J’ai vertement critiqué vendredi dernier le plan initialement prévu par l’Eurogroupe,
la BCE et le FMI pour “venir en aide à Chypre”. Ce plan, scandaleux et
imposé par diktat, a été fort justement refusé par le parlement
chypriote, forçant les protagonistes à une renégociation.
Et
très franchement, celle ci a été très bénéfique. Vous m’avez rarement
vu positif sur les agissements de l’UE ces dernières années, alors pour
une fois que les choses évoluent vraiment dans le bon sens, disons le
tout net: le plan numéro 2 est bien meilleur que le plan 1. Cependant,
il n’est pas parfait, et surtout, l’improvisation de son accouchement
rend ses résultats incertains.
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Au sujet de votre article, où vous approuvez la méthode adoptée par le second plan chypriote et les propos de M. Dijsselbloem déclarant que cette méthode pourra être utilisée pour toutes les banques de l'UE.
1. Voyez-vous désormais un risque en France à laisser des dépôts de plus de 100.000 euros dans une des 4 grandes banques de l'hexagone (SG, BNP, Credit Agricole, Banque Postale) ou conseilleriez-vous aux déposants des ouvertures de comptes multiples dans plusieurs établissements ?
2. Des dépôts importants (supérieurs à 100 000€ )chez les assureurs (en assurance-vie) sont -ils plus sécurisés que dans les banques ?
Rédigé par : raoul | mercredi 27 mars 2013 à 19h12
Attention: pour l'instant, le "plan chypre" n'est pas généralisé. On ne sait pas ce que l'UE décidera au final, et le lobby des TBTF est en train de tout faire pour torpiller le plan.
Mais imaginons que demain, le "plan chypre" serve de base à une loi européenne de résolution des faillites bancaires. En gros, les déposants deviennent "créanciers très seniors".
Dans ce cas les dépôts de ces banques (SG/BNP/CA - pas regardé la poste) représentent nettement moins de 50% du bilan: sauf cataclysme financier, aucune faillite ne pourrait impacter les dépôts: les déposants pourraient je pense dormir tranquille.
Mais au fait, pourquoi laisser plus de 100K sur un compte si vous êtes un particulier ? Placez donc ce qui dépasse chez un (des) gestionnaire(s) de fortune dans un compte à part.
Rédigé par : vincent | mercredi 27 mars 2013 à 23h27
Concernant votre 2ème question: Les assurances vie sont en grande partie investies en obligations souveraines; De mon point de vue, leur "garantie" ne vaut pas plus que le papier d'état qui est émis. Alors prudence.
Rédigé par : vincent | mercredi 27 mars 2013 à 23h29
Merci de vos réponses.
Les banques françaises malgré leurs difficultés actuelles n'ont pas une situation financière comparable à Bank Of Cyprus. Loin s'en faut.
Par rapport à vos conseils, je suis (trop, à mon avis) investi dans des obligations de ma propre banque de dépot. Certes ces obligations me rapportent des revenus, autour de 4,5% d'intérêts; Mais vu la conjoncture, n' y-a -t-il pas un risque à en attendre le remboursement du capital à l'echeance dans 8 ou 10 ans. Conseilleriez-vous de vendre rapidement en bourse toutes ces obligations tant qu'elles cotent encore entre 98% et 105% de leur valeur nominale ?
Rédigé par : raoul | jeudi 28 mars 2013 à 16h16
La encore, chaque banque est unique. Mais si le plan chypre devient la règle, le "pricing" du risque obligataire pourrait augmenter. Donc vendre pourrait être une bonne idée, pour éventuellement racheter quand le repricing aura eu lieu.
(et si vous avez des titres "junior", la question ne se pose même pas: oui, il faut vendre).
Simplement, si vous revendez et que le repricing du risque attendu ne vient pas, il vous faut une stratégie de rachat. Et les actifs à 4,5% ne sont pas légion en ce moment. Une diversification en obligataire corporate non financier (si vous avez un profil d''investisseur plutôt "obligataire") de bonne qualité pourrait le faire.
Si le plan de résolution bancaire passe, les pressions inflationnistes baisseront, puisqu'on pourra réduire les "opérations monétaires non conventionnelles", donc la création monétaire sans contrepartie, donc l'inflation. Donc l'obligataire restera désirable.
Par contre, si les planches à billet continuent de tourner, je suis inquiet sur un placement obligataire à maturité longue.
Bref, la qualité des choix d'investissement est actuellement très dépendante de choix politiques qui nous dépassent. L'hypothèse sur laquelle parier... Franchement, bien malin qui peut afficher des certitudes.
Rédigé par : vincent | jeudi 28 mars 2013 à 18h58