bien identifies"

Cette affirmation stupéfiante est émise par quelqu'un qui est probablement un petit commerçant, puisqu'il dit aussi :

"Il ne faut surtout pas surtaxer le petit commerce"

Donc, un type dont la prospérité dépend directement du pouvoir d'achat de ses clients réclame une diminution du pouvoir d'achat en France via une augmentation des impôts.

Un pays où les gens sont capables de se faire manipuler de la sorte est mûr pour la dictature.

http://fortune.fdesouche.com/37340-la-dette-publique-faux-coupable

rheteur9

Bonjour Vincent,
Le but de l’État est de rendre un service qui devrait (logiquement) augmenter la qualité de vie des citoyens. Son moteur n’est donc pas la recherche de profit contrairement à une entreprise privée, la comparaison est grotesque, c’est juste pour dire : « si ma tante en avait on l’appellerait mon oncle »... bof, bof. D’ailleurs, vous qui comparez l’État à une entreprise, pourquoi ne mentionnez-vous pas qu’entre 1978 et 2007, la valeur du patrimoine national a été multipliée par huit, pour atteindre 12 513 milliards d'euros ??? c’est loin d’être une paille.

Quand vous dites : « par conséquent, les services rendus par les entités privées qui se substitueraient à l'état seraient soit bien moins chers, soit de bien meilleure qualité, et souvent les deux à la fois » c’est ridicule, car une entreprise est là pour faire de l’argent avant tout, et un bon moyen pour cela est de baisser la qualité (baisse des salaires donc de la motivation, suppressions de postes, pression sur les sous-traitants…) et/ou de tricher (cf. affaire Olympus).
Bien sûr le secteur privé peut proposer des biens et services d’excellente qualité, quand c’est le cas, vous êtes vous demandez si le plus grand nombre pouvait bénéficier de cette qualité ? cela n’a-t-il pas un coût élevé ?

vincent

@R9:

"Le but de l’État est de rendre un service qui devrait (logiquement) augmenter la qualité de vie des citoyens. Son moteur n’est donc pas la recherche de profit contrairement à une entreprise privée"

Mais le but d'une entreprise aussi. Si l'entreprise ne propose pas quelque chose qui augmente la qualité de vie de ses clients, elle meurt. L'objectif final de rentabilité est donc conditionné à la capacité a améliorer la vie des gens.

Vous me direz que parfois, certaines entreprises préfèrent tricher, obtenir des subventions, des barrières anti concurrentielles. Nous ne sommes pas avares, me semble-t-il, de dénonciation de ces abus, surtout lorsqu'ils sont commis avec la complicité de l'état (cf. mon ouvrage et mon dossier foreclosuregate); mais quand un privé se plante, et que les mécanismes de "gestion du plantage" (faillite, justice en cas de plantage frauduleux) ne sont pas cassés par l'intervention publique (c'est bien le gros problème actuellement), et bien le "planté" en subit toutes les conséquences: il dégage du marché, et laisse la place aux meilleurs.

Mais l'état n'est pas avare de tricheries non plus, et vous pouvez être certains que ses politiques, élus, hauts fonctionnaires n'oublient certainement pas leur profit personnel dans l'affaire, même si les chiffres ne sont pas aussi impressionnants que dans les hautes sphères du CAC.

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sur le patrimoine: Je vois mal ou vous voulez en venir, mais passons:

Selon l'Insee (je suppose que vous faites référence à l'étude Couleaud-Delamarre), la valeur du patrimoine total des résidents français a été multipliée par 8 en termes courants mais par "seulement" environ 2 en termes "réels", soit, en 30 ans, 2,3%, un peut plus que la croissance moyenne - Pas de quoi sauter au plafond.

Sauf que vous pouvez lire dans l'étude que cette hausse est surtout liée à la hausse du "prix" des terrains, non comptabilisée dans l'inflation, et dont je m'époumonne à dire qu'elle est en grande partie artificielle.


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Offre privée:

Le rapport qualité prix de l'offre privée n'est en rien affecté par l'obligation de faire du profit, bien au contraire: les gains de productivité permettent une amélioration continuelle des offres.

Et nul ne peut nier qu'aujourd'hui, les produits et services standard accessibles aux classes populaires (disons à partir du second décile) sont très supérieurs à ceux que pouvaient s'offrir les happy few du dernier décile il y a trente ans.

Concernant les prix, prenez par exemple le système de Santé, certes pas hyper libéral, mais ou des cliniques privées contestent les hopitaux d'état. le prix payé à l'acte aux cliniques privées par l'AM dans le cadre de la "T2A" (Tarification à l'acte) publique sont 1,5 à 3 fois moins élevés que dans le public, selon l'acte. Pourtant, les cliniques privées gagnent de l'argent (difficilement) et l'hopital public est un gouffre sans fond. Et l'objectif de convergence entre tarifs publics et privés est sans cesse repoussé, de 2012 au départ à 2018 maintenant. Et ne sera pas atteint, selon mes sources dans le milieu médical.

Qu'est-ce qui plombe l'hopital public ? Sa superstructure bureaucratique, dont la clinique essaie de se passer. à l'APHP, par exemple, il y a plus d'administrateurs que de médecins. Les gens du Front office (médecins, infirmières, aides soignants, etc...) essaient le plus souvent de faire un boulot de qualité, mais sont de plus en plus enchainés à une bureaucratie paralysante. Privatisés, ces outils retrouveraient assez vite toute leur compétitivité. Bon, les administrateurs, eux, devraient changer de métier. Tant pis pour eux. Ou tant mieux pour ceux qui profiteraient de la claque prise pour rebondir.

Pour des raisons trop longues à reprendre, et on ne va pas reprendre le débat sur l'origine du monde et de la crise maintenant, il y a un problème de solvabilité générale des 10% les plus pauvres. Mais force est de constater que ce problème n'a fait que s'amplifier depuis le début des années 70, quand l'état dépensait 36% du PIB du pays et n'avait presque pas de dette. Depuis que l'état a prétendu s'occuper de tout, il y a énormément de choses qui marchent nettement moins bien. C'est un constat factuel, ça aussi (voir mon article de 2004 "le dérapage de nos dépenses publiques nous emmène droit dans le mur).

rheteur9

@Vincent,
« L'objectif final de rentabilité est donc conditionné à la capacité a améliorer la vie des gens. » : Non pas du tout, il est conditionné par la vente (qui est principalement provoqué par la pub, le marketing et qui est la création d’un besoin souvent artificiel) et la réduction des coûts.
« Mais l'état n'est pas avare de tricheries non plus » : c’est juste, mais il faut distinguer l’Etat et les politiques mises en œuvrent. Quand les politiques menés n’ont d’autres buts que de piller l’argent des citoyens, de couler les services publics pour justifier de leur privatisation… pourquoi alors diaboliser ainsi l’Etat ?
(Concernant le patrimoine, j’indique juste que la valeur de la « maison France » est de beaucoup, beaucoup plus élevée que sa dette.)

« les gains de productivité permettent une amélioration continuelle des offres » c’est plutôt : permet substantiellement une amélioration des offres, car les gains profitent surtout à l’augmentation des marges en vue d’être le plus rentable possible (objectif principal)

Concernant la T2A, la différence que vous mentionnez est normale. Puisque dorénavant, ce seront les activités qui détermineront directement les ressources alors, les cliniques commerciales font par nature le choix des activités rentables et laissent aux hôpitaux les autres activités, peu rentables !
La diminution d’effectif ne se fait pas sans une baisse de la qualité, les médecins, infirmières…etc se retrouvant à faire de « la paperasse », ajoutant du stress à leur métier. La compétitivité leur fera faire d’autres métiers par la suite, on peut imaginer qu’ils passent le balai le soir venu, ça permettrait de ne plus faire appel à une société de nettoyage, etc…
(J’aime beaucoup votre : « Tant pis pour eux. Ou tant mieux pour ceux qui profiteraient de la claque prise pour rebondir. »… la classe !!)

Les différentes politiques, menées dans les plupart des pays, tendent à détruire les services de l’Etat (retraite, santé..) au profit du secteur privé qui se frotte les mains. La technique est la même : endetter un maximum les Etats pour justifier de la privatisation ou de la revente des biens et services.
Quand le « public » change d’orientation pour poursuivre un objectif de rentabilité, il n’a aucune « chance » face à la puissance financière des groupes privés taillés pour faire de l’argent. Car le secteur public se doit, pour améliorer la qualité de vie des citoyens, de fournir un service qui peut être économiquement inintéressant.

Robert Marchenoir

"Quand le « public » change d’orientation pour poursuivre un objectif de rentabilité, il n’a aucune « chance » face à la puissance financière des groupes privés taillés pour faire de l’argent." (Rhéteur 9)

Vous ne vous rendez même pas compte que cette phrase justifie les privatisations.

Vous partez du principe qu'il "faudrait donner une chance à l'Etat". Pourquoi donc ? Il ne s'agit pas d'un concours ou d'un jeu télévisé. Il s'agit de l'efficacité des impôts, c'est à dire de l'argent dont le peuple consent à se priver pour le consacrer au fontionnement de l'Etat.

Le but, c'est de "donner une chance au peuple", pas de donner une chance à l'Etat.

C'est curieux qu'il faille rappeler de telles évidences.

Robert Marchenoir

"Le secteur public se doit, pour améliorer la qualité de vie des citoyens, de fournir un service qui peut être économiquement inintéressant."

Phrase absurde.

Par définition, un acteur économique quel qu'il soit, public ou privé, ne peut "améliorer la qualité de vie des citoyens" que si son activité est "économiquement intéressante".

Si le fait, pour les citoyens, de financer une police publique est ce qui permet le meilleur rapport qualité / prix pour eux en matière de sécurité, si une police publique est ce qu'il y a de plus efficace, alors une police publique est économiquement intéressante.

En revanche, s'il s'avérait (ce n'est qu'une hypothèse) qu'une police privée rende un meilleur service pour un coût moindre, alors ce serait la police privée qui serait économiquement intéressante.

Evidemment, il est difficile de mesurer l'efficacité d'un service public qui est rendu gratuitement au moment de la transaction, pré-payé forfaitairement par l'impôt, c'est à dire sans le thermomètre qu'est le prix lié à la prestation. Cela ne signifie pas que ce soit impossible.

Par exemple, on convient ordinairement que la justice doit être rendue par l'Etat pour être efficace. Est-ce toujours vrai ? Non !

De grandes entreprises ont jugé le contraire, en convenant, par contrat, de s'en remettre à un arbitrage privé, de préférence à la justice d'Etat, en cas de conflit entre elles.

Cela veut bien dire qu'elles ont jugé l'arbitrage privé plus efficace, donc économiquement plus intéressant.

Mais cela veut aussi dire, a contrario, qu'elles auraient pu décider, ou que d'autre entreprises ou citoyens auraient pu décider, eux, pour leur compte, que la justice d'Etat est plus efficace, et donc économiquement plus intéressante.

Toujours avec cette difficulté que le prix d'achat d'un service d'Etat gratuit au moment de la transaction n'est pas négocié sur le marché, mais payé préalablement, à un niveau arbitraire et global, via l'impôt.

Gladys

Ne pas attendre qu'il soit trop tard pour regarder la video du brillantissime Jacques Bourdu sur le site Enquête et Débat. Il dissèque magistralement les causes de la situation de la France, et les remèdes qui feraient renaître notre pays. La conclusion est seulement : fera-t-on ce qu'il faudrait faire ?

rheteur9

@Robert M.:
Non, ma phrase ne justifie pas les privatisations, je dis juste qu’il est normal que le secteur privé soit « gagnant » quand on regarde les chiffres puisque c’est son objectif. Le but du privé n’est pas d’augmenter la qualité de vie du plus grand nombre, mais de faire de l’argent par tous les moyens dans un environnement concurrentiel.
Si comme vous le rappelez, il s’agit de "donner une chance au peuple", la majorité et non une minorité devrait avoir accès à des services de qualité. L’Etat, avec des politiques correctes peut proposer un service de qualité pour le plus grand nombre alors que le privé non. Quels sont vos objectifs ?

Le secteur des cliniques privées à but lucratif se développe et se restructure sous l’emprise des fonds d’investissement internationaux, exigeant des taux de rentabilité financière entre 15 et 20 %. Cette course à la rentabilité entraînera la suppression d’activités médicales jugées peu ou pas rentables, comment dans ce cas améliorer la qualité de vie du plus grand nombre des citoyens ?
C’est pour cela que le public, pour améliorer la qualité de vie des citoyens, doit fournir un service qui peut être économiquement inintéressant, ce que ne veut pas faire le privé en raison de sa logique financière ; je ne vois pas ce qu’il y a d’absurde là-dedans ?

Vous mélangez efficacité pour quelques-uns et efficacité pour le plus grand nombre. Quelle efficacité visez-vous ?

Dans un environnement où le moteur est la recherche de profit : c’est économiquement intéressant donc efficace (et non l’inverse comme vous le supposez). C’est pour cela que faire rouler un bus tôt le matin avec 3 personnes dedans, traiter des pathologies lourdes (cancer, VIH…), etc… n’est pas économiquement intéressant. Trouvez-vous toujours cela « absurde » de fournir un service qui peut être économiquement inintéressant ?

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