Ci dessous, traduit en français, le documentaire "Truthland", réponse argumentée d'une enseignante de Pennsylvanie aux allégations du film anti-gaz de schistes "Gasland". Réalisé simplement sans grands moyens, ce petit film vaut largement 32 minutes de votre temps pour vous faire une autre opinion sur les gaz de schistes.
via www.youtube.com
Le film de "Gasland", dénonçant les dangers environnementaux supposés de l'exploitation des gaz de schistes, a reçu une publicité énorme, et est sans doute à l'origine de la très forte opposition, de bonne foi, que bien des français forment à l'usage de la fracturation hydraulique.
Il était une fois l'épouse d'un fermier de Pennsylvanie chez qui un gazier explorait un puits de gaz de schistes, et qui a vu Gasland. Elle a eu peur pour ses enfants, pour sa ferme, pour ses animaux. Alors elle a voulu faire son propre fact checking, et a parcouru les USA caméra au poing pour interviewer des géologues, des écologistes, des responsables publics de l'environnement, des gaziers... Et a découvert que le film de Josh Fox était un mauvais film d'épouvante, plein de biais de présentation et de déformations volontaires de la réalité. Et qu'elle pouvait sans crainte élever vaches et enfants à proximité de son puits de gaz de schistes.
Parmi les scènes impressionnantes: la mise à feu d'une poche de gaz sur le lit d'un ruisseau d'où s'échappent naturellement des poches de méthane, un robinet qui flambe là où il n'y a aucun gaz de schiste en exploitation, et un ensemble de tubes de forage qui résiste à une charge de dynamite placée à l'intérieur, pour prouver leur solidité. L'auteur précise que ni elle ni les gens qu'elle a interviewés n'ont touché le moindre centime pour ce film, dont acte.
A vous de juger.
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Mes précédents articles sur le gaz de schistes, tous deux de 2011:
"Les gaz de schistes, une opportunité pour l'environnement"
"Moratoire sur le gaz, une décision précipitée et regrettable"
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Ce film mérite une diffusion maximale. La politique négative de François Hollande concernant le gaz de schiste, et sa politique énergétique erratique nous exposent aux périls les plus grands. Limiter le nucléaire tout en renonçant à explorer et exploiter notre gaz naturel, compter sur les chimères de l'éolien et du photovoltaïque constituent une stratégie sans issue. Ce programme est impossible à financer, tant il exige de modifications profondes de nos réseaux de distribution, et il n'ira pas à son terme. Nous manquerons d'électricité dans quelques années, et le renchérissement de l'énergie ruinera une large partie de nos industries. Pire, nous pérennisons une situation de dépendance énergétique fortement aggravée par les menaces internationales pesant sur nos importations de pétrole et de gaz naturel. Il faut marteler ces évidences par tous les médias possibles.
Rédigé par : jean-michel bélouve | lundi 24 septembre 2012 à 08h43
D'après les sondages, 75% des Français seraient opposés à l'exploitation du gaz de schistes. Et 50% ne savent pas ce que c'est!... ( quand à savoir quelque chose sur les techniques d'exploitation...).
Rédigé par : François | lundi 24 septembre 2012 à 12h06
Pour être totalement complet, après quelques recherches, le film en question n'est pas réellement une initiative indépendante d'une femme de fermier. Le film est produit et diffusé (et ils ne s'en cachent pas sur le site du film http://www.truthlandmovie.com) par un consortium d’industrie pétrolière.
Le film est financé par Energy in Depth, l'opération de relation publique de l'IPAA qui regroupe la grande majorité des producteurs de gaz naturel aux Etats-Unis. Il est produit par un publicitaire professionnel et promu par une campagne de relation publique mise en oeuvre depuis Washington (source : http://blog.littlesis.org/2012/06/13/fracking-industrys-answer-to-gasland-devised-by-astroturf-lobbying-group-and-political-ad-agency/).
Ce n'est pas réellement caché mais pas du tout mis en évidence dans le film lui même.
Evidemment ça ne retire rien aux arguments et notamment aux critiques sur le sensationnalisme de Gasland, dont les propos sont parfois particulièrement trompeurs. Le film en fait bien la démonstration sur l'histoire du robinet qui fuit du methane.
Maintenant, il ne faudrait pas que cela détourne du vrai débat qui n'est pas Gasland vs. Truthland, qui est le plus manipulateur, trompeur etc... mais plutôt quelle est la nature des risques que l'on est prêt à accepter en échange d'une source abondante d'énergie (et pour parler comme les étatistes, de toutes les externalités positives associées à une source d'énergie abondante et bon marché).
Répondre "aucun risque n'est acceptable", comme le font les détracteurs des gaz de schistes qui viennent d'imposer que l'on s’assoit sans autre forme de débat ou d'étude sur des ressources extrêmement importante dans le centre de la France est stupide et insensé. Je comprendrais encore un débat entre les partisans d'une régulation étatique forte, à base d'agence de contrôle étatique, de réglementation à foison etc... d'un côté, et les partisans d'une régulation par la propriété privée, la responsabilité pleine et entière devant les tribunaux, les obligations d'assurance, etc.. de l'autre.
On peut discuter du niveau de risque acceptable. On peut discuter de la manière dont on doit encadrer ce risque. On peut discuter des améliorations techniques qui permettront de réduire le niveau de risque. Mais poser le risque zéro comme principe de départ, c'est refuser d'emblée toute sorte de croissance, de progrès et d'amélioration future des conditions de vie des hommes.
Rédigé par : ST | lundi 24 septembre 2012 à 17h57
Le tube de l'essai à l'explosif me semble trop court : les gaz peuvent s'échapper rapidement, réduisant la pression comme dans un canon de fusil. Avec lequel il n'est pas spécialement recommandé de tirer si on l'a obstrué. Bon, je ne suis pas spécialiste et ce film est de toute façon bienvenu : on entend un peu trop souvent un seul point de vue, comme par hasard opposé à toute forme d'industrie, cf. la récente "étude" sur UN OGM même si le comportement de Monsanto par ailleurs me semble discutable… Reste que la même société avait introduit un gène "terminator" empêchant les OGM de se reproduire, donc de répandre leurs gènes dans la nature, interdit de fait sous la pression des écologistes politiques au prétexte que cela servirait à contrôler la production alimentaire mondiale, les mêmes se plaignant ensuite de ce que les OGM disséminent leur gènes dans la nature. Allez comprendre!
Rédigé par : Fred972 | mardi 25 septembre 2012 à 00h19