L’actualité littéraire libérale est chargée en cette rentrée scolaire 2012, et j’aurai l’occasion d’y revenir. Mais parmi tous ces nouveaux ouvrages, l’un d’eux tient une place particulière à mes yeux: il s’agit de “libres”, le livre aux 100 auteurs, qui ont eu pour mission de traiter 100 sujets en deux pages A5 chacun, sous la férule de deux coordinateurs d’édition, à la fois rédacteurs en chef et entrepreneurs-éditeurs, Ulrich Génisson et Stéphane Geyres. Après une campagne originale de teasing, le livre est officiellement en vente à compter d’aujourd’hui, qui est aussi, si vos médias ne l’ont pas remarqué, la première journée internationale de la liberté.
attention, arme de liberté massive !
Si
j’en parle, c’est d’abord parce que je suis auteur du texte n°74,
consacré au logement -vous l’auriez parié !- et intitulé “Foncier
réglementé, familles mal logées”. Mes lecteurs réguliers ne seront pas
surpris: tout est dans le titre.
Mais
l’intérêt de l’ouvrage est ailleurs, n’en déplaise à mon innombrable
fan club. 100 questions sur les sujets les plus variés ont reçu 100
réponses nécessairement percutantes, format oblige, et qui, toutes,
montreront au lecteur qu’il existe sur chaque sujet de société des
réponses totalement différentes de celles portées par la “pensée
dominante française” à forte coloration étatiste. Que l’auteur ait évoqué
l’avenir des retraites ou le déclin du port de Marseille, les bienfaits
de la liberté du port d’armes ou de la légalisation des drogues, le vrai
prix de l’énergie ou le marché du travail, les effets pervers de la
démagogie en démocratie ou l’éducation libre (etc), le lecteur
découvrira une pensée alternative riche, constructive, à cent lieues des
clichés véhiculés sur le libéralisme, généralement péjorativement
préfixé (ultra, néo...), par ceux qui ne voient de salut qu’en l’état.
Naturellement,
le lecteur préformaté par des années de vie quotidienne au contact de
l’administration française pourra être déstabilisé par certaines figures
de rhétorique, et un ouvrage limité à deux pages par sujet ne peut
prétendre répondre à toutes les objections, toutes les questions
ouvertes par les différents exposés. Mais celui qui acceptera de le lire
sans préjugés, ou du moins de confronter les siens à ces idées souvent
“décoiffantes” pour des non initiés, aura au moins envie d’approfondir
certains sujets, et devrait admettre qu’un certain nombre de paradigmes
dominants de la vie politique et culturelle française ne vont pas de
soi, ne sont pas immuables.
La
principale qualité du livre ? Les auteurs représentent tous les
courants de pensée du libéralisme, depuis les anarchistes au
socio-libéraux, des libéraux philosophiques aux libéraux pragmatiques.
Français, francophones, étrangers, salariés, entrepreneurs,
fonctionnaires, jeunes et séniors, souvent anonymes au milieux de
quelques sommités libérales qui ont soutenu le projet (Lepage, De
Guénin, Salin, Schweitzer...), le panel des auteurs est suffisamment
large et varié pour vous faire découvrir, si besoin est, que le
libéralisme n’est pas cantonné à certains groupes d’intérêt, n’est pas
une doctrine sectaire au profit de quelqus uns contre les autres, mais
au contraire une pensée humaniste qui se préoccupe d’abord des droits
des plus faibles face aux forts.
Plus
important encore, vous ne trouverez pas dans “libres” de textes de
libertaires excités prônant sans précaution les extrémismes
anarcho-utopistes les plus extravagants. Même lorsque les auteurs ont
voulu promouvoir des idées très iconoclastes comme la légalisation des
drogues ou la panarchie, ils l’ont fait de façon toujours posée,
argumentée. Vous pourrez ne pas être convaincu par tous, mais vous ne
pourrez pas, en reposant cet ouvrage, affirmer que le libéralisme n’est
qu'une utopie, une folie, une somme d’irréalismes vains.
Je me souviendrai toujours de mes premières réactions, dans les années 90, en lisant d'authentiques réflexions iconoclastes sur des questions telles que le chèque éducation ou la légalisation des drogues. Déstabilisé, je le fus, un temps. Puis très vite la cohérence implacable des arguments déployés me persuada que mon logiciel intellectuel façonné par des années de conformisme scolaire, médiatique et familial, avait besoin d'une sérieuse révision.
Gageons que “libres” brisera également dans l'esprit de ses lecteurs les chaînes
trop conventionnelles qui emprisonnent nos pensées.
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En savoir plus, ou commander le livre: collectif “la main invisible”
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"Je me souviendrai toujours de mes premières réactions, dans les années 90, en lisant d'authentiques réflexions iconoclastes sur des questions telles que le chèque éducation ou la légalisation des drogues. Déstabilisé, je le fus, un temps. Puis très vite la cohérence implacable des arguments déployés me persuada que mon logiciel intellectuel façonné par des années de conformisme scolaire, médiatique et familial, avait besoin d'une sérieuse révision. "
Et pourquoi ne pas développer tout ça dans un article? Nous parler de ton parcours intellectuel, de ce qui t'as convaincu en premier, de ce que tu as rejeté de prime abord etc.
Cela pourrait être une aide précieuse pour tous ceux qui écrivent des textes libéraux. Je vois tellement de textes écrits par des libéraux qui ne s'adressent finalement qu'aux libéraux, donc qui ne convainquent personne d'autre...
Si un syndicaliste de FO peut devenir libéral alors tout le monde le devenir. Il suffit de trouver la bonne méthode, le bon discours.
Rédigé par : Mateo | jeudi 20 septembre 2012 à 09h32
Quand on voit déjà le libellé d'un des cent chapitres de ce bouquin :“Foncier réglementé, familles mal logées”, immédiatement, on réalise combien de poncifs on va trouver là-dedans.
du même acabit :
La sécu c'est mal, la retraite par répartition c'est mal , les transports en commun c'est mal, les OGM c'est bien, vite une loi pour autoriser le port d'armes, légalisons les drogues et plus de problèmes dans les cités, etc....
Si au moins il y avait eu "propriétaires privés voyous = familles mal-logées" "ou "HLM = logements globalement convenables pour tous" on aurait pu prendre ce livre au sérieux.
Rédigé par : turnover | jeudi 20 septembre 2012 à 18h44
@turnover
Vous n'avez même pas lu le livre mais simplement en lisant un titre vous êtes capable de juger du contenu, bravo.
Vous n'avez connu que la sécu, la retraite par répartition, le foncier réglementé, l'interdiction du port d'arme, des drogues... Et vous trouvez que tout va très bien en France et que ce n'est pas la peine de réfléchir à d'autres idées.
Que de certitudes. Vous devez avoir une vie intellectuellement très confortable.
Rédigé par : TowerDefense | jeudi 20 septembre 2012 à 21h29
@turnover
> Quand on voit déjà le libellé d'un des cent
> chapitres de ce bouquin :“Foncier réglementé,
> familles mal logées”, immédiatement, on réalise
> combien de poncifs on va trouver là-dedans.
(...)
> Si au moins il y avait eu "propriétaires privés
> voyous = familles mal-logées" "ou "HLM =
> logements globalement convenables pour tous" on
> aurait pu prendre ce livre au sérieux.
En fait vous voulez dire : quand on lit le titre de ce livre, on comprend qu'il prend le parti de la liberté. Quand on lit les titres des chapitres, on comprend qu'il est écrit pas des auteur libéraux. Si au moins il développait des thèses socialistes, on aurait pu prendre ce livre au sérieux. C'est ça ?
Rédigé par : ST | vendredi 21 septembre 2012 à 14h14
@ST
Vous confondez parti de la liberté qui a peu à voir avec vos idées et parti du chacun pour soi qui est celui que vous defendez.
Rédigé par : turnover | vendredi 21 septembre 2012 à 15h53
Il y a une chose qu'on nous reproche à l'UMP c'est d'être trop rangés derrière un "petit chef" qui ne veut pas voir une tête dépasser des rangs.C'est vrai que nos adversaires aiment nous caricaturer sur ce point.
Mais ça ne me gène pas car quand on voit les déchirements et les attaques personnelles que provoque ce livre dans le camp des liberaux, je préfère de loin notre situation.
Il suffit d'aller visiter le forum libéral emblematique liberaux.org et de consulter les engueulades infantiles, à base de "noms d'oiseaux" que s'envoient à la figure ceux qui ont participé à l'elaboration du livre et ceux qui n'y ont pas participé, pour bien en rigoler.
Rédigé par : maurice b | samedi 22 septembre 2012 à 16h16