En
Allemagne, le débat climatique fait rage entre alarmistes voulant
“transformer la société” au nom de la lutte contre le réchauffement
climatique (comme, par exemple, Hans Joachim Schellnhuber), et climato sceptiques. Ce débat a été ouvert par un pavé dans la mare jeté par le professeur Fritz Vahrenholt,
un des pères du mouvement écologiste allemand et scientifique, qui a
écrit un ouvrage destructeur pour les théories “réchauffistes” lorsque
il s’est aperçu que les théories propagées par le GIEC étaient non
seulement erronées, mais l’étaient sans doute volontairement, et donc
avec une intention malhonnête.
En
langue française, ce débat semble quasi inexistant. La presse "mainstream" et la classe politique continuent de soutenir les politiques incroyablement dispendieuses de "lutte contre les rejets de CO2" sans la moindre remise en question critique.
Pourtant, quelques ouvrages ont tenté d’éveiller les
consciences à la façon de l’ouvrage du Pr Vahrenholt. Oublions le très
médiocre opus de Claude Allègre, malgré ses bons chiffres de vente,
tellement bâclé qu’il ne sert pas la cause qu’il veut défendre. J’ai
évoqué celui, bien meilleur, de JM Bélouve,
paru voilà déjà 4 ans, très complet et traitant à la fois les aspects
scientifiques, politiques et économiques du sujet, mais qui n’a pas eu
une diffusion lui permettant d’ouvrir le débat. Vincent Courtillot,
grand géologue et directeur de l’IGPP, dont les conférences ont été un des grands succès de ce blog,
a réussi à ouvrir une fenêtre aux climato-réalistes, mais pas à briser
le mur de l’unanimité politico-médiatique sur “l’absolue nécessité de
lutter contre nos rejets de CO2 pour sauver la planète”. On citera
encore les tentatives intéressantes de Benoit Rittaud, Serge Galam,
Christian Gérondeau, ou du regretté Marcel Leroux, dont le
retentissement médiatique n’a guère été fracassant malgré leurs qualités respectives.
Un nouvel ouvrage collectif climato-réaliste
C’est
pourquoi il faut saluer la pugnacité et l’efficacité de nos voisins
Belges, qui ont réussi à enfoncer un coin dans les certitudes
carbone-phobiques de l’establishment d’outre Quiévrain, en réussissant à
faire valoir leur point de vue jusqu’au sein du parlement, et à faire
paraitre de nombreuses tribunes contrariantes dans la presse grand
public de Bruxelles. Ce collectif, sous la direction du professeur
Istvan Marko, un chimiste de renom (il a tout de même donné son nom à une réaction chimique), publie un excellent ouvrage, “Climat, 15 vérités qui dérangent”, aux éditions Texquis.
Réussiront-ils à ouvrir une brêche significative dans l’unanimité
anti-carbonique qui agite nos élites, trop heureuses d’utiliser ce
prétexte comme instrument de pouvoir ?
L’ouvrage traite à la fois de la controverse scientifique, des problèmes dans le mode de fonctionnement du GIEC,
et des distorsions politico-médiatiques autour du réchauffement. Il ne
prétend pas être exhaustif mais met le doigt sur 15 questions qui
soulignent plus particulièrement les fragilités des thèses des partisans
de la lutte contre les rejets de CO2
Quelles sont ces 15 vérités qui dérangent ?
(A) Sur la nature réelle du GIEC:
1. Le GIEC n’est pas un organisme scientifique mais un organisme politique.
2.
Le GIEC entretient constamment une habile confusion des registres entre
science et politique, clamant publiquement sa neutralité mais œuvrant
activement pour l’adoption de mesures politiques idéologiquement
orientées.
3. Le GIEC est au cœur d’une puissante coalition d’intérêts particuliers.
4. Le GIEC refuse le débat scientifique argumenté avec les scientifiques opposés à ses thèses.
5. Le GIEC dénigre, calomnie et entrave la liberté d’expression de ceux qui ne partagent pas ses thèses.
(B) Sur les rapports scientifiques du GIEC
6.
Les concentrations atmosphériques mondiales de dioxyde de carbone n’ont
pas fortement augmenté en conséquence des émissions de dioxyde de
carbone liées à l’utilisation des combustibles fossiles depuis 1750.
7. L’élévation de la température moyenne globale du demi-siècle passé n’est pas atypique par rapport aux 1300 dernières années.
8.
Le CO2 provenant des combustibles fossiles ne contribue pas, en tout
cas pas significativement, à la hausse de température depuis le milieu
du 20ème siècle.
9.
La théorie du « changement climatique dû à l’homme » se base sur des
modèles ou simulations numériques avec tous les aléas, hypothèses et
approximations que de tels modèles comportent. Les modèles sont une aide
à l’analyse mais ils ne constituent en aucun cas une preuve
scientifique.
10.
Les observations mettent en évidence d’autres facteurs majeurs (soleil,
volcans, courants océaniques, nuages, etc.) dans l’évolution du climat,
dont le GIEC ne tient pas ou pas suffisamment compte.
(C) Sur le traitement médiatico-politique des rapports du GIEC
11. Les thèses du GIEC ne font pas l’objet d’un consensus scientifique.
12.
La presse ne traite pas de la problématique du réchauffement climatique
avec tout le recul critique, l’objectivité et l’impartialité qu’on est
en droit d’attendre.
13. La communication gouvernementale autour des rapports du GIEC en augmente encore les biais
14. En
raison de la popularité des thèses du GIEC résultant de leur diffusion
médiatique complaisante, les partis politiques avalisent les thèses du
GIEC et ne contestent pas, sur le principe, la nécessité de réduire les
émissions de CO2.
15.
Les milieux économiques et financiers ont été contraints de s’adapter
aux politiques de lutte contre le changement climatique qui affectent
durement leur productivité et leur compétitivité alors que d’aucuns ont
réussi à se ménager des rentes de situation au détriment de leurs
concurrents et des contribuables.
Commentaire
Les
parties sur le GIEC et le traitement médiatique de ses rapports ne
traitant pas de la question scientifique, elles sont faciles à lire et très instructives. Et
même si la dernière partie de l’ouvrage tire tous ses exemples francophones des
médias et politiciens belges, les mêmes constats peuvent être faits chez
nous. Drieu Godefridi avait effleuré le sujet dans un ouvrage précédent, mais ici, l'analyse épistémologique du travail du GIEC et de ses erreurs et biais est bien plus aboutie.
La partie
centrale, où est discutée la thèse du GIEC sur l’importance réelle du
CO2 pour le climat, est évidemment plus ardue, malgré le souci des
auteurs de rester accessibles. Pour celui qui se donnera la peine de la
lire, elle n’en est pas moins un très bon résumé des principales
faiblesses (et le mot est... faible) des théories visant à n’incriminer
que les seuls rejets de CO2 liés à nos activités dans l’évolution
climatique, nombreuses références de qualité à l’appui.
Il y a d’autres “pépites” dans cet ouvrage abondamment documenté que je recommande... chaudement !
Ainsi,
en fin de première partie, un tableau résume de façon synthétique les
20 principaux arguments des tenants des thèses carbo-centristes pour
dénigrer les climato-réalistes, et en démontre l’ineptie. Citons pêle
mêle : “Il y a un consensus scientifique”, “Les sceptiques ne sont pas
climatologues”, “ils sont payés par le lobby pétrolier”, “Ce sont des
négationnistes, des croyants de la terre plate”, etc...
Je
pourrais encore citer la préface, signée d’un ancien ministre italien
de l’environnement et commissaire européen à l’énergie, Carlo Ripa di
Meana, qui raconte le parcours somme toute classique d’un "sceptique", qui
a d’abord cru ce que disait le GIEC, avant de comprendre, devant
l’accumulation de faiblesses épistémologiques et déontologiques
présentes dans les travaux qui lui étaient soumis, qu’il y avait
anguille sous roche. C’est à peu de choses près exactement le parcours
inellectuel suivi par Fritz Vahrenholt ou Vincent Courtillot, pour ne
parler que d’eux.
Enfin,
je ne serais pas complet si je ne mentionnais pas la partie
généralement sous-évaluée d’un livre, mais qui ici lui donne encore plus
de valeur: ses annexes, qui fournissent une quantité de liens vers les
écrits (scientifiques ou de vulgarisation, essais ou Interviews) de plus
de 400 scientifiques climato-réalistes qui critiquent ouvertement la
thèse de moins en moins dominante du GIEC et ses méthodes, sans parler
d’une lettre signée par 121 de ces grands noms de la recherche à Ban Ki
Moon, secrétaire général de l’ONU (qui chapeaute les travaux du GIEC,
faut il le rappeler ?) lui demandant de cesser son oeuvre de
désinformation sur le climat.
Je souhaite aux auteurs du livre, et à son courageux éditeur et ami Drieu Godefridi, un succès mérité.
Un petit fait divers sans prétention est venu alimenter l'actualité des controverses autour du réchauffement climatique, et montre que pour certains réchauffistes, tous les coups sont permis.
La gauche sort les couteaux
Tout à commencé par des posts sur un blog de la gauche américaine "dure", desmogblog, très vite relayés par un article du New York Times en date du 15 février, "montrant" (les guillemets ont leur importance) qu'un des think tanks les plus impliqués dans la réinformation climatique, le Heartland Insitute, serait au centre d'une véritable stratégie de désinformation visant à diffuser "l'idéologie sceptique" jusqu'au sein des écoles. D'autres médias tels que le Guardian reprennent "l'information".
Inutile de dire qu'à partir de pas grand chose, tout ce que la presse réchauffiste compte de zélotes s'est jetée sur l'information, pour s'en donner à coeur joie contre le vilain think tank de droite qui ose récolter des fonds de grands méchants capitalistes pour "influencer le débat climatique jusque dans les écoles". A titre d'exemple, voici ce qu'a dit la RTBF belge: "USA, nier le réchauffement climatique à grand coup de billets verts".
A partir de là, les événements s'enchainent... La mécanique de dénigrement des vilains sceptiques s'enraye sévèrement.
Un minable coup monté...
Je ne vais pas rentrer dans les détails de tous les événements, le canadien Yves Pelletier ("réchauffement médiatique") assure bien mieux que je ne saurais le faire la veille sur cette affaire et les anglophones se reporteront avec profit aux articles d'Anthony Watts, entre autres.
Résumons simplement l'histoire d'une pitoyable escroquerie :
A l'origine de ces papiers, des "documents piratés" au Heartland Institute, contenant: des mémos du CA du Heartland Institute montrant leurs sources de financement, et surtout UN mémo "explosif" présentant une stratégie coordonnée visant à "infiltrer" l'enseignement du climat dans les écoles et à recueillir des fonds auprès de grandes entreprises pour financer ce projet.
Tout d'abord, il est apparu que les documents financiers ont été obtenus par un scientifique activiste du réchauffement climatique, Peter Gleick, qui a usurpé l'identité d'un membre du conseil du Heartland Institute pour se faire adresser par d'autres les documents "détruits par erreur". Or, Geick était jusqu'à ce que ce scandale éclate membre éminent d'un "pacific institute". Il dirigeait, entre autres, un programme en faveur de la promotion de "l'intégrité scientifique", bien sûr uniquement pour montrer que les "négationnistes climatiques" sont des gens malhonnêtes.
Usurpation d'identité, "phishing"... En Californie, cela peut être puni de jusqu'à 10 ans de prison. Pour le président d'une initiative pour la promotion de l'intégrité scientifique, cela fait désordre.
Mais l'affaire a rebondi un peu plus encore lorsque l'on a appris que divers bloggers avaient analysé le mémorandum et contestaient son authenticité, car il comporte des incohérences suspectes. Puis l'institut Heartland a lui même émis un communiqué affirmant que le mémo est un faux.
Gleick, devant le scandale, et face à l'amoncellement de preuves, a publié des excuses (en anglais) le 20 février dans le Huffington Post :
At the beginning of 2012, I received an anonymous document in the mail describing what appeared to be details of the Heartland Institute’s climate program strategy. It contained information about their funders and the Institute’s apparent efforts to muddy public understanding about climate science and policy. I do not know the source of that original document but assumed it was sent to me because of my past exchanges with Heartland and because I was named in it.
Given the potential impact however, I attempted to confirm the accuracy of the information in this document. In an effort to do so, and in a serious lapse of my own and professional judgment and ethics, I solicited and received additional materials directly from the Heartland Institute under someone else’s name. The materials the Heartland Institute sent to me confirmed many of the facts in the original document, including especially their 2012 fundraising strategy and budget. I forwarded, anonymously, the documents I had received to a set of journalists and experts working on climate issues.
I can explicitly confirm, as can the Heartland Institute, that the documents they emailed to me are identical to the documents that have been made public. I made no changes or alterations of any kind to any of the Heartland Institute documents or to the original anonymous communication.
I will not comment on the substance or implications of the materials; others have and are doing so. I only note that the scientific understanding of the reality and risks of climate change is strong, compelling, and increasingly disturbing, and a rational public debate is desperately needed. My judgment was blinded by my frustration with the ongoing efforts — often anonymous, well-funded, and coordinated — to attack climate science and scientists and prevent this debate, and by the lack of transparency of the organizations involved. Nevertheless I deeply regret my own actions in this case. I offer my personal apologies to all those affected.
Peter Gleick
En bref, voici sa version: il a obtenu le fameux mémo "d'une source anonyme", et il a cru bon, dans un moment d'égarement, d'aller à la pêche aux documents du Heartland Institute par un moyen inapproprié pour vérifier si le mémo disait vrai. Puis, une fois les documents reçus, il a diffusé l'ensemble. Et il s'excuse, le pôv' garçon.
Ceci dit, la première version des Guardian, NY Times, et Desmogblog, en prend un coup, puisque initialement, tous les documents étaient censés provenir du Heartland... Mais seuls les climato-sceptiques font usage du mensonge, c'est bien connu.
Le mémo "explosif": un faux !
Seulement, le Heartland Institute ne veut pas en rester là. Il saisit le FBI et publie quelques documents intéressants sur un site monté pour l'occasion, fakegate.org - Et notamment, les mails dont Gleick s'est servis pour appâter les autres membres du board.
Et là, surprise ! Les mails ne font pas mention de certains documents cités par le mémo... Or, si la version de Gleick était exacte, pourquoi aurait il omis, dans ses mels falsifiés, de demander au Heartland Institute ces documents en question ? De là à imaginer que le mémo ait été fabriqué APRES la réception des documents frauduleux, et que donc Gleick est lui même le faussaire, il n'y a qu'un pas que certains franchissent déjà. D'autres restent plus prudents.
N'anticipons pas, et accordons à Gleick le bénéfice du doute pour l'instant. Peut être s'est il fait refiler un tuyau crevé par un autre "fada" réchauffiste, et s'est jeté dessus, trop content de pouvoir en découdre avec ces salauds de sceptiques.
Notons aussi que le blog gauchiste qui a publié le premier le mémo s'en tient à son authenticité. Cependant, l'analyse de steve Mc Intyre, pour ne citer que celle là, est totalement dévastatrice pour le mémo. Trop d'erreurs y figurent, qui ne peuvent en aucun cas avoir été commises par un membre du directoire de l'institut, qui connait tout de même sa boite ! Megan McArdle, du Site "The Atlantic", en remet une couche, et estime que le document ne peut être qu'un faux, assez grossier de surcroit. Notamment, il apparait évident que le document, d'après ses méta données, n'a pas la même origine géographique que les autres.
Le protocole des sages climatiques ?
Bien sûr, il ne faut pas accorder à ce petit fait divers pitoyable plus d'importance qu'il n'en a. Un petit faussaire minable, qui soit-il, a voulu créer sa propre version "climatique" de l'infâme "protocole des sages de sion", un faux document commandé par la police secrète de Russie au faussaire Max Golovinski pour discréditer la communauté juive au début du XXème siècle auprès du Tsar Nicolas II. Celui ci découvrit très vite la supercherie, d'ailleurs, et ne tint pas compte du document.
N'est pas un grand faussaire qui veut. Notons tout de même que même si le faussaire avait été plus malin, le tort fait au Heartland Institute serait resté assez marginal: après tout, que des think tanks réunissent des fonds pour défendre une cause et rémunèrent des scientifiques qui apportent de l'eau à leur moulin, est chose banale, y compris pour les gros think tanks de gauche. En outre, les sommes révélées par les documents authentiques chipés par mel sont d'une confondante modestie: Le budget annuel du Heartland est d'environ 6,5 millions de dollars annuels, très loin des centaines de millions de Greepeace, du WWF, du Sierra Club, du Hedge Fund d'Al Gore, et autres groupes d' intérêts du lobby vert. Et encore la totalité de leur budget n'est pas affecté à la cause climatique, le Heartland s'occupant également d'autres sujets tels que la santé.
On comprend que les réchauffistes soient vexés, après tout: avec des moyens comparativement ridicules, les sceptiques ont réussi à retourner les opinions mondiales concernant le changement climatique et les réponses à y apporter, alors que les réchauffistes bénéficient depuis 20 ans de mannes publiques et privées d'une toute autre ampleur.
Cela dit, cette nouvelle affaire de fraude, après le climategate et la révélation de nombreux recours à de la littérature non scientifique dans les rapports du GIEC, ne va certainement pas faire du bien aux thèses réchauffistes, et à la réputation de ceux qui sont associés à ces manoeuvres.
Les pignouferies de Foucart
Cela changera-t-il la façon dont nos médias traitent d'un sujet dont les répercussions économiques et fiscales se chiffrent en milliards annuels ? Hélas, il est décourageant de noter comment la presse française, elle, a traité le sujet.
Notons d'abord que deux organes de presse anglo saxons de bonne réputation, le NY Times et le Guardian, se sont initialement goulûment vautrés sur ce faux scoop sans trop de vérification. Pas glorieux... Et notre Immonde national ? Il n'est pas resté à l'écart.
Dès le 15 février, Le monde, dans sa rubrique Big Browser, publie une reprise sans la moindre analyse critique des articles anglo saxons. L'article n'est pas signé. Bon, admettons que l'auteur ait estimé que le NY Times et le Guardian étaient des sources crédibles, on peut comprendre qu'il en reprenne les termes sans plus de valeur ajoutée. Après tout, journaliste, en France, c'est un métier de fainéant. Mais que dire de la suite ?
L'inévitable propagandiste du réchauffement carbo-anthropique, Stéphane Foucart, se fend le 21 février, LE LENDEMAIN de la confession de Gleick, alors même que celle ci aurait dû l'inciter à un peu de retenue, que les suspicions de "fabrication" étaient déjà largement relayées par la presse en ligne anglo-saxonne, un article hallucinant de mauvaise foi:
"Les aveux du scientifique, qui présente ses "excuses personnelles" à "ceux qui ont été affectés" par son geste, pourraient en réalité plonger le Heartland Institute dans un embarras plus grand encore. En effet, dès la mise en ligne des documents frauduleusement obtenus, le think tank de Chicago avait déclaré que l'un d'entre eux, un mémo intitulé "2012 Heartland Climate Strategy", était un "faux, apparemment destiné à diffamer et discréditer le Heartland Institute". Cependant, la plupart des informations confidentielles contenues dans le mémo litigieux sont présentes dans les autres documents rendus publics. De plus, le Heartland Institute ne précise pas quels sont les éléments dudit mémo qui auraient été fabriqués. Or, dans sa confession, M. Gleick assure n'avoir fait que transmettre les documents qu'il a obtenus et qu'il n'en a pas altéré, ni fabriqué, le contenu. Dans un communiqué du 20 février, le Heartland Institute maintient sa version, mais celle-ci a encore perdu en crédibilité depuis les aveux de M. Gleick"
Incroyable ! Un type avoue avoir triché, a déjà changé sa version des faits au bout de quelques jours, mais sa confession réduit la crédibilité... de la victime de sa tricherie ! Et Foucart accepte la (seconde) version du tricheur sans le moindre examen, alors que trouver des éléments sérieux appuyant la thèse du faux mémo sur Internet lui aurait demandé 15 minutes de recherche ! Bon, allez, 30, parce que je doute de ses facultés intellectuelles...
Je crois que Stéphane Foucart est bien parti pour le bonnet d'âne du mois de février décerné régulièrement par le remarquable démonteur des mythes du réchauffement climatique, Jacques Duran, du site pensee-unique.
Je ne voudrais donner aucun conseil au rédacteur en chef du monde, mais un "journaliste" comme ça vous fait perdre combien de lecteurs ? Pourquoi croyez vous que le nombre de lecteurs prêts à payer pour vos torchons désinformatifs se casse la figure, au point que vous en soyez réduits à demander à l'état de racketter les fournisseurs d'accès à Internet pour vous renflouer* ?
Les médias anglo saxons, eux, après être tombés trop facilement dans le panneau, se sont engagés dans un vaste mouvement de "damage control": Par exemple, la publication en ligne Politico, qui avait bruyamment relayé les premières "révélations" de DesMogBlog, donne un droit de réponse extensif à Joe Bast, président du Heartland Institute. Andrew Revkin, du New York Times, affirme que la crédibilité de Gleick est détruite, et dirige ses lecteurs vers l'analyse de l'authenticité douteuse du mémo par Megan McArdle. Le Guardian, après sa bourde initiale, a consacré plusieurs articles au "gleick gate", et, sans virer climat-sceptique, se pose tout de même de bonnes questions sur l'éthique d'une certaine frange des réchauffistes. Forbes, qui offrait à Gleick un blog sous sa marque, dénonce avec virulence la tricherie ainsi perpétrée, soulignant que si les "réchauffistes" en sont réduit à cela, c'est qu'ils savent qu'ils ne peuvent plus emporter le débat scientifique. D'une façon générale, la couverture du scandale a été relativement large.
Quel contraste avec notre Foucart et nos journaux...
Même rapidement débusquées, de telles opérations de désinformation peuvent faire beaucoup de mal. Plus d'un siècle après sa parution, des groupes extrêmistes se servent encore du protocole des sages de Sion pour se livrer aux plus basses attaques antisémites et anti israéliennes. J'ose espérer que les protocole des singes du climat n'aura pas la même durée de vie, mais même les démentis les plus appuyés ne peuvent pas toujours empêché que le mal ne soit fait. Il faudrait, pour réparer les dégâts, que les foutricards de nos rédactions fassent preuve d'un minimum d'honnêteté... Mais je crains que ce soit trop demander !
Alerte rouge chez les zélotes verts de la décarbonisation: Le climat change ! Je ne parle pas ici des températures glaciales qui, cette année, ont attendu février pour submerger l'Europe, mais du climat intellectuel et politique dans le pays berceau européen de l'écologie politique, la verte et riante Allemagne. Rendez vous compte : moins de 31% des Allemands estiment aujourd'hui que le réchauffement climatique résulte des activités humaines, ou que ce soit un problème.
Soleil Froid
Et cela ne va pas s'arranger pour la coterie réchauffiste germanique. La parution d'un livre important à plus d'un titre, dont les ventes "cartonnent", et qui ose affirmer que les cycles solaires sont bien plus importants dans la formation du climat qu'un gaz représentant moins de quatre dix-millièmes de notre atmosphère, enfonce un nouveau clou géant dans le cercueil des ambitions des profiteurs du nouvel ordre écologiquement correct.
Pas par son contenu, certes très bien présenté*, mais qui n'apprendrait guère de choses à un lecteur régulier d'Anthony Watts ou Jacques Duran. L'importance de cet ouvrage tient à son auteur principal, qui est Fritz Vahrenholt, conjointement avec un géologue réputé, Sebastian Lüning.
Ce nom ne vous dit sans doute rien, mais en Allemagne, Mr. Vahrenholt est tout, sauf un inconnu. Titulaire d'un doctorat de Chimie, membre éminent du SPD, Vahrenholt fut, dans sa jeunesse, un des soutiens scientifiques du mouvement écologiste politique allemand. Parallèlement à une carrière professionnelle bien remplie, il occupa nombre de responsabilités environnementales au niveau régional - l'Allemagne est un pays très décentralisé...- avant de prendre la direction générale d'une entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables, RWE innogy. Il a déjà écrit un Best Seller sur les dangers de l'industrie chimique, dans les années 70, intitulé "Seveso partout", qui fut un hit en Allemagne. Bref, une véritable conscience écologique outre Rhin.
A tel point qu'il fut même sollicité pour être un des relecteurs d'une partie du rapport AR 3 -la partie consacrée aux "solutions"- du GIEC 2007. En outre, l'entreprise que dirige M. Vahrenholt, RWE innogy, dépend en partie des subventions fédérales à l'économie que l'on dit verte : dans une telle position, bien d'autres que lui se tairaient, ou pratiqueraient la surenchère alarmiste pour bénéficier de la manne gouvernementale.
Fritz Vahrenholt, l'écologiste honnête
Oui, mais voilà, le Dr. Vahrenholt est d'abord, semble-t-il, un scientifique consciencieux. Dans l'une des multiples interviews qu'il a données depuis qu'il fait la une, il raconte qu'il a commencé à avoir des doutes en tant que relecteur de ce fameux rapport du GIEC, dans lequel il décela de nombreuses erreurs factuelles. Lorsqu'il voulut les signaler, ses remarques furent simplement ignorées. Il en vint donc à concevoir des doutes sur la valeur scientifique des rapports du GIEC, au point de se demander si les rapports 1 et 2 ne pouvaient pas être entachés des mêmes défauts qualitatifs. Il fut donc amené à découvrir de nombreux biais dans les rapports du GIEC, et notamment que le "résumé pour décideur" éludait tous les doutes figurant dans les rapports scientifiques détaillés.
Petite digression: mes lecteurs ont déjà rencontré le nom de Fritz Vahrenholt. Il s'est très fermement opposé aux lubies d'une de mes têtes de turcs, l'écofasciste Hans Schellnhuber, de l'université de Potsdam, qui proposait ni plus ni moins que d'instaurer, si possible au niveau mondial, un nouvel ordre écologiquement correct d'ordre supérieur à la démocratie. Vahrenholt avait, dans "Die Welt", accusé Schellnhuber de promouvoir une forme de "pure dictature".
Un livre qui détruit la crédibilité du GIEC
Mais revenons au "soleil froid".
Le livre de Vahrenholt et Lüning comporte plus de 800 citations de littérature scientifique revue par les pairs, et 80 graphes sélectionnés. Les auteurs estiment, démonstration à l'appui, que les 12 dernières années marquées par un léger refroidissement global alors que les taux de CO2 augmentaient ne sont pas une péripétie secondaire dans une tendance longue alarmante, mais au contraire un élément important du débat qui remet en cause les modèles utilisés par le GIEC. Et surtout, ils arrivent à la conclusion que les variations d'activité solaire sont bien plus importantes pour le climat terrestre, que l'évolution du taux de CO2. Vahrenholt estime que les travaux d'Henrik Svensmark, déjà évoqués ici, et minimisés par les zélotes de l'anti-carbonisme, sont au contraire une avancée scientifique majeure dans la compréhension des mécanismes climatiques.
Bref, selon les deux auteurs, les prévisions alarmistes du GIEC ne reposent sur aucune base solide et relèvent de l'utilisation irrationnelle de la peur à des fins politiques. On ne saurait mieux dire que ce livre jette le discrédit politique sur toutes les politiques anti-CO2 promulguées au nom du réchauffement.
Changement de climat... médiatique !
Sur le fond, le livre n'est pas nouveau par rapport à ce que d'autres ont déjà écrit. Mais ici, c'est le messager qui crée l'impact. C'est la première fois qu'un scientifique, politicien et chef d'entreprise de haut niveau, insoupçonnable de collusions droitères ou anti-vertes, relecteur du GIEC de surcroît, prend des positions aussi tranchées contre les biais de la science climatique officielle.
Aussi, le livre, à peine sorti, est 12ème vente sur Amazon.de, et surtout, la couverture médiatique de l'ouvrage est très positive. Fini, les diatribes anti "négationnistes" du réchauffement. Le magazine Focus (traduction GWPF) s'est attaché à décrire le parcours intellectuel de Vahrenholt, de l'engagement contre les dégagements de CO2 au dégoût face à la désinformation des alarmistes.
Puis ce sont les mastodontes de la presse allemande Der Spiegel, Bild et Die Welt, qui lui ont ouvert leurs colonnes (liens vers des résumés en anglais de Patrick Gosselin). Le titre de l'interview au Spiegel (version anglaise) est sans équivoque: "J'ai l'impression d'avoir été trompé sur le changement climatique". Cette interview est de grande qualité, car conduite par un journaliste qui, visiblement, connaît très bien le dossier et pousse Vahrenholt dans ses derniers retranchements. Le tabloïd Bild, tiré à 4 millions d'exemplaires, va quant à lui jusqu'à titrer en pleine seconde page "CO2, Le Mensonge"**. Mais Bild n'est pas le Spiegel.
Des répercussions politiques ?
Au delà des questions scientifiques, Vahrenholt fustige l'imbécillité de la politique énergétique Allemande et la faiblesse de la science qui lui sert de justification. Bien que favorable au développement des énergies dites renouvelables, ce qui se comprend au vu de sa position, il estime que cela ne doit pas être fait n'importe comment. Notamment, il estime que les subventions à l'énergie solaire sont de l'argent jeté par les fenêtres, et même s'il affirme que l'éolien est une piste raisonnable (l'entreprise qu'il dirige y travaille), il ajoute qu'il ne faut pas que le gouvernement se précipite et que les technologies doivent encore progresser pour être rentables.
Naturellement, la riposte du dernier carré des réchauffistes s'organise. Vahrenholt, qui devait présenter une conférence à l'université d'Osnabrück, vient de s'y voir censuré. Mais la contre offensive parait bien molle. Comme si les modérés du camp réchauffiste savaient qu'ils étaient en train de perdre la partie et préparaient une retraite en bon ordre, pour ne pas trop perdre la face.
Gageons qu'en Allemagne, le livre de Vahrenholt et Lüning aura un impact politique fort, poussant les gouvernants a reconsidérer leurs orientations les plus extrêmistes en terme de rejets de CO2.
En France, les autruches regardent ailleurs
Et en France ? Même si, aujourd'hui, une part croissante de l'opinion semble avoir admis que la pseudo-science servant de support aux élucubration politico-climatiques était biaisée, les errements politiques, eux, ne semblent pas devoir prendre fin.
Pas un homme politique, pas un média d'importance pour dénoncer la mascarade actuelle et surtout les milliards d'euros jetés par les fenêtres en son nom. Pas une grande voix médiatique pour dénoncer avec force le scandale des éoliennes en mer. Pas une seule voix scientifique ou politique de renom pour demander que la chappe de plomb du Grenelle de l'environnement, qui imposera à court, moyen et long terme des coûts considérables aux français, ne soit allégée. Aucun ministre courageux pour dénoncer l'ineptie des taxes carbone sur les billets d'avion et autres avatars discrets du néo-impérialisme climatique, dénoncés par la Chine et l'Inde mais surtout pas contestés chez nous. Pas un procureur ni une cour des comptes pour se demander si certains crédits publics octroyés à certains laboratoires ou certaines entreprises vertes subventionnées n'ont pas été obtenus par le mensonge et la falsification de résultats scientifiques. Pendant que le titanic climatique coule, le grand orchestre des politiques anti CO2 continue de nous assourdir.
Mais les frontières françaises ne peuvent tout arrêter ! Gageons que le réveil climato-sceptique de l'Allemagne se propagera très prochainement dans les allées du pouvoir parisien. Car tôt ou tard, les citoyens, informés par Internet, interpelleront leurs députés, et ceux ci, ayant à coeur de plaire, retourneront leur veste, en espérant que cela permette d'arrêter rapidement toutes les gabégies perpétrées au nom de la grande escroquerie écologiste du réchauffement climatique.
------- * Je précise que, n'étant que médiocrement germanophone, je n'ai pas lu l'ouvrage. Je me réfère aux résumés qu'en a livrés le chroniqueur climatique allemand P. Gosselin et à l'Interview au Spiegel.
** L'affaire est reprise par quasiment toute la presse allemande: die Zeit, Stern, Frankfurter Allgemeine... Impossible de les suivre tous.
Le Climate Gate, fin 2009, a révélé aux observateurs les pratiques douteuses d'une petite coterie de "scientifiques d'opinion" en position d'influencer grandement la science "officielle" du réchauffement climatique diffusée par le GIEC, visiblement prêts à falsifier des données climatiques, et à user de méthodes d'intimidation contre les scientifiques "dissidents" qui pourraient leur nuire, tout cela pour faire croire aux décideurs à l'existence d'un réchauffement inhabituel de la planète dû à notre consommation d'énergies fossiles, et, naturellement, potentiellement dévastateur. Je vous renvoie à mon copieux dossier de 2009 pour les détails, si cette affaire est nouvelle pour vous.
Bien que des investigations très mollement conduites contre la "Climategate Team" aient blanchi leurs protagonistes, au grand bonheur des réchauffistes et au dégoût des autres, certains de ces scientifiques sont encore sous le coup d'investigations, et notamment le tristement célèbre Michael "Hockey Stick - hide the decline" Mann, qui livre une bataille judiciaire pied à pied contre un procureur américain, K. Cucinelli, qui veut avoir accès aux données sources de M. Mann pour savoir si celui ci, en "modifiant" certains résultats de recherche financés sur fonds publics, aurait pu de ce fait commettre une fraude. Naturellement, les réchauffistes crient à la persécution.
C'est donc un nouveau coup de tonnerre qui s'abat sur la climategate team, puisqu'un groupe non indentifié, que nous appellerons "hackers" par défaut, sachant qu'il s'agit peut être d'insiders, a décidé de livrer plus de 5000 e-mails de correspondances entre ses membres. Les détails techniques devront encore être précisés. Là encore, les intéressés semblent confirmer du bout des lèvres que les mels sont authentiques. Les hackers donnent leurs motivations (extrait, cité par Anthony Watts):
"Nations must invest $37 trillion in energy technologies by 2030 to stabilize greenhouse gas emissions at sustainable levels. Today’s decisions should be based on all the information we can get, not on hiding the decline. This archive contains some 5.000 emails picked from keyword searches. A few remarks and redactions are marked with triple brackets. The rest, some 220.000, are encrypted for various reasons. We are not planning to publicly release the passphrase. We could not read every one, but tried to cover the most relevant topics".
Et que contiennent ces nouveaux mels ? Apparemment, ils confirment que les membres de la climategate "team" sont en mission politique et non dans une démarche de recherche de la vérité scientifique. Je précise que je n'ai pas pu, cette fois ci, télécharger moi même les messages (le serveur russe ne répond plus) et donc je fais confiance à la relation de ces mels par Anthony Watts:
<3373> Bradley: I’m sure you agree–the Mann/Jones GRL paper was truly pathetic and should never have been published. I don’t want to be associated with that 2000 year “reconstruction”.
<3115> Mann: By the way, when is Tom C going to formally publish his roughly 1500 year reconstruction??? It would help the cause to be able to refer to that reconstruction as confirming Mann and Jones, etc.
<3940> Mann: They will (see below) allow us to provide some discussion of the synthetic example, referring to the J. Cimate paper (which should be finally accepted upon submission of the revised final draft), so that should help the cause a bit.
<0810> Mann: I gave up on Judith Curry a while ago. I don’t know what she think’s she’s doing, but its not helping the cause
<2440> Jones: I’ve been told that IPCC is above national FOI Acts. One way to cover yourself and all those working in AR5 would be to delete all emails at the end of the process
<2094> Briffa: UEA does not hold the very vast majority of mine [potentially FOIable emails] anyway which I copied onto private storage after the completion of the IPCC task.
Skyfall a commencé à en traduire certains, et c'est (parfois) du chaud, même si de prime abord, la livraison 2.0 est un tout petit peu moins spectaculaire que la 1.0 - Le plus intéressant est qu'il transparait que certains membres de la "Team" ne croient plus eux mêmes à leurs travaux. Je livre des extraits, les curieux iront voir une liste plus importante chez Skyfall :
<1939> Thorne/MetO:
Observations do not show rising temperatures throughout the tropical troposphere unless you accept one single study and approach and discount a wealth of others. This is just downright dangerous. We need to communicate the uncertainty and be honest. Phil, hopefully we can find time to discuss these further if necessary […]
Les observations ne montrent pas d'augmentation de température de la troposphère tropicale, à moins d'accepter une seule étude et approche, et que vous en écartiez d'autres très valables. C'est franchement dangereux. Nous devons communiquer les incertitudes et être honnêtes. Phil, j'espère que nous pourrons trouver le temps d'en discuter davantage si nécessaire (…)
<3066> Thorne:
I also think the science is being manipulated to put a political spin on it which for all our sakes might not be too clever in the long run.
Je pense aussi que la science est instrumentalisée pour lui donner un tour politique, ce qui pourrait bien ne pas être bien intelligent pour nous tous à long terme.
<2884> Wigley:
Mike, The Figure you sent is very deceptive […] there have been a number of dishonest presentations of model results by individual authors and by IPCC […]
Mike, la figure que vous avez envoyée est très trompeuse (…) il y a eu de nombreuses présentations malhonnêtes des résultats de modèles par certains auteurs et par le GIEC (…)
<1104> Wanner/NCCR:
In my [IPCC-TAR] review […] I crit[i]cized […] the Mann hockey[s]tick […] My review was classified “unsignificant” even I inquired several times. Now the internationally well known newspaper SPIEGEL got the information about these early statements because I expressed my opinion in several talks, mainly in Germany, in 2002 and 2003. I just refused to give an exclusive interview to SPIEGEL because I will not cause damage for climate science.
Dans mon rapport (au sujet du 3è rapport du GIEC) (…) j'ai critiqué (…) la crosse de hockey de Mann (…) Mon rapport a été classé comme "insignifiant", bien que j'aie tâché d'en savoir plus à plusieurs reprises. A présent, le Spiegel, journal connu internationalement, a eu l'information au sujet de ces anciennes affirmations parce que j'ai donné mon avis dans plusieurs présentations, principalement en Allemagne, en 2002 et 2003. J'ai refusé d'accorder une interview exclusive au Spiegel, car je ne ferai pas de mal à la science du climat.
<0414> Coe:
Hence the AR4 Section 2.7.1.1.2 dismissal of the ACRIM composite to be instrumental rather than solar in origin is a bit controversial. Similarly IPCC in their discussion on solar RF since the Maunder Minimum are very dependent on the paper by Wang et al (which I have been unable to access) in the decision to reduce the solar RF significantly despite the many papers to the contrary in the ISSI workshop. All this leaves the IPCC almost entirely dependent on CO2 for the explanation of current global temperatures as in Fig 2.23. since methane CFCs and aerosols are not increasing.
Donc, la section 2.7.1.1.2 de l'AR4 qui écarte le composite ACRIMen lui attribuant une origine instrumentale plutôt que solaire est assez contestable. De même, le GIEC, dans sa discussion sur le forçage radiatif depuis le minimum de Maunder, s'appuie beaucoup sur le papier de Wang et al (auquel je n'ai pas eu accès) dans sa décision de réduire significativement le forçage radiatif solaire, malgré les nombreux articles qui ont soutenu le contraire dans le workshop ISSI. Tout cela rend le GIEC entièrement dépendant du CO2 pour l'explication des températures globales actuelles comme sur la figure 2.23 puisque le méthane, les CFC et les aérosols n'augmentent pas.
<2009> Briffa:
I find myself in the strange position of being very skeptical of the quality of all present reconstructions, yet sounding like a pro greenhouse zealot here!
Je me trouve dans l'étrange position d'être très sceptique sur la qualité de toutes les reconstructions actuelles, et pourtant d'apparaître comme un zélote pro-effet de serre ici !
<2775> Jones:
I too don’t see why the schemes should be symmetrical. The temperature ones certainly will not as we’re choosing the periods to show warming.
Moi non plus, je ne vois pas pourquoi les schémas devraient être symétriques. Ceux des températures ne le seront certainement pas, puisque nous choisissons les périodes pour montrer un réchauffement.
<0714> Jones:
Getting people we know and trust [into IPCC] is vital – hence my comment about the tornadoes group.
Prendre des gens (au GIEC) que nous connaissons et en qui nous avons confiance est vital - d'où mon commentaire au sujet du groupe sur les tornades.
<3205> Jones:
Useful ones [for IPCC] might be Baldwin, Benestad (written on the solar/cloud issue – on the right side, i.e anti-Svensmark), Bohm, Brown, Christy (will be have to involve him ?)
Des gens utiles (pour le GIEC) pourraient être Baldwin, Benestad (auteur sur l'affaire soleil/nuages - du bon côté, c'est-à-dire anti-Svensmark), Bohm, Brown, Christy (faudra-t-il l'impliquer ?)
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L'université d'East anglia répond, avec la même insolence que la dernière fois: "ces mels sont publiés en dehors de leur contexte", bla bla bla, circulez, il n'y a rien à voir. Et peu importe que même hors contexte, ces mels en disent long sur la façon dont certains considèrent le GIEC et la science climatique...
Cette première lecture laisse clairment apparaitre que la climategate team:
- Considère le climat comme une "cause" politique avant d'être scientifique
- A de sérieux doutes sur la qualité de certains de ses propres travaux, reconnait la justesse des critiques de certains sceptiques.
- Pratique sciemment le Cherry Picking d'articles, de données et de "scientifiques amis" pour le GIEC
- Cherche absolument à contourner les lois "FOIA" sur le libre accès aux informations publiques
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Les réchauffistes (ici, real climate) estiment que c'est "un coup monté" juste avant la conférence de Durban, aucun argument sur le fond, comme pour le Climate Gate 1. Effectivement, il est probable que les "hackers" aient choisi leur calendrier en fonction de Durban. Et alors ? Cela change quoi ?
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J'ai finalement réussi à télécharger le dossier ici. trop tard pour l'analyser à fond. La suite dans les prochains jours.
Et bien les révélations du même genre abondent ces derniers temps. Un rapport (PDF) présenté au mois de Juillet devant la sous commission des droits de l'Homme du parlement européen affirme que 23 paysans du Honduras ont été assassinés entre mars 2010 et avril 2011, et leurs terres volées par des milices opérant pour le compte de planteurs d'huile de palme entrant dans la compositions d'agro carburants, et ouvrant droit à des "crédits carbone" vendables aux industries européennes dans le cadre des programmes onusien de "Développement Propre" ("MDP").
Plusieurs parlementaires européens se sont émus de cette situation. Malgré tout, la critique reste verbale et ne devrait pas être suivie de remise en cause du programme MDP, ce qui est rageant. "Vous savez mais vous ne faites rien", a-t-on envie de dire. Je n'ai rien à ajouter à mon article de la semaine dernière, faute de temps. Mais le temps viendra où les familles des victimes de ces massacres réclameront des comptes aux promoteurs des systèmes MDP, REDD et assimilés.
Cette information pouvait se trouver dans la blogosphère dès le mois d'avril 2011, mais elle m'avait, il faut bien le dire, échappé. Il est déplorable, toutefois, que la prétendue "grande" presse française ne s'en soit jamais saisie, y compris lorsque le rapport d'enquête auprès de l'UE ait rendu son rapport en juillet. Avec une presse d'investigation de ce niveau, les mafias du Carbone peuvent tuer tranquilles.
La presse anglophone révèle de nouvelles exactions commises contre des populations rurales de pays pauvres, au nom de la chasse aux "crédits carbone". A l'heure où je frappe ce billet - dimanche matin-, seul "20 minutes" à repris l'information vieille de deux jours, un grand bravo à la presse Française pour sa capacité d'évitement des sujets qui fâchent.
Je sauve la planète, donc ce qui est à toi est à moi
Le New York Times et quelques autres, citant un rapport de l'organisation peu suspecte d'anti-écologisme Oxfam, révèlent que les exemples d'expropriations violentes de paysans d'Afrique (entre autres) se multiplient (rapport, PDF - Communiqué en Français), et notamment que plus de 20 000 habitants des campagnes ougandaises ont été expulsés de leur terre, le plus souvent violemment, et souvent au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Traduction d'un extrait du NYT:
"Trop d'investissements [dans la terre] ont abouti à des dépossessions, des tromperies, des violations des droits de l'homme et la destruction de lieux de vie", affirme Oxfam dans son rapport. (...) A travers l'Afrique, des gens parmi les plus pauvres de la planète ont été expulsés de leur terre pour faire place à des investisseurs étrangers qui déracinent les fermiers locaux pour pratiquer des cultures intensives destinées à l'exportation.
Mais dans ce cas [en Ouganda], le gouvernement et la compagnie affirment que les occupants étaient dans l'illégalité et qu'ils ont été expulsés pour une bonne cause: Pour protéger l'environnement et lutter contre le réchauffement climatique. L'affaire s'articule autour d'un marché naissant, multi-milliardaire en dollars, du commerce des crédits-carbone sous le protocole de Kyoto, qui contient des incitations pour externaliser la protection de l'environnement aux pays en développement. La compagnie impliquée, New Forests Company, cultive des forêts dans les pays africains, dans le but de vendre les crédits-carbone générés par ses arbres aux pollueurs étrangers. Ses investisseurs incluent la banque mondiale, à travers sa branche privée d'investissement, et la banque HSBC."
Selon le rapport d'Oxfam (pages 14 à 17), New Forest Company, avec l'aide du gouvernement local, n'hésite pas à pratiquer l'expulsion de force de familles parfois installées depuis des décennies, et réduites à l'état de plus extrême pauvreté. NFC a ainsi obtenu du gouvernement le droit d'investir 9300 hectares plantés de 12 millions de pins, un investissement de 47 millions de dollars. NFC et le gouvernement ougandais affirment, évidemment, que les occupants anciens étaient des "squatters" sans titre de propriété valide. Ah, ces salauds de paysans pauvres, dont les parcelles n'étaient pas correctement cadastrées...
La lecture du communiqué d'Oxfam laisse d'ailleurs un petit goût amer. L'ONG dénonce la façon dont les expropriations se sont produites mais ne remet pas en cause le bien fondé des politiques d'investissement conduites par NFC. Elle demande réparation et compensation pour les expulsés à cause du caractère violent mais ne remet pas en cause les objectifs sous-jacents de NFC...
Ecoeurant, mais pas nouveau
Cette affaire, pour écoeurante qu'elle soit, n'a rien de nouveau. Mes lecteurs réguliers se rappelleront peut être de cet ancien (avril 2010) et bien trop long billet ou j'évoquais le gros conflit d'intérêt du WWF, organisation qui se drape de la vertu des grands protecteurs de l'envionnement, mais qui espère surtout toucher des milliards grace à un programme ONUsien appelé REDD. WWF s'est vu octroyer par le gouvernement brésilien la concession d'un territoire amazonien dont elle doit préserver le couvert forestier, qui, naturellement, avait attendu le WWF pour être protégé. Une ONG qui combat le programme REDD, au nom de la protection des droits des populations indigènes à vivre sur leur territoire ancestral, "Forest Peoples Rights", a montré que le WWF avait expulsé des milliers d'indigènes du territoires concernés, relégués dans des bidonvilles en bordure des grandes villes situées à l'extérieur du territoire "protégé" par WWF.
A travers un mécanisme mis en place par l'ONU, au sein d'un programme intitulé REDD (Reducing Emissions from Deforestation in Developing countries), le WWF espère engranger ni plus ni moins de 60 milliards de dollars de crédits carbone sur les marchés d'échanges du CO2, à condition que les gouvernements mettent en place des quotas d'émission stricts. 60 milliards !
L'histoire vaut la peine d'être résumée. Le WWF a levé des centaines de millions pour mettre en place des zones de protection de la forêt humide des ravages supposés de la déforestation, dans le cadre d'un autre programme de l''ONU appelé ARPA, Amazon Region Protected Areas Project. L'idée de départ a consisté à placer, avec l'accord du gouvernement brésilien (du temps de Cardoso), des pans entiers de la forêt amazonienne sous la tutelle de quelques ONG, sous la bannière du WWF, afin qu'elles y établissent des zones de protection.
Puis, dans un second temps, le WWF prétend, de par sa "protection" des zones opérées sur les périmètres de l'ARPA, recevoir des crédits carbone pour chaque hectare de forêt "sauvée", et ainsi il espère pouvoir les revendre sur le CCX ou sur Blue Next aux entreprises qui préféreront acheter des crédits si cela leur revient moins cher que de mettre en place des filières limitant les émissions carbonées. Sa communication catastrophiste sur le devenir de la forêt amazonienne lui a donc permis de mettre en place un dispositif au potentiel incroyablement rémunérateur !
Vous me direz que si l'initiative du WWF permettait réellement de sauver l'Amazonie de la déforestation, il pourrait ne pas paraitre choquant qu'elle en tire profit. Sauf que...
Quand des ONG vertes ethno-centriques critiquent les ONG vertes Gaïa-centriques
Richard North, sur l'excellent site eureferendum, est parti de l'article de Booker dans le telegraph et a mené des investsigations complémentaires, qu'il recense dans un article fleuve intitulé "Amazon Gate II - seeing REDD", que je vous invite à lire si vous avez le temps, et qui fournit un nombre important de liens et de références sur les exactions commises par les ONG environnementales impliquées dans le programme REDD.
Derrière les beaux discours sur la conservation de la nature, de la biodiversité amazonienne, la réalité est très, très laide.
De l'article de North, il ressort que d'une part, les périmètres du programme ARPA sont souvent parmi les moins menacés de déforestation, parce que ce sont les plus inaccessibles. Le WWF n'a donc aucun mérite à les protéger, et lui accorder le bénéfice de crédits carbone sur la base du programme ARPA relève de la pure escroquerie intellectuelle.
Mais, beaucoup plus grave, la prise de possession des lieux par les ONG locales partenaires du WWF s'est faite au mépris absolu des populations ancestrales qui vivaient encore sur ces territoires il y a quelques années encore. Des organisations écologistes qui placent l'homme au centre de leurs préoccupations critiquent vertement le WWF et ses alliés. Parmi elles, "Forest people's rights" a participé à la mise en place d'un observatoire des effets du programme REDD, qui publie un site intitulé "REDD monitor", dont les conclusions ont été reprises par nombre d'articles de presse tels que scientific american.
Par exemple, cet article de REDD-monitor montre que des ONG alliées au WWF ou leurs partenaires brésiliens font pression sur les populations indigènes pour qu'elles quittent leur habitat naturel, les forçant à s'agglutiner autour de villes champignon à la périphérie des zones concernées, ou ces populations peu adaptées à la vie urbaine font face à de graves problèmes de survie, d'alcoolisme, de prostitution, etc...
L'oligarchie criminelle
Je n'étais pas retourné sur le blog REDD monitor depuis cet article, mais j'aurais dû. La litanie de spoliations perpétrées contre les populations locales soit par des ONG, soit par des entreprises occidentales, y compris de très connues y est absolument épouvantable... Région des Chiappas au Mexique, Persécutions des communautés locales au Parana (Brésil), Congo (avec la participation de... Walt Disney !), etc... Et ce sont là seulement les archives du mois de septembre 2011 !
Forest-People Rights n'est pas un nid de climato-sceptiques. Ces gens semblent croire qu'il y a un problème avec le CO2 et que les occidentaux devraient réduire leur consommations d'énergie fossile. Cette croyance est plus que contestable et contestée, mais au moins, ils placent l'être humain au dessus des contingences climatiques, contrairement à tous ceux qui espèrent s'enrichir grâce à cette incroyable escroquerie.
Notez aussi qu'aucune des expropriations forcées recensées par Oxfam ou par REDD-monitor ne serait possible sans complicité active des gouvernements locaux. Dans des pays où la formalisation des droits de propriété des peuples séculaires laisse à désirer, et où les gouvernements ne se donnent pas pour objectif de faire respecter les droits de propriété de leurs populations, une source de profits faciles telle que REDD ne peut que produire des effets secondaires absolument catastrophiques. Mais nous ne devons pas croire que nous sommes à l'abri de telles exactions: chez nous aussi, des forces fascisantes oeuvrent pour convaincre les gouvernements d'adopter des mesures autoritaires au nom du "sauvetage de la planète".
Et ne vous y trompez pas: si un programme tel que REDD excite la convoitise d'apétits privés, il est bel et bien issu du protocole de Kyoto, construction tout ce qu'il y a de plus symbolique de cette collusion croissante entre gros intérêts financiers et états. Si d'aucuns essaieront une fois de plus de blâmer "un monde ultra libéral" pour dénoncer les abus commis au nom de l'appat du gain, ceux ci ne sont rien d'autres que le produit de la forme actuellement la plus dangereuse et malicieuse du constructivisme, le nouvel "oligarchisme".
ASSEZ !
Y-aura-t-il enfin un dirigeant occidental de poids pour crier "Stop" à la folie climatique ? Toutes ces politiques destructrices, quand bien même quelques lobbys bien en cour en profitent très grassement, menées au nom de la plus grande escroquerie scientifique de tous les temps, doivent cesser. Sachant tous les doutes qui existent aujourd'hui sur la qualité de la "science" qui préside aux écrits alarmistes du GIEC, bras armé de l'ONU pour promouvoir son agenda environnementaliste, et toutes les malversations et authentiques crimes contre l'humanité (l'humanité pauvre, de préférence) commis au nom de la lutte contre le CO2, tout politicien qui refuserait ne serait-ce qu'un audit des politiques climatiques ne mériterait rien moins que le qualificatif de complice.
Après le Grenelle de l'environnement, à quand son Nüremberg ?
Voici les conclusions de Jacques Duran des différents articles et comptes rendus issus de l'expérience CLOUD (gras par moi) :
Les rayons ionisants (les rayons cosmiques) issus du cosmos constituent un moteur particulièrement efficace pour la nucléation des aérosols, au moins pour les molécules d'acide sulfurique et d'ammoniaque, seules prises en compte dans ce travail . Ces observations constituent donc la confirmation (tant) attendue des prémisses fondamentaux de la théorie de Svensmark et al. De fait, ces observations viennent aussi confirmer les observations antérieures des chercheurs Danois.
Les observations révèlent aussi quelques surprises de taille concernant les nucléations beaucoup moins actives que prévu dans la basse stratosphère, avec ou sans effet des rayons cosmiques et toujours pour les molécules concernées par ce travail (H2SO4 et NH3) qui, constituaient, jusqu'à présent le socle des modélisation du GIEC.
Ainsi, et au moins pour la basse troposphère, les modèles actuellement utilisés, notamment par le GIEC, sont à revoir en profondeur. Les aérosols (sulfurique et ammoniaque) soupçonnés jusqu'à présent de constituer l'essentiel des générateurs de nucléation propres à la condensation de la vapeur d'eau en nuages, ne jouent qu'un effet minime. Il en existe certainement d'autres, beaucoup plus actifs, sans doute d'origine organique/biologique (par exemples rejetés par les biotas océaniques ou la végétation), qu'il faut maintenant identifier et étudier en détail. Avec et sans rayonnement cosmique.
Tant que les molécules responsables de la nucléation dans la basse troposphère n'auront pas été identifiées et étudiées dans la chambre d'expérience de CLOUD, toutes les estimations proposées ici ou là (par exemple sur Realclimate), à partir des résultats préliminaires de CLOUD ne sont que de pures spéculations.
Par contre, les multiples traces laissées par les rayons cosmiques au cours des âges dans les indicateurs climatiques (proxys 14C ou 10Be par exemple) relevées dans les stalagmites, les débris entraînés par les glaces, les cernes des arbres, les coraux etc. constituent des évidences incontournables de l'effet des rayons cosmiques sur le climat.
Bref, si l'expérience CLOUD ne permet pas de tirer des conclusions définitives, elle ouvre des perspectives considérables quant à la compréhension des relations entre phénomènes cosmiques, activité magnétique solaire et variations météorologiques terrestres. Les découvertes de MM. Svensmark et Kirby vont à n'en pas douter radicalement transformer le visage de la "climatologie" dans les prochaines années.
Je précise que j'avais présenté les "rumeurs" concernant les résultats de CLOUD au mois de mai, faisant un pari (gagné) sur le caractère disruptif des résultats obtenus. J'en déduisais à l'époque que les modèles du GIEC seraient totalement discrédités par ces résultats et qu'un gouvernement honnête (un rêve de fou, je le reconnais) aurait à coeur d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Voici donc un copier coller de l'article de l'époque:
Conséquences politiques et économiques de ces découvertes
Maintenant, se pose LA question politique découlant de ces observations: Sauf retournement de la science dans ces prochains mois, la thèse d'une influence solaire bien plus importante que celle du CO2 sur le climat sera validée. peut-on encore, dans ces conditions, baser une politique climatique et énergétique plus que dispendieuse sur la seule théorie carbo-centriste défendue par le GIEC, qui ne repose que sur des modèles mathématiques incapables de prendre en compte la formation des nuages (c'est l'académie des sciences qui le dit, pas moi...), et dont les fondations expérimentales sont pour le moins très insuffisantes ?
A l'évidence, ce n'est plus possible aujourd'hui. Or, en France, mais aussi en Grande-Bretagne et, plus généralement, à l'échelle européenne, nos politiques continuent de promouvoir des programmes, au mieux ruineux et au pire liberticides, au nom de la sacro-sainte lutte contre les émissions de CO2, promu au rang de danger numéro un pour l'avenir du monde.
Des éoliennes au double vitrage et à la construction BBC en passant par l'automobile, des pans entiers de l'industrie ont structuré leur action récente et future autour des politiques carbocentristes et des très généreuses subventions qui les accompagnaient. Tout notre droit des sols est rigidifié au nom de la lutte contre le besoin de mobilité et l'étalement urbain, accusés d'être générateurs d'émissions de CO2.
Tout cela, sans aucun doute, pour RIEN. Car à l'évidence, si notre climat dépend des rhumes du soleil, nous n'avons d'autre choix que de nous y adapter.
Nos dirigeants devront très vite changer de cap, ou, s'ils persistent dans l'absurde voie carbo phobique, prêter le flanc à des accusations d'incompétence grave, ou, pire, de corruption et d'inféodation aux oligarchies financières, qui, à ce jour, prétendent tirer profit de l'économie verte, fut-ce en rackettant les contribuables occidentaux. Un changement de cap permettrait peut être de réorienter nos ressources, qui ne sont pas infinies, vers la résolution de problèmes réels.
Enfin, les gouvernements siégeant à l'ONU doivent d'urgence prononcer la dissolution du GIEC, dont les dysfonctionnements et vices de conception sont largement documentés et qui a été l'organe de propagation déterminant d'une des plus ruineuses escroqueries économiques jamais perpétrée. Le climat doit être géré comme n'importe quel champ scientifique, sans qu'il soit besoin d'un organisme politique supranational pour dicter aux scientifiques les "bons" et les "mauvais" chemins à suivre.
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* Par "lecteur bien éduqué", j'exclus les trolls comme "Warm", qui aiment à traiter les vilains sceptiques de dissonnants cognitifs dès qu'un flux de commentaires se présente, tout en restant sagement planqués (en l'occurence, planquée) derrière leur anonymat et qui se gardent bien de mentionner tout éventuel conflit d'intérêt qui biaiserait leurs prises de positions.
Comme je le sous entendais ici, beaucoup de révélations ont eu lieu autour du réchauffement climatique en ces mois de Juillet et Août 2011, tant dans le domaine de la science que dans les arrières cuisines les moins ragoutantes. Je vous en livrerai quelques résumés je l'espère aussi compréhensibles que possible, pour ceux qui n'ont pas suivi au jour le jour l'actualité nécessairement brûlante de ce sujet au combien... chaud.
Commençons, aujourd'hui, par la remise en cause de la notion de "réchauffement global". Oui, je sais, ça surprend, car si, jusqu'ici, les sceptiques remettent en cause l'importance du CO2 dans le réchauffement, ils ne contestent pas le réchauffement. Mais chaque mot compte. Les données de température disponibles montrent qu'un "réchauffement moyen" n'est pas, à l'évidence, un "réchauffement global".
----- Le réchauffement est il global ?
Le 28 juillet, après des années de guerilla juridique, le MET office (la météo britannique) a -enfin !- publié les données brutes des 5113 stations de mesure de température que son prestataire (le CRU de l'université d'east Anglia, rendu tristement célèbre par le climategate) utilise, ce qui permet à ceux que cela intéresse d'en faire l'exploitation. Cet échantillon est souvent mentionné sous le nom de HADCRUT3 dans la littérature spécialisée...
Des données... plus ou moins brutes, plus ou moins ajustées, euh, en fait, on ne sait pas...
"Some of these data are the original underlying observations and some are observations adjusted to account for non climatic influences, for example changes in observations methods or site location.
The database, therefore, consists of the 'value added' product that has been quality-controlled and adjusted to account for identified non-climatic influences. Adjustments were only applied to a subset of the stations, so in many cases the data provided are the underlying data minus any obviously erroneous values removed by quality control. The Met Office do not hold information as to adjustments that were applied and, so, cannot advise as to which stations are underlying data only and which contain adjustments."
Ca commence bien !
En clair, le Met Office certifie que les ajustements de données qui ont eu lieu "pour certaines stations et pas d'autres" a fait l'objet d'un "contrôle qualité", mais qu'il n'est pas en mesure (ou peu désireux ?) de dire quelles stations présentent des données brutes, et lesquelles présentent des données ajustées, ni de préciser la nature de ces ajustements !
Et c'est donc cela qui sert de base au calcul des "années les plus chaudes" dont on nous rebat les oreilles... Ce serait drôle si ce n'étaient pas ces bases mouvantes qui servaient de prétexte à des politiques se chiffrant en milliards d'argent public.
Notez que je ne critique pas le fait d'ajuster les données. Il est tout à fait normal que certaines données puissent être ajustées, pour tenir compte, par exemple, d'un changement de technique de mesure. Encore faudrait-il être capable de donner la liste des stations ajustées, et quels ajustements ont pu être effectués. Le plus simple serait de livrer les données brutes de chez brut, ET les méthodes d'ajustement station par station. Enfin, bon, il faudra faire avec ce quee le CRU veut bien livrer...
Le scientifique blogueur sceptique Lubos Motl a réalisé un certain nombre d'analyses sur ces données "plus ou moins brutes", dont il livre les résultats dans plusieurs posts d'une grande richesse (premier | second | troisième). Pour ne pas vous ennuyer, je signalerai simplement deux points:
Ajustement de l'altitude
Le premier est que l'on ne sait pas comment l'altitude des stations et leur évolution dans le temps est ajustée. C'est très ennuyeux, car l'altitude moyenne des stations figurant dans l'échantillon du CRU a évolué dans le temps, selon le graphe établi par Lubos Motl (ce post):
On s'aperçoit que l'altitude moyenne des stations chute brutalement après 1995 d'une centaine de mètres. Or, la température moyenne chute de 6°C par 1000 mètres à un endroit donné. Si aucun ajustement n'était fait, le saut de températures moyennes observé après 1997 pourrait s'expliquer simplement par ce changement d'altitude !
Ne nous emballons pas. Phil Jones and co (la climategate team) sont peut être déontologiquement très "border line", comme le climate gate l'a montré, mais pas des idiots. Il est très peu probable que le calcul de température moyenne du CRU ne tienne aucun compte de ces variations d'altitude, mais le fait de ne pas être en mesure de dévoiler les ajustements réalisés laisse planer un doute sur l'honnêteté des ajustement, et donc des tendances enregistrées.
Réchauffement moyen et "réchauffements" locaux
Mais le constat le plus important de Lubos Motl est le suivant: Si le réchauffement moyen constaté par siècle sur la période 1850-2011 est de 0.76°C par siècle pour les 5113 stations, l'écart type est de 2.35°C par siècle. (En fait, une erreur de calcul relevée dans ce post fait que l'écart type réel est plus proche de 2.22°C par siècle environ, au lieu de 2.35 - erreur vénielle qui ne remet pas en cause le raisonnement général). En traduction pédagogique, "les variations autour de la tendance sont trois fois plus importantes que la tendance elle même".
Autrement dit, environ 70% des stations observées se situeront dans un intervalle de variation compris entre environ -1.40 et +3.00°C par siècle, 15% se situeront en dessous de la limite basse et 15% au dessus de la limite haute.
Bref, l'examen des stations montre que 30% d'entre elles ont enregistré une tendance d'évolution de température moyenne négative par siècle au cours des 150 dernières années. Je répète, pour que ce soit bien clair: 30% des stations de la base HadCRUT3 montrent une tendance sur un siècle au REFROIDISSEMENT.
Encore plus fort: pour un même endroit donné, les variations de la tendance prise sur un seul mois peuvent varier très fortement en fonction du mois considéré: autrement dit, à un endroit donné, on observera un réchauffement séculaire bien plus fort en Février qu'en Septembre, alors qu'à un autre endroit, c'est le mois de mai qui montrera la pente la plus importante. Globalement, la pente de réchauffement moyen par siècle est d'un peu plus de 1°C pour le mois de février, et de 0,5°C pour septembre. Lubos Motls ne livre pas d'analyse par secteur géographique pour l'instant, dommage.
Bref, la dispersion des situations locales montre qu'il est tout bonnement ridicule de parler de "réchauffement moyen" ou de "réchauffement global", que les facteurs géographiques et saisonniers ont une influence bien plus déterminante sur la météo et ses évolutions susceptibles d'impacter la vie quotidienne a un endroit donné, que les facteurs influant sur la variabilité générale du climat, que ces facteurs soient le CO2, le soleil, le méchant capitalisme, ou la colère de Belzébuth. (La question du facteur dominant fera l'objet d'articles ultérieurs)
Mais le réchauffement est récent, non ?
Oh, mais, me direz vous, "le réchauffement est surtout visible depuis une quarantaine d'années, selon le célèbre Micahel Mann - Nous rejetons du CO2 comme des malades depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est donc possible que les tendances lointaines soient contrastées, mais qu'en est il des tendances récentes" ?
Et bien L. Motl a refait tous ses calculs en se limitant à la période 1979-2011 (ce post). Et bien vous savez quoi ? 31% des stations montrent une tendance au refroidissement, comme sur la période 1850-2011 ! Simplement, comme la période est plus courte, les accidents météorologiques qui s'y rencontrent sont moins lissés que sur une période plus longue, ce qui donne une moyenne et un écart type bien plus importants.
Conclusions
Tout d'abord, il n'y a pas de "réchauffement global", ni récent, ni sur le long terme.
Les propres données du GIEC montrent qu'il n'y a que des variations météorologiques locales, majoritairement marquées (à 70%) par un accroissement positif des températures, mais pas en totalité. Et le "signal moyen" de la variation des températures est tellement "bruité" dans le temps et dans l'espace, sans même parler des incertitudes sur l'ajustement des données, que déduire à cent ans des évolutions des météos locales à partir d'une variation elle même très aléatoire de température moyenne est totalement illusoire.
Et vouloir engager le monde entier dans des politiques anti-réchauffement coûtant des milliards est d'un absolu crétinisme, notamment vis à vis des habitants des zones confrontées à un refroidissement !
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Distraction :
A part cela, je trouve que les diagrammes de Voronoï réalisés par L. Motl à partir des enregistrements auraient leur place dans un musée d'art contemporain. Pas vous ?
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Sur le même sujet:
Je rappelle l'existence d'un rapport (janvier 2010, Smith, D'aleo) sur les nombreuses anomalies du système "GISS", système de mesure de la température moyenne du globle d'un autre organisme, la NASA, déjà mentionné ici depuis quelques années.
Sale temps pour l'industrie américaine des énergies renouvelables. Tant le secteur de l'éolien que celui du solaire subit de plein fouet la baisse, voire la fin des subventions fédérales. Et la nécessité impérieuse de réduire l'emballement de la dette publique ne va rien arranger. Oh, et dans le reste du monde, cela ne va pas mieux non plus.
Pour les anglophones, une courte vidéo (16'), intitulée "Réchauffement climatique, une tromperie revue par les pairs" qui résume assez bien les principaux griefs que l'on peut émettre à l'encontre des travaux du GIEC et de ses principaux résultats présentés comme "scientifiques", et qui sont en fait émaillés de tromperies (je n'ai pas dit "erreurs", j'ai dit "tromperies") délibérées. J'essaierai de revenir sur le sujet du "global warming" prochainement car l'été, en la matière, a été particulièrement fécond.
Si un pro du sous-titrage pouvait la traduire... -------
LE « CONSENSUS DU GIEC » DU POINT DE VUE D’UN PHYSICIEN
Interview du Professeur S. Rachafi, physicien, professeur des universités, vice-président de la Fondation Sygma, par D. Godefridi
Dans le cadre de mes activités, j’ai eu l’opportunité de rencontrer un éminent physicien, le professeur Said Rachafi. Nous nous sommes fréquentés pendant une paire d’années sans jamais parler des questions climatiques ; comme j’avais commencé de rédiger un opuscule sur le GIEC, au détour d’une conversation, j’ai demandé au Pr. Rachafi son sentiment sur la question. Quelle ne fut pas ma surprise (et ma joie) de constater que le sujet excitait sa verve. Les pages suivantes sont la transcription de notre entretien :
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-Professeur Rachafi, vous êtes physicien, doublement docteur en physique et avez enseigné dans différentes universités de par le monde, dont l’Université catholique de Louvain (Belgique), où vous avez d’ailleurs cotoyé celui qui est devenu vice-président du GIEC. Avant d’en venir aux travaux du GIEC, je voudrais d’abord connaître votre avis sur la science climatologique en tant que telle.
Bien que le Réchauffement Climatique soit un peu passé au second plan de mes préoccupations, le sujet ne reste pas moins vecteur de superbes perles, et la semaine dernière, il y a eu du lourd ! Et puis cela change de la crise grecque, qui devrait connaître de nouveaux rebondissements dans la semaine. Voici quelques brèves, donc.
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Le GIEC, corrompu jusqu'à l'os - Le GIEC n'en est plus à un scandale près, mais celui ci fait vraiment désordre.
Le dernier rapport publié le 14 juin par le GIEC consacré aux énergies renouvelables affirme que, moyennant subventions, bien sûr, ces énergies pourraient assurer 77% de l'apport d'énergie totale de la planète pour 2050. Il a été repris par de nombreux organes de presse sans le moindre recul critique, un exemple navrant avec "les échos".
(A noter que ce dimanche soir, Dans l'émission de M6 "Capital", Nicolas Hulot s'est prévalu de cette "étude" pour vanter le développement subventionné des renouvelables...)
Passons sur le caractère totalement surréaliste de cette prédiction, qui suppose que d'ici 2050, les énergies renouvelables feront d'immenses progrès technologiques et que les autres modes de production n'en feront aucun, et intéressons nous à l'essentiel: cette partie du rapport a été rédigée par un activiste de l'organisation écolo-intégriste Greenpeace, Sven Teske, qui s'est contenté de régurgiter une étude... qu'il avait lui même diligentée pour l'organisation activiste. Le "self peer review", c'est bien commode, et comme littérature scientifique, on a vu mieux. Mais bon, en matière de littérature grise, le GIEC n'en est pas à son coup d'essai (voir cette ancienne série de brèves).
Mais le scandale ne s'arrête pas là. L'étude originale de Greenpiss a été co produite et co financée par le European Renewable Energy Council (EREC), un lobby de l'industrie des ENR dont la plupart des mandants dépendant lourdement des subventions européennes et nationales pour leur survie. Les conflits d'intérêts au GIEC n'étaient pas une nouveauté, mais tout de même, cela choque.
Au point que le journaliste éco-activiste Mark Lynas, pourtant réputé intégriste vert pur jus, se scandalise de la situation: "Imaginez qu'au lieu de Greenpeace et de l'EREC, le rapport ait été rédigé par Exxon Mobil et l'American Petroleum Institute, qu'aurait on entendu !". Lynas s'est associé à un pool d'habituels sceptiques (dont Steve Mc Intyre, qui a débusqué ce fameux lièvre) pour réclamer des explications. Lesquelles figurent sur son post original mais ne répondent pas aux questions de fond que posent Lynas et les autres.
Toi aussi, sauve la planète, pète un chameau ! Les dromadaires prolifèrent en Australie, et régulièrement, des campagnes d'abattage sont programmées. Mais la grande nouveauté de cette année est que ce massacre sera écologiquement correct. En effet, les pets de ces gentilles bestioles dégagent du méthane, dont le pouvoir "de serre" est encore plus terrrrifiant que celui du CO2.
Et donc... Le gouvernement australien vous explique comment convertir chaque chameau tué en crédits carbone. Par conséquent, le massacre de cette année pourrait être particulièrement sévère.
Et tout cela pour "réduire" de 0,3% les émissions de CO2 de l'île-continent. Je me demande ce qu'en pensera l'IPBES, le nouveau GIEC de la biodiversitude, pardon, biodiversité.
Indoctrinate U - Lors d'un voyage à Liège, le mathématicien climato-réaliste Benoit Rittaud est tombé sur une exposition consacrée au "réchauffement climatique", organisée par le représentant du GIEC en Belgique, Pascal Van Yppersele. Benoît Rittaud a voulu en savoir plus sur cette exposition.
Toute exposition prolongée de jeunes cerveaux à de l'information carbo-centriste ne risque-t-elle pas de provoquer des dégâts cérébraux irréparables ? 200 000 victimes seraient déjà recensées. En tout cas, si vous allez à Liège, n'oubliez pas quelques comprimés de scepticine...
Morceau de bravoure: après avoir expliqué à notre reporter improvisé que l'exposition, pas du tout moralisatrice, ah ça non, devait ouvrir l'esprit du spectateur, et lui présenter toutes les options possibles, un responsable de l'exposition affirme qu'il n'était pas souhaitable de présenter le point de vue climato-sceptique lors de cette exposition. Comme disait Henry Ford, "mes clients peuvent acheter leur modèle T de la couleur qu'ils veulent, pourvu qu'elle soit noire".
Toute prévision est vaine - Sinon, le club de moins en fermé des climato-sceptiques s'excite sur diverses prévisions de retour d'un minimum de Maunder, c'est à dire d'une période de très faible activité solaire annonciatrice d'un refroidissement global.
Peut-être. Ou pas. On n'en sait pas assez sur le fonctionnement du soleil pour pouvoir faire ce genre de prévisions de façon fiable, et certains ont trop vite fait de faire du "catastrophisme à rebours".
Mais une chose est sûre: si par malheur les "climato-pessimistes" du refroidissement solaire ont raison, on va le regretter, notre réchauffement...
1,2,3, soleil ! - Le GIEC aurait il sous estimé d'un facteur 6 la variation de l'irradiance solaire depuis 1850 ? C'est du moins ce qu'affirme cette étude de Shapiro, Schmutz et al. (PDF), résumée ici par l'inévitable Anthony Watts.
Et alors, me direz vous ? Et bien, cela bat en brêche l'argument du GIEC qui affirme que les variations d'irradiance solaire sont trop faibles pour expliquer les variations du climat ces 150 dernières années.
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Petit cours d'épistémologie pour les nuls... et le GIEC - L'épistémologie est, en quelques mots, l'analyse des processus de constitution du savoir. La critique des modes de raisonnements et des biais qui les affectent en est une composante essentielle. Contrepoints a traduit un excellent article de Paul McRae qui explique que le GIEC commet la même erreur que fit Charles Darwin lorsqu'il formula une hypothèse sur la formation des coraux, hypothèse qui devait se révéler fausse.
Darwin, en bon scientifique, reconnut sans peine son erreur, et en livra l'analyse, qui reste connue sous le nom de "principe d'exclusion": en gros, ce raisonnement, scientifiquement erroné, consiste à décréter que compte tenu de toutes les incertitudes de la science à un instant donné, une hypothèse qui "remplit les trous" est nécessairement bonne. Sauf qu'il peut y avoir 100 hypothèses qui remplissent les vides que la connaissance ne sait pas expliquer. Et donc accepter comme valide une hypothèse au motif qu'elle est la seule qui vienne à l'esprit est anti-scientifique.
Or, Mc Rae remarque que trop souvent, les raisonnements du GIEC sont du même tonneau. Ainsi, le GIEC affirme, faussement comme nous l'avons vu précédemment, que les facteurs naturels "ne peuvent pas expliquer les variations du climat ces 150 dernières années - CA DOIT DONC ETRE LE CO2 ANTHROPIQUE" - Eh oui, si ce n'est toi, c'est donc ton frère... Le GIEC commet la même erreur que Charles Darwin. Il faut donc prendre le réchauffement CO2-centrique pour ce qu'il est: une simple hyothèse "bouche trou", et non un fait scientifique établi.
"La démocratie est la pire des formes de gouvernements, à l'exception de toutes les autres" Winston Churchill, 1947
Alors que la France printanière se demande si une organisation secrète de femmes de ménages guinéennes à la solde de l'UMP n'a pas tenté de déstabiliser un directeur général du FMI qui aurait pu se présenter contre un président sortant avec, à en croire les sondages, quelques chances de succès, que les longs sanglots à grands trémolos des borloos hulots écolos se lamentent de la sécheresse que nous inflige le si terrifiant changement climatique, vous savez, celui qui provoque aussi des chutes de neige record sur l'Amérique du Nord, pendant ce temps, disais-je donc, le monde bruisse d'événements tout aussi palpitants qui ont semble-t-il échappé au radar médiatique de notre grande presse, celle qui sait tout mais surtout ne révèle plus rien, par peur que l'irrévérence ne condamne les quotidiens de référence à la perte de subventions aussi discrètes qu'indispensables à la survie des rotatives.
Oui, je sais, cette première phrase est beaucoup trop longue, et le titre de l'article ultra provocateur. Encore une exagération ? A vous de juger.
Controverse allemande
Ainsi donc, entre une explosion de centrale nucléaire qui a fait entre un et un mort, et une mystérieuse courge tueuse présumée innocente aux 17 victimes, une controverse majeure est née dans la riante contrée outre rhénane voisine. Le sujet de la controverse ? Tout simplement une proposition de révolution de la gouvernance mondiale liée à la "nécessaire" lutte contre le très méchant changement climatique.
C'est une habitude. Après avoir donné au monde émerveillé les oeuvres de Karl Marx (il est vrai émigré en Angleterre) et d'Engels, puis l'état providence Bismarckien, et après en avoir tenté une évolution jugée malheureuse par la plupart des auteurs entre 1933 et 1945, la grande prusse nous revient plus sémillante et joviale que jamais, avec une proposition de nouveau "contrat social en faveur de la soutenabilité".
Avant de détailler les avancées grandioses, ce sont les promoteurs du bidule qui le disent, de ce monument de rhétorique durablement développée, soulignons que les auteurs de cette prose à caractère révolutionnaire ne sont point quelques obscurs présidents de think tanks gauchistes -il y en aurait !- nostalgiques de l'ordre de Varsovie ancien, ou un groupe de soulographes cocaïnomanes projetant de changer le monde dans l'arrière salle d'une Bierstub Münichoise, comme on le vit dans les années 20. Un organe officiel de la fédération
Nein ! Le document que j'évoque ici émane d'un organisme officiel mis en place par le gouvernement allemand au lendemain du sommet écolo-alarmiste de Rio de 1992, officine que la gutturale sémantique nord-européenne désigne sous le doux acronyme de WBGU, dont je ne vous épargnerai la forme développée allemande, mais que les shakespeariens ont traduit par "German Advisory Council on Global Change", Conseil Allemand sur le Changement Global.
Le directeur de cette institution est un certain Hans Joachim Schellnhuber. M. Schellnhuber et ses coauteurs, parmi lesquels on retrouve l'inénarrable Stefan Rahmstorf, sans doute le plus alarmiste des climatologues en activité avec notre vieille connaissance James Hansen, sont en grand nombre issus de l'université de Potsdam, un des épicentres allemands de la pensée éco-alarmiste. Ils semblent avoir pas mal de relais dans les médias, à en juger par la couverture de leur rapport depuis sa sortie... Et les réactions, dont je parlerai plus tard.
Quant à M. Schellnhuber, il semble avoir de puissants soutiens dans le monde de la finance, comme en témoigne cette capture d'écran de la page d'accueil (bilingue) du site de la Kommerzbank, ou cette tribune que la banque lui accorde sur son site. Bref, nous avons affaire à "du lourd".
Adoncques, lectrices et lecteurs, le WBGU va publier un rapport sobrement intitulé, "un contrat social pour la soutenabilité".
Plus qu'un contrat, vous dis-je, une "grande transformation"
Naturellement, une lecture un peu trop rapide du rapport, aussi roboratif qu'une assiette de WeiBwurst-Sauerkraut servie à la buvette du Biergarten de Münich, et dont la traduction anglaise semble avoir été aussi confiée à un stagiaire en charcuterie, ne permettra pas au lecteur pressé de saisir la substantifique moelle de la pensée de MM. Schellnhuber et consorts. D'ailleurs, seul un résumé exécutif de tout juste 32 pages (20 pages réelles hors annexes) "pour décideurs" est disponible (PDF), on nous promet le rapport détaillé pour l'automne. Publier le résumé 6 mois avant le contenu, voilà une communication novatrice susceptible d'exciter l'impatience du public en attente, toute bave aux lèvres contenue, de la prochaine révolution politique terrestre, pardon, le "nouveau contrat social pour la soutenabilité".
J'exagère ? Le noeud de ce nouveau pacte social, appelons le ainsi pour l'instant, est la "nécessaire décarbonation" - pardonnez le néologisme, mais les grandes avancées théoriques créent toutes leur propre Vokabeln, nein ? - de l'ensemble des sociétés présentes sur notre trop chtite planète. Je cite ces braves gens:
"Le modèle économique basé sur le carbone est une situation non soutenable, car il met en danger la stabilité du système climatique, et par conséquent le système supportant la vie pour les générations futures. La transformation vers une société à bas niveau de carbone est donc un impératif éthique aussi impératif que l'abolition de l'esclavage ou la condamnation du travail des enfants."
"Normatively, the carbon-based economic model is also an unsustainable situation, as it endangers the climate system‘s stability, and therefore the natural life support system for future generations. The transformation towards a low-carbon society is therefore as much an ethical imperative as the abolition of slavery and the condemnation of child labour."
Et oui, le carbone, messieurs dames, le Carbone*... Voilà l'ennemi, la bête immonde, aussi terrifiante que l'esclavage ou l'envoi des gamins du tiers monde dans les mines de sel ou les partouzes de ministres français en Afrique du Nord. Le combat de MM. Schellnhuber et Al se situe dans la continuité de celui de MM. Schoelcher ou Lincoln, rien moins.
* (par "Carbone", il faut comprendre: "le CO2 produit par les activités humaines". Les caustiques sont priés de ne pas s'appesantir sur le caractère baroque de ce raccourci, à but uniquement pédagogique, bien sûr)
"Un Plan Magistral"
Dans une interview au Spiegel qui annonçait la sortie prochaine de ce "contrat social", Shellnhuber définit ce document comme un "plan magistral pour transformer la société", notez la modestie du choix sémantique ainsi opéré. Je m'en vais donc résumer aussi légèrement que possible les 20 pages de résumé de l'oeuvre "magistrale" de Schellnhuber & co, qui sera, n'en doutons pas, à la gouvernance écologique mondiale ce que Das Kapital fut à l'église marxiste.
La décarbonation de l'économie mondiale est considérée comme, tenez vous bien, un saut comparable à la révolution néolithique et la révolution industrielle, rien que cela ! Mais alors que ces changements furent des processus quasi "naturels" et non planifiés, l'urgence de la situation climatique de la planète impose que cette "grande transformation" soit "consciencieusement" planifiée et controlée, et que l'essentiel en soit mis en oeuvre d'ici 2020, parce que le temps presse, ma bonne dame. Et bien sûr, les amis de M. Schellnhuber en seraient les grands architectes, de la trempe de ceux qui, tels un banquier de chez Goldman Sachs, "accomplissent le travail de Dieu".
Les auteurs, tout à leur manifestation d'auto-importance, soulignent qu'il s'agirait d'une nouveauté historique, oubliant opportunément l'existence de précédents dont il est vrai que le rappel pourrait ne pas servir leur cause.
En effet, l'histoire récente du monde regorge de grands changements paradigmatiques sociétaux consciencieusement planifiés par des leaders éclairés, qui ont quelque peu déçu les attentes que les philosophes pédophiles germano-pratins et journalistes révérents cocolâtres avaient placées en eux: la voie royale vers le communisme des camarades Lénine et Staline, la révolution culturelle de Mao, le Cambodge des campagnes du vaillant Pol Pot, sans oublier le grand Lebensraum Aryen de l'illustre compatriote de M. Hans Schellnhuber, à vos souhaits... Liste non exhaustive, que les adorateurs de Kim Jong Il me pardonnent.
De la dé-carbonation à la dé-démocratisation ?
Evidemment, le WBGU évite les allusions trop directes aux visions magistrales des grands guides suprêmes du passé. Ici, point de culte de la personnalité ou d'appel à la mise en place d'un dictateur bienveillant pour ses sujets. Non, voyez vous, ce sont des "institutions mondiales" sous l'égide de l'ONU qui orienteront ces grandes transformations, et notamment un "conseil des nations unies pour le développement durable" placé à égalité avec le conseil de sécurité. Naturellement, toutes les nations, par le jeu d'accords contraignants imposés par les puissants de ce monde (je parle de puissance politique, pas de libido incontrôlée), devront se plier à ses oukases, pardon, ses recommandations.
Toutes les nations devraient renoncer aux parts de leur souveraineté qui pourraient s'opposer à ce développement mondial durable.
La "citoyenneté mondiale" soutient les innovations politiques en faveur de la durabilité, et renonce aux désirs spontanés. Le garant de cet agrément "virtuel": l'état "formateur", bien sûr.
"The world citizenry agree to innovation policy that is tied to the normative postulate of sustainability and in return surrender spontaneous and persistence desires. Guarantor of this virtual agreement is a formative state [...].”
Mais évidemment, un certain nombre de réfractaires ne voudront pas changer volontairement de mode de vie. Il faut que l'état ait les moyens de triompher des "poseurs de véto" et autres lobbys capable de freiner le changement.
"La transformation requise englobe de nombreux changements aux infrastructures, processus de production, systèmes de régulation et styles de vie, et s'étend à de nouveaux modes d'interactions entre la politique, la société, la science et l'économie."
…the requisite transformation encompasses profound changes to infrastructures, production processes, regulation systems and lifestyles, and extends to a new kind of interaction between politics, society, science and the economy.”
Visiblement, les "modes d'interaction" actuels entre "la société" et "la politique" ne satisfont pas nos grands architectes de la décarbonation.
However, this positive development is hindered by factors that impede a transformation. Political, institutional and economic path dependencies, interest structures and veto players make the change into a sustainable society more difficult.
C'est que, voyez vous, il y a des gens qui s'opposeraient à la "grande transformation", car leurs désirs les poussent à favoriser des modes de vie carbo-détestables ! Le rapport détaille tous les usages à proscrire: urbanisation de confort consommatrice de terrain, usage pervasif de l'automobile, tous les poncifs de la vulgate grenellienne y passent. Le traitement réservé aux réfractaires n'est pas précisé. Il faut juste "passer par dessus". Interprétez cela comme vous le voudrez.
Bref, il s'agit ni plus ni moins que d'une remise en cause de nos bonnes vieilles démocraties et de nos libertés individuelles en matière de choix de vie, survivances d'un passé "insoutenable" jugées incompatibles avec la lutte nécessaire contre le terrrrrrible changement climatique qui s'annonce. En effet, la démocratie ne sait pas passer rapidement et efficacement au dessus de la volonté des "forces de blocage". Réinventer la démocratie... en lui liant les mains
Ainsi, l'Allemagne et les pays adhérant au "contrat" devraient se doter d'une chambre parlementaire "représentant les futures générations", dont la désignation ne devrait surtout pas être soumise aux processus actuels démocratiques pour éviter qu'ils ne soient soumis aux "habituelles pressions" qui pèsent sur les chambres élues. Cette chambre des générations futures devrait évidemment avoir le pouvoir de légiférer et de censurer les textes issus du parlement et contrevenant au "contrat social". Houlà...
Quant à la société civile, elle doit exister, mais uniquement dans une optique de mise en oeuvre de la "grande transformation". Une société civile qui s'y opposerait n'est évidemment pas recevable. Les "jeunesses durables", voilà qui aurait de l'allure, non ?
On me dira que j'exagère, que je donne aux mots un sens qu'ils n'ont pas, puisque les auteurs écrivent en toutes lettres que leurs proposition s'inscrivent fermement dans la continuité des traditions démocratiques libérales (p.9).
Evidemment, s'ils pronaient ouvertement la création d'un quatrième Reich vert, leur rapport leur vaudrait l'internement psychiatrique immédiat. Mais il est assez rare que les plans, intentions ou décisions à caractère totalitaire soient annoncées trop ouvertement à l'avance. Hitler lui même clamait que l'Allemagne n'aurait plus aucune nouvelle revendication territoriale dans les mois précédant toute nouvelle opération d'annexion. Et le comique troupier Walter Ulbricht, dont les plus anciens se rappelleront qu'il présida aux destinées de l'Allemagne de l'Est dans les années 60 et 70, deux mois avant l'édification du mur de Berlin, clamait que les rumeurs d'érection d'un mur étaient sans fondement, ceci dit sans le moindre sous-entendu libidineux.
Ah, ces allemands, ils voient Mein Kampf partout !
D'ailleurs, les réactions de tous bords contre cet écrit - dont les forces scandaleusement conservatrices dénoncées par Herr Schellnhuber n'ont pas saisi la géniale magnificence, semble-t-il- ont fusé dès sa parution, qui a soulevé un véritable feu nourri de critiques. Tollé, soit dit en passant, resté totalement inaperçu chez nous, à moins que je ne sois plus assez attentif aux soubresauts mondains de nos folliculaires dont la cécité auto-entretenue sur la vacuité intellectuelle de nos élites, contrastant avec leur plénitude libidineuse, rend la lecture totalement insipide.
Naturellement, comme les premières critiques venaient plutôt de la droite Allemande, un des co-auteurs de l'étude, un certain Leggewie, les a rejetées d'un simple revers de manche garantie pure laine bio:
"Notorious deniers of climate change, known fools and confused full-time polemics have allowed their prejudices to run loose when they claim that the WBGU is a totalitarian conspiracy.”
Les contradicteurs sont donc des "négationnistes notoires du réchauffement climatique", des "fous connus", et des "polémistes à temps complets atteints de confusion"... Quand on veut tuer un chien, on dit qu'il a la rage...
Seul problème: un certain nombre de ces contradicteurs n'ont pas vraiment le profil dénoncé par M. Leggewie.
Prenons M. Fritz Vahrenholt: Membre du SPD (parti social démocrate allemand), PDG d'une entreprise du secteur des renouvelables (RWE Innogy), et membre du "conseil pour la bioéconomie", autre bidule chargé de conseiller la chancellerie fédérale. Pas vraiment le profil de l'anti-écolo primaire de droite mentalement déficient, donc.
"Que nous dit cette proposition ? L'étude du WBGU est utopique parce qu'elle requiert un haut degré d'idéalisme, altruisme et sacrifice par les individus comme par la société, qui va au delà de ce que l'on rencontre dans la vie réelle. C'est impossible à réaliser démocratiquement. Pourquoi les gens autour du monde devraient ils volontairement abandonner leurs aspirations à plus de bien être et de sécurité matérielle ? Par conséquent, le WBGU l'admet sans détour, la décarbonation de la société ne peut être accomplie que par une limitation de la démocratie, tant au plan local qu'au plan international".
"What does this proposal tell us? The study by the WBGU is utopian because it requires a high degree of idealism, altruism and sacrifice by both individuals and society that goes beyond the normal dimensions of the reality of life. It is impossible to realize democratically. Why should people around the world voluntarily give up their demands for material welfare and security? Consequently, the WBGU admits frankly, that the decarbonization of the society can only be achieved by the limitation of democracy - both nationally and internationally".
(...)
"Les transformations révolutionnaires d'un système économique impliquent toujours de larges sacrifices pour les générations qui en font l'expérience"
"Revolutionary transformations of economic systems always involve large sacrifices for the generation that experiences them."
(...)
"En tout cas, il y a des signes croissants que la force motrice de la "grande transformation" est flageolante, parce que la tendance au réchauffement global est stoppée depuis 12 ans, et que des voix scientifiques (hors le WBGU et l'institut de Potsdam) avertissent que nous pourrions entrer dans une phase de refroidissement à long terme".
"In any case, there are growing signs that the driving force of the "Great Transformation" is flagging because the global warming trend has come to a halt during the last 12 years and scientific voices (outside of the WBGU and the Potsdam Institute) caution that we may enter a long-term cooling phase".
M. Vahrenholt, de par son parcours, a sûrement une sensibilité environnementale développée, ce qui est parfaitement respectable. Mais lui n'est pas prêt à tout pour imposer ses vues au reste de l'humanité, et comprend que "la fin ne justifie pas tous les moyens", quand bien même RWE ne semble pas cracher sur quelques subventions fédérales, à en juger par son programme éolien... Il n'empêche: le propos sage de M. Vahrenholt prouve que l'on peut être plutôt vert sans sombrer dans le brun.
Mais est-il le seul à s'inquiéter des prétentions réformatrices de la nouvelle écologie intégriste de combat ? Non. La presse allemande "mainstream" se réveille, préoccupée par la progression d'une "tyrannie verte" en Allemagne, avec au mieux une certaine complaisance de l'état Fédéral. Et c'est dans un des quotidiens les plus respectés de la presse mondiale que la charge se poursuit.
La presse de centre gauche s'émeut
Le Frankfurter Allgemeine Zeitung ne peut guère être qualifié de journal conservateur, il serait plutôt proche éditorialement du Washington Post, voire, bien que la comparaison soit excessivement flatteuse pour notre péri-presse, "Le Monde".
Le 16 mai, dans un article titré "la cordiale dictature écologique", le journal revient sur plusieurs événements récents qui traduisent un glissement pernicieux vers une dictature verte imposée malicieusement à une population dûment conscientisée pour garantir sa passivité, voire le pro-activisme de régiments d'idiots utiles. Les principaux passages ont été traduits par P. Gosselin.
Le FAZ revient tout d'abord sur des déclarations du nouveau ministre de l'environnement du Land de Bade Wurtmberg, un éco-intégriste du nom de Kretschmann (à vos souhaits):
"Ses paroles ne doivent ni être vues comme une provocation tactique politicienne ni comme un discours convenu à destination de sa base, mais comme terriblement sérieux: "nous devons transformer notre mode de vie en accord avec les fondamentaux de la planète. Avec nos entreprises et nos pratiques économiques, nous faisons du mal à la planète". Et pour l'industrie automobile: "si l'industrie automobile échoue à se verdir, elle n'aura pas de futur".
"His words are neither to be taken as political-tactical provocation, nor as lip service to the base, but as dead serious: ‘We have to bring our model for living in agreement with the fundamentals of the planet. With our business and economic practices, we are harming the planet. For the automotive industry: ‘If the automobile industry fails to green up, then it will not have a future’.”
Puis le journal poursuit (gras ajouté ici même) :
"Depuis quelques temps, ce ne sont pas seulement les verts qui font intrusion dans la liberté de choix des gens et des entreprises avec l'objectif de ramener les gens vers un style de vie écologiquement correct. Une tyrannie de l'écologie est en train de grandir en Allemagne. Elle est supportée par une large majorité, et le gouvernement fédéral Allemand mène le peloton".
"For a long time now it is no longer just the Greens who are intruding into private and company freedoms with the aim of cutting the people down for an ecological lifestyle. An ecological tyranny is growing in Germany; it leans on a large majority. And the German federal government is leading the pack."
Le FAZ cite ensuite l'économiste proche du FDP (parti libéral allemand, membre de l'actuelle coalition) Carl Christian von Weizsäcker, qui estime que l'orientation forcée du peuple allemand vers la consommation labellisée écologiquement correcte constitue un mouvement vers une éco-dictature.
Puis l'article s'attaque aux positions fort peu démocratiques du sieur Schellnhuber, en les comparant avec celles d'un autre éco-fasciste célèbre, le DR. Hansen, de la NASA:
"avant tout, (certains) climatologues perdent patience avec le processus démocratique synonyme de lenteur. Le renommé climatologue James Hansen, (...), exprime régulièrement ses doutes sur la capacité des démocraties à s'opposer au réchauffement global. Récemment, il a loué le régime autocratique chinois comme source d'espoir. Là bas, la vie durable peut être décrétée".
Foremost, climate scientists are losing patience with the slow moving democratic processes. The world renown climate researcher James Hansen, who heads the renown NASA Goddard Institute for Space Studies in New York, regularly expresses doubt on whether democracy can stop climate warming. Recently he praised China’s autocratic regime as hope. There, sustainable living could be ordered.
Puis il dénonce le rapport de Schellnhuber, "révolutionnaire et moralisateur", rapport affirmant qu'il faut "passer par dessus les groupes d'intérêt et "bloqueurs" retardant la grande transformation, citant Leggewie (co-auteur), qui estime que "la liberté ne doit pas servir de prétexte aux blocages".
etc...
La principale arrogance des auteurs est, selon l'article, de prétendre réduire tous les problèmes du monde au CO2 et au climat dans cent ans, comme si les soucis actuels, comme la faim dans le monde où les dégâts provoqués par la pauvreté et la misère ne méritaient pas autant de sollicitude. Les auteurs affirment d'ailleurs être très préoccupés par le développement des pays les moins favorisés. Faut il les croire ?
"Le tiers monde ? Développement interdit !"
Naturellement, le titre de ce paragraphe ne figure pas tel quel dans rapport. Mais celui ci affirme que les besoins de développement et donc d'énergie des pays en développement ne doivent pas reposer sur le modèle "carboné". Estiment-ils que dans ce cas, le nucléaire, seul moyen alternatif aujourd'hui viable de se substituer aux énergies fossiles, peut pourvoir aux besoins des économies émergentes ?
Et bien non. Herr Schellnhuber épouse intégralement la vulgate écologiste anti-nucléaire. Le tiers monde devra se développer à l'aide uniquement des énergies les plus chères, les plus consommatrices d'immobilisations (qui, elles, ne sont pas renouvelables) et les moins fiables: pas de pétrole, de charbon, de gaz. Pas de nucléaire. Du vent, du soleil et de l'eau fraiche pour toute ressource, voilà ce que Herr Schellnhuber envisage pour les pays pauvres.
Cela reviendrait à placer un terrible boulet aux pieds des nations émergentes, qui se traduira en moindre développement, en moindres conditions de vie, et donc en plus de pauvreté et de mortalité précoce. Mais peut être est-ce le but recherché, Herr Schellnhuber ? Après tout, n'a-t-il pas déclaré que la terre ne pouvait pas supporter plus d'un milliard d'individus ? Et que fait on des autres ? Entre le "manque de ressources planétaires" pour la fraction éco-responsable de l'humanité, et le manque de "lebensraum" pour les bons aryens, il n'est de différence que de marketing...
L'arrogance est la plus grande tare du constructiviste
Dans son interview au Spiegel citée plus haut, M. Schellnhuber nous affirme vouloir "révolutionner" la gouvernance mondiale, bien que n'ayant aucune compétence, de son propre aveu, en psychologie ou sociologie. Mais bon, on n'a jamais demandé leurs diplômes aux "grands" dictateurs.
Rassurons le tout de suite: M. Schellnhuber, malgré votre infatuation et votre prétention à savoir mieux ce qui est bon pour nous que nous mêmes, vous êtes également une grosse buse en histoire et en économie. Et en matière de climatologie, vos propos sont très sujets à caution. A se demander pour quelles compétences la république fédérale vous paie, mais je laisse cette réponse à vos contribuables.
Pourtant, ce digne héritier d'Engels nous affirme que
"l'amour de la facilité et l'ignorance sont les plus grandes tares du caractère humain. C'est un mélange potentiellement mortel"
Peut être quelqu'un devrait il rappeler à ce sombre olibrius que "l'amour de la facilité" a été le plus grand inducteur de progrès pour l'humanité, en ce sens qu'elle a conduit à découvrir les mille et une choses qui rendent notre vie actuelle plus confortable, mais aussi plus longue, que celle de nos grands parents, et ce malgré l'augmentation de la population mondiale jamais démentie. Un vrai défi aux adorateurs de Malthus dont Schellnhuber et ses amis de Potsdam font partie !
Quant à l'ignorance, cher M. Schellnhuber, elle conduit à l'humilité, qui est fondamentalement saine. La croyance dans le savoir absolu mène à l'arrogance. Et l'arrogance, comme le rappelle Patrick Gosselin, mène à cela, je cite:
Voici une petite leçon d'histoire pour les Je-sais-tout" comme M. Schellnhuber et son gang, qui sont frustrés par la démocratie et la liberté individuelle, qui nous dit où ce type d'outrage peut nous emmener si on le laisse incontrôlé:
Un extrait (la vidéo est extraite d'une suite de réflexions intitulée "L'ascension de l'homme. Connaissance ou certitude") :
"Ceci est le camp et le crématorium d'Auschwitz. C'est ici que les humains étaient transformés en numéros. Dans cet étang furent évacuées les cendes de 4 millions de personnes. Et ceci n'a pas été fait par le gaz. Cela a été fait par l'ARROGANCE. Cela a été fait par DOGME (...) Quand les gens croient qu'ils ont un savoir absolu sans confrontation avec la réalité, c'est ainsi qu'ils se conduisent. C'est ce que les hommes font quand ils prétendent détenir le savoir des dieux."
Où va l'Allemagne ? Et où nous emmène-t-elle ?
Que des fumeurs de pétards attardés se prennent pour les sauveurs du monde et envisagent un certain raidissement des pouvoirs exécutifs mondiaux pour arriver à l'objectif qu'ils prônent, passe encore. Qu'ils l'écrivent en tant que repésentants d'un organe placé en position de conseil auprès de la chancellerie est plus ennuyeux, mais la chancellerie n'est pas tenue d'écouter tous ses conseillers.
Seul problème, comme l'a souligné le Frankfürter Allgemeine, ces idées, souvent sous des formes moins extrêmes, mais pas toujours, tendent à se montrer pervasives. Et la chancelière Merkel, en cédant à l'appel anti-nucléaire des écologistes, n'a pas montré une force de caractère très rassurante pour y résister. Ceux qui voyaient en elle une copie conforme de Margareth Thatcher en seront pour leurs frais, mais Frau Merkel ne semble pas valoir mieux que les girouettes médiocres et péripathes qui sévissent plus au sud.
Or, l'Allemagne, en tant que pays financièrement le plus fort et le moins malade d'Europe, a les moyens de donner le "la" des futures étapes de la construction européenne. Et comme ni l'imposteur David Cameron ni le ludion brownien Sarkozy ne semblent vouloir se distinguer de la vulgate anti carbonique ambiente, et que la commission européenne poursuit ses politiques anti-carboniques comme si ni le Cimate Gate ni les révélations sur les turpitudes du GIEC n'avaient eu lieu, il est à craindre que les pulsions liberticides de ces élites qui pensent pour nous trouvent dans les idées d'un Schellnhuber des sources d'inspirations allant bien au delà de l'organisation d'un Grenelle du concombre.
La nouvelle la plus importante de ces derniers jours pour l'économie du monde de ces 20 prochaines années n'est peut-être pas le sordide fait divers* qui met toute la presse en ébullition en ce moment, dont la dimension spectaculaire s'effacera vite. Par contre, une toute petite information passée jusqu'ici inaperçue pourrait, d'ici quelques mois, changer le cours des politiques les plus coûteuses conduites par la plupart des pays Européens. Bon, soyons réalistes, il se peut aussi que la classe politique affecte de l'ignorer comme elle a ignoré les informations du même type depuis quelques années. Mais cette fois ci, c'est le coeur même des justifications d'une politique devenue très importante au fil des années qui est remis en cause.
Climat: déterminé par le CO2 ou par le Soleil ?
C'est bien sûr de changement climatique dont je veux parler. En effet, une confirmation empirique très convaincante de la principale théorie contredisant la thèse climatique dominante vient d'être publiée et une seconde devrait suivre très vite. Mais avant d'y venir, petit background.
Aujourd'hui, malgré le nombre croissant d'études remettant en cause le primat du CO2 émis par les activités humaines dans les changements de notre climat, malgré de nombreuses pétitions de scientifiques contre la pensée unique du GIEC, nombre de gouvernements, ignorant purement et simplement ces thèses hérétiques, continuent de prêcher la chasse aux émissions de CO2 comme si de rien n'était, et imposent à leurs populations des décisions politiques incroyablement lourdes de conséquences financières au nom de la lutte contre un gaz pourtant non polluant et vital pour la vie végétale.
Il existe certes des théories alternatives, induisant que le principal déterminant des variations de court et moyen terme** du climat à l'échelle mondiale serait à chercher du côté du soleil. Cette thèse était vigoureusement combattue par l'establishment carbocentriste, représenté principalement par le GIEC (IPCC en anglais), organisme émanant de l'ONU publiant tous les 6 ans un rapport très alarmiste, vertement critiqué pour son manque de rigueur scientifique, les errements déontologiques de certains de ses membres et de son président, et sa propension à ignorer sans autre forme de procès tous les travaux scientifiques n'allant pas dans le sens de ses conclusions catastrophistes. Le GIEC affirme que "les variations du rayonnement énergétique solaire vers la terre sont bien trop faibles pour justifier des variations de température observées". Ce qui semble parfaitement exact.
La théorie solariste "Cosmique"
La théorie solariste, défendue entre autres par le scientifique danois Svensmark et l'Israélien Shaviv, postule cependant que ce n'est pas l'activité énergétique du soleil qui est à prendre en considération mais son activité magnétique.
En effet, selon Svensmark, Shaviv et quelques autres, les orages magnétiques solaires, qui se matérialisent par de nombreuses taches sombres sur notre astre lumineux, perturberaient les flux de particules cosmiques sub-atomiques arrivant en permanence sur la planète, réduisant la formation nuageuse, et donc favorisant notre ensoleillement.
Autrement dit, plus les orages solaires seraient intenses, plus le globe serait ensoleillé et donc réchauffé. Au contraire, quand le soleil serait calme (peu de taches observables), les rayonnements cosmiques arriveraient bien plus nombreux, augmentant la formation nuageuse et empêchant une plus grande part du rayonnement solaire de parvenir au sol. Ceux qui souhaitent une description plus détaillée de cette théorie pourront se référer au dossier de vulgarisation établi par Jacques Duran sur le site Pensée Unique.
Vers une confirmation expérimentale des thèses cosmiques
Mais cette thèse avait un tout petit défaut: Certes, l'influence des orages magnétiques sur le rayonnement cosmique a bel et bien été mesurée, plus personne ne le conteste. Mais bien que très fortement étayée par de nombreuses corrélations issues d'observations incontestables, et par quelques premiers résultats expérimentaux, le processus de formation des nuages imputé aux rayonnements cosmiques manquait encore d'une confirmation expérimentale solide.
Pour confirmer ou infirmer cette thèse, divers chercheurs de plus de 17 pays se sont associés au sein d'un programme de recherche appelé CLOUD utilisant les ressources du CERN de Genève, visant à reproduire en vase clos des mélanges gazeux proches des différentes couches atmosphériques, de les bombarder par un rayonnement de particules ionisantes présentant les mêmes caractéristiques que le rayonnement cosmique, et d'observer si le processus de formation des nuages varie selon l'intensité du rayonnement. En parallèle au programme CLOUD, Svensmark a bâti un protocole expérimental moins coûteux, basé à Ahrrus, dénommé SKY, visant également à simuler la rencontre entre couches atmosphériques et phénomènes initiaux de la formation nuageuse.
Les résultats de ces expérimentations commencent à tomber. Le programme SKY, tout d'abord, a fait l'objet d'un article publié le 12 mai dernier par la Geophysical Research Letter, Svensmark et Al. Ceux ci confirment la relation entre intensité des rayonnement ionisants et formation noyaux nuageux (voir également ce résumé en anglais). Certes, en bon scientifique prudent, Svensmark ne crie pas encore victoire. Il y a plein d'autres paramètres qui peuvent influencer la quantité de nuages sur Terre. Mais il ne parait pas possible aujourd'hui d'écarter d'un simple revers de manche l'hypothèse cosmique dans la formation de la couche nuageuse.
Les résultats du programme CLOUD, conduit par le CERN de Genève, ne sont quant à eux pas encore publiés sur papier. Ils devraient l'être sous trois mois. Mais d'ores et déjà, les chercheurs associés au programme, au premier rang desquels le danois (encore) Jesper Kirby, laissent entendre que la relation entre rayonnements ionisants et formation de noyaux nuageux observée en milieu expérimental est très forte (vidéo ci dessous - transcription partielle).
Or, une variation de quelques pourcent de la couverture nuageuse a potentiellement bien plus d'impact sur le bilan énergétique de la planète que la variation du taux de CO2. Que l'on puisse prouver une cause exogène importante de formation nuageuse et toute la théorie "carbocentrée" du climat vendue par le GIEC depuis 20 ans est à mettre à la poubelle.
Les résultats de CLOUD et SKY, sont à confirmer par une deuxième vague d'expérimentations (les bons scientifiques sont toujours prudents et tentent de reproduire plusieurs fois leurs résultats ou de les recouper avant de les graver dans le marbre...) à venir, qui devrait permettre d'aller au delà de la formation de noyaux nuageux de très petite taille. Mais d'ores et déjà, ils remettent lourdement en cause la "monomanie" carbocentrée du GIEC, qui a toujours rejeté sans réel examen la thèse solariste.
Conséquences politiques et économiques de ces découvertes
Maintenant, se pose LA question politique découlant de ces observations: Sauf retournement (plus très probable, mais encore possible) de la science dans ces prochains mois, la thèse d'une influence solaire bien plus importante que celle du CO2 sur le climat sera validée. peut-on encore, dans ces conditions, baser une politique climatique et énergétique plus que dispendieuse sur la seule théorie carbo-centriste défendue par le GIEC, qui ne repose que sur des modèles mathématiques incapables de prendre en compte la formation des nuages (c'est l'académie des sciences qui le dit, pas moi...), et dont les fondations expérimentales sont pour le moins très insuffisantes ?
A l'évidence, ce n'est plus possible aujourd'hui. Or, en France, mais aussi en Grande-Bretagne et, plus généralement, à l'échelle européenne, nos politiques continuent de promouvoir des programmes, au mieux ruineux et au pire liberticides, au nom de la sacro-sainte lutte contre les émissions de CO2, promu au rang de danger numéro un pour l'avenir du monde.
Des éoliennes au double vitrage et à la construction BBC en passant par l'automobile, des pans entiers de l'industrie ont structuré leur action récente et future autour des politiques carbocentristes et des très généreuses subventions qui les accompagnaient. Tout notre droit des sols est rigidifié au nom de la lutte contre le besoin de mobilité et l'étalement urbain, accusés d'être générateurs d'émissions de CO2.
Tout cela, sans aucun doute, pour RIEN. Car à l'évidence, si notre climat dépend des rhumes du soleil, nous n'avons d'autre choix que de nous y adapter.
Nos dirigeants devront très vite changer de cap, ou, s'ils persistent dans l'absurde voie carbo phobique, prêter le flanc à des accusations d'incompétence grave, ou, pire, de corruption et d'inféodation aux oligarchies financières, qui, à ce jour, prétendent tirer profit de l'économie verte, fut-ce en rackettant les contribuables occidentaux. Un changement de cap permettrait peut être de réorienter nos ressources, qui ne sont pas infinies, vers la résolution de problèmes réels.
Enfin, les gouvernements siégeant à l'ONU doivent d'urgence prononcer la dissolution du GIEC, dont les dysfonctionnements et vices de conception sont largement documentés et qui a été l'organe de propagation déterminant d'une des plus ruineuses escroqueries économiques jamais perpétrée. Le climat doit être géré comme n'importe quel champ scientifique, sans qu'il soit besoin d'un organisme politique supranational pour dicter aux scientifiques les "bons" et les "mauvais" chemins à suivre.
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* Pour ceux qui liront cette page dans quelques temps après sa publication, le fait divers qui domine l'actualité au moment où j'écris ces lignes est l'arrestation de Dominique Strauss Kahn à New York, sous le chef d'inculpation d'agression sexuelle.
** Pour les variations climatiques à long terme, de fortes présomptions pèsent sur des variations de l'orbite terrestre liée à l'interaction qui se produit parfois avec les plus grosses planètes du système solaire, et des variations dans l'inclinaison de l'axe de rotation de la terre dont la périodicité serait de plusieurs milliers d'années. Voir ce court exposé pédagogique de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon.
Comme mes lecteurs le savent depuis longtemps, les bases scientifiques de la théorie "carbocentriste et catastrophiste" du "réchauffement climatique" sont plus que sujettes à caution (dossier). Mais même en admettant qu'il y ait un fond de vérité dans les affirmations "scientifiques" des ennemis du CO2, que valent les modèles économiques qui fondent les prises de décisions politiques à plusieurs dizaines de milliards relatives au changement climatique ?
"Rien du tout", nous dit Jean Michel Bélouve, qui publie sur les sites des Instituts Turgot et Hayek une longue réfutation de toutes les erreurs méthodologiques que contient le rapport sur le changement climatique établi en 2005 par Sir Nicholas Stern, qui est la véritable "bible" politique des lobbys politiques et financiers qui soutiennent les politiques de lutte contre le réchauffement.
Et encore, quand je parle d'erreurs, je suis très en dessous de la réalité. Certaines de ces "erreurs" ne peuvent avoir été commises honnêtement par un économiste aussi chevronné et bardé de titres que le Baron Stern of Brentford. Preuves à l'appui, JM Bélouve, qui avait commencé ce travail de déconstruction dans son livre, démolit complètement l'argumentation de N. Stern et surtout démontre que sous couvert de science, le travail de ce monsieur et de son équipe ne sont qu'une entreprise idéologique de désinformation de l'opinion, récupérée par des décideurs politiques, qui ne pouvaient ignorer la très faible valeur scientifique de ce travail, à des fins purement démagogiques... au mieux !
Cependant, le texte étant assez long, malgré une volonté de clarté pédagogique qui le rend très accessible, je livre aux gens pressés un "résumé pour décideurs" maison.
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Réchauffement Climatique: Le rapport Stern, une gigantesque mystification résumé
Nicholas Stern n'est pas le seul économiste de renom à avoir étudié les possibles conséquences économiques du réchauffement climatique imputé aux activités humaines par le GIEC, organisme politique aux méthodes très contestées, émanant de l'ONU, dans le but avoué d'étudier les "causes humaines du réchauffement climatique", ce qui oriente ses conclusions...
MM. Nordhaus, Tol ou Mendelsohn, tout aussi titrés que M. Stern, ont publié des rapports partant des mêmes hypothèses que celles de M. Stern (ils ne remettent pas en cause la partie scientifique des discours du GIEC sur le rôle du CO2, estimant que ce n'est pas leur rôle), mais parviennent à des conclusions économiques totalement différentes: Le coût du réchauffement pour l'humanité serait beaucoup moins élevé que ce qu'en dit M. Stern, par contre, le rapport du lord britannique sous-estime gravement les coûts des politiques actuelles de "lutte contre le changement climatique". Pourtant, seuls les travaux de M. Stern ont été jugés dignes d'intérêt par les décideurs politiques et les médias.
Il convient d'approfondir, en langage compréhensible, les raisons de ces divergences. Les rapports de MM. Nordhaus, Tol et Mendelsohn apportent chacun des éléments de réfutation, et une relecture approfondie du rapport montre qu'il y a encore quelques "vérités qui dérangent" à découvrir sur les manipulations de M. Stern.
La documentation des données, hypothèses et méthodes de calculs retenues par le rapport Stern est lacunaire. Il est quasi impossible au lecteur de comprendre de façon précise ce qu’il y a dans les calculs à la base du Rapport Stern ; il ne donne que trop peu d’informations dans de nombreux cas. La reproductibilité fait partie, bien entendu, des critères cruciaux de la méthode scientifique. Le rapport Stern est particulièrement faible à cet égard.
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Les scénarios d'évolution climatique du rapport Stern sont des amplifications des scénarios les plus pessimistes du GIEC. Certaines hypothèses du rapport proviennent de publications scientifiques non retenues par le GIEC, et évidemment catastrophistes.
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Le rapport Stern prétend modéliser des hypothèses d'évolution de la société jusqu'en l'an 2200, comme si des économistes réfléchissant à l'avenir du monde en 1905 avaient prétendu pouvoir en prévoir l'évolution, sans bien évidemment avoir pu imaginer l'essor de l'automobile, de l'aviation, de la pilule contraceptive, de la télévision, de l'informatique, des antibiotiques, mais aussi du nazisme, de l'URSS, etc... Cependant, les hypothèses retenues par le rapport estiment que la capacité d'adaptation de l'espèce humaine aux défis que la nature lui impose est nulle, ce qui, évidemment, diverge complètement de la réalité économique, le développement des communautés humaines accroissant considérablement leur efficacité à se préserver des conséquences éventuellement néfastes d'un changement, à s’adapter, et à profiter des opportunités qu’offre le changement.
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Le rapport Stern attribue une "utilité marginale" différente à un dollar de PIB gagné ou perdu par les pays du tiers monde par rapport aux pays déjà riches, ce que l'on peut concevoir, mais les coefficients retenus, non justifiés, conduisent à faire porter une part considérable de l'effort de réduction des émissions de GES sur les pays développés. Il ne semble y avoir aucune autre justification qu'idéologique à la base des choix de M. Stern.
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Le taux d'actualisation des dépenses actuelles et futures retenu par Nicholas Stern, afin de rendre comparables des dépenses et des recettes en 2010 ou en 2200, est de 0,1%. Ce taux est inhabituellement faible et déroge à toutes les pratiques jugées correctes par la science économique en général. En prenant des hypothèses d'actualisation des coûts plus conformes à la norme usuelle, on aboutit à des calculs d'impacts du changement climatique 50 à 100 fois moins élevés en 2100 que ce que calcule M. Stern, mais par contre, on augmente dans des proportions tout aussi importante le coût de la mitigation du changement climatique par les technologies d'aujourd'hui. Les justifications du taux retenu par M. Stern relèvent du préjugé idéologique et non de la science.
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Les modèles de simulation du futur utilisés par M. Stern utilisent la méthode de Monte-Carlo. Dans de tels modèles, on fait exécuter des centaines ou des milliers de simulations en faisant varier légèrement les données initiales et observe la survenue « virtuelle » des événements incertains, ainsi que la distribution de leurs occurrences.
La méthode de Monte Carlo est performante quand on l’utilise, par exemple, pour permettre l’évaluation approchée d’une caractéristique présente, mais difficile à mesurer, d’objets connus affectés de complexité (ex : circulation des grains de pollen dans l’atmosphère, études d’écoulements turbulents, etc.). Appliquée aux événements lointains dans le futur et incertains d’un système complexe, elle est hasardeuse. Or l'on dénombre dans le modèle de Stern pas moins de 79 variables aléatoires et non indépendantes traitées par la méthode de Monte-Carlo. La méthode employée par la modélisation est donc inappropriée.
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Pour contourner cette difficulté, le rapport Stern réduit systématiquement ces 79 variables aux hypothèses les plus pessimistes existantes, alors que statistiquement, rien ne prouve que l'option la plus probable est celle qui combine tous les désastres.
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Le rapport ne comptabilise jamais les coûts et externalités des solutions préconisées pour lutter contre le réchauffement: perte de valeur des terrains à proximité d'éoliennes, coût de la stérilisation de surfaces agricoles pour produire des agrocarburants ou implanter des centrales solaires, coûts écologique non nul de solutions telles que l'énergie éolienne ou le photovoltaïques, gourmands en énergie, eau, métaux rares, lors de leur fabrication, et en espace lors de leur déploiement.
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Le corps du rapport Stern évalue les dommages dûs au Réchauffement Climatique non en termes de PIB, mais en terme de "BGE", ou "Balanced Growth Equivalent", une variable établie à partir du PIB et "pondérée" par une valorisation putative de la variation du "bien être" de chaque être humain, variable en fonction de son appartenance à un pays riche ou pauvre, et dégradé par le réchauffement, jamais amélioré. Dans le corps du rapport, c'est cette "croissance pondérée du bien être" ou "équivalent de croissance ajustée" qui est supposée se réduire de 5% par an minimum, et jusqu'à 20%, si nous ne faisons rien. Il est à noter que les justifications données par M. Stern sur le calcul de ce BGE sont uniquement fondées sur des considérations morales subjectives, éloignées de toute forme de neutralité scientifique.
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Ultime supercherie: le rapport Stern, dans son résumé pour décideurs, à cette notion de "BGE" créée de toutes pièces pour produire des tendances catastrophistes dans le corps du rapport, substitue le PIB sans la moindre explication, pour affirmer avec aplomb que : "si l’on ne réagit pas, les coûts et les risques globaux du changement climatique seront équivalents à une perte d’au moins 5 % du PIB mondial chaque année, aujourd’hui et pour toujours. Si l’on prend en compte un éventail plus vaste de risques et de conséquences, les estimations des dommages pourraient s’élever à 20 % du PIB ou plus" (PDF).
En V.O: "the Review estimates that if we don’t act, the overall costs and risks of climate change will be equivalent to losing at least 5% of global GDP each year, now and forever". (PDF)
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Une telle affirmation, correspondant à un véritable armaggedon financier, est tellement fantaisiste qu'elle aurait dû discréditer immédiatement le rapport et ses auteurs auprès des décideurs. On imagine très mal qu'une variation, fut elle effective, de 5°C en 100 ans soit 0,05°/an de la température terrestre, cause de telles disruptions que le PIB en soit si gravement affecté. Pourtant, Tony Blair, son commanditaire, s'est servi de ces prévisions pour déclencher une politique "verte" des plus dispendieuse, très vite rejoint par de nombreux autres gouvernements, dont le nôtre.
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Il apparait donc que le rapport Stern accumule tant de biais qu'il est inenvisageable que ceux-ci ne soient que le produit de l'incompétence de ses rédacteurs. Nous sommes en présence d'une authentique entreprise de désinformation, une mystification dont les calculs alambiqués, sous couvert de science, ont été fabriqués pour justifier a posteriori une conclusion catastrophiste pré-établie.
On ne peut que s'interroger sur les motivations réelles des gouvernants qui ont utilisé ce rapport si manifestement inepte, et qui ont ignoré les critiques qui en ont été faites, pour lancer nos économies sur la voie de programmes de "lutte contre le réchauffement" aux coûts absolument délirants.
Nicholas Stern peut bien parsemer son rapport de considérations morales, il n'en reste pas moins que l'aristocratie du changement climatique ne s'embarasse pas trop de préjugés pro-démocratiques. Ainsi, en 2007, Sir Nicholas, l'UNESCO, le WWF et l'architecte vedette Norman Foster couvraient d'éloges le projet du fils Khadafi de créer la première "éco-région" durable en Lybie (source : "green futures", avril 2007- Hat Tip: GWPF).
The Libyan government has announced the creation of what it claims is "the world’s first sustainable region". It’s backed by architects Foster and Partners, enthusiastically endorsed by Sir Nicholas Stern – and directed by the Colonel’s son, Saif al-Islam Gaddafi.
The Green Mountain Conservation and Development Authority (GMCDA) will cover the northeastern region of Jabal al Akhdar (literally, ‘Green Mountain’). This encompasses several of the country’s major cities, including Benghazi, and stretches from the coast inland to a plateau featuring junipers, cypresses and wild olives. According to Norman Foster, it’s "one of the most beautiful and little known landscapes on earth"…
Sir Nicholas Stern… has given his blessing: "If we are to avoid the catastrophic effects of climate change… we need urgently to build new economic and social models of development on a substantial scale. The GMCDA will show how environmental and cultural objectives can help to build a thriving and sustainable local economy in a crucial part of the world." Among other organisations involved are UNESCO, WWF and the Prince of Wales School of Traditional Arts.
La bénédiction de Sir Nicholas Stern au régime Khadafi pour bâtir de nouveaux modèles de société "soutenables"... Et c'est cet homme qui influence la politique mondiale en matière climatique !
Le président du "comité économique et social européen", un "organe consultatif" de l'Union Européenne, a émis un communiqué évoquant la nécessaire solidarité avec les victimes du tremblement de terre et du Tsunami au Japon. Jusque là, rien d'anormal.
Mais le communiqué de M. Staffan Nilsson se finit de la façon suivante:
The earthquake and tsunami will clearly have a severe impact on the economic and social activities of the region. Some islands affected by climate change have been hit. Has not the time come to demonstrate on solidarity – not least solidarity in combating and adapting to climate change and global warming ? Mother Nature has again given us a sign that that is what we need to do.
Traduction:
Le séisme et le tsunami auront clairement un impact sévère sur les activités économiques et sociales de la région. Quelques îles affectées par le changement climatique ont été touchées. Le temps n'est il pas venu de montrer de la solidarité - pas moins de solidarité dans le combat et l'adaptation au changement climatique et au réchauffement global ? Mère nature nous a, de nouveau, fait signe que c'est cela que nous devons faire.
Les bras m'en tombent. Certes, je me disais bien qu'il y aurait quelques "crackpots" pour lier le séisme au Japon et le réchauffement climatique. Twitter leur offre une tribune inespérée. Mais un officiel de l'UE ?
Comment un président - probablement fonctionnaire catégorie A hors échelle de l'UE à certainement plus de 15 000 euros mensuels, ou contractuel de même niveau - dirigeant un organe consultatif de l'Union peut il oser aligner autant de perles d'indécence et d'ineptie en un seul paragraphe, en de telles circonstances ?
Quel lien peut-il oser établir entre un tremblement de terre et le réchauffement climatique ? Quand bien même le réchauffement serait réel, en quoi le tremblement de terre montre-t-il que nous devons être solidaires dans le combat contre ce réchauffement ?
Et ne serait-il pas une seconde venu à l'idée de ce M. Nilsson que cette catastrophe montre au contraire que tout milliard englouti dans les chimères anti-carboniques détourne des ressources considérables pour lutter contre les vrais problèmes des populations, les vraies menaces que "mère nature" fait peser sur elles ?
L'accident nucléaire de Fukushima (vidéo-impressionnant) ne démontre-t-il pas à ce monsieur que finalement, les centrales thermiques, malgré quelques menus rejets de CO2 (gaz non polluant, je rappelle), cela n'a pas que des inconvénients ? Que des centrales nucléaires au Japon, zone à forte sismiscité, ce n'est vraiment pas une bonne idée, en l'état actuel des technologies ?
Mais quand l'élite dirigeante de ce continent cessera-t-elle de vouloir à toute force saisir n'importe quel prétexte pour lier tout et n'importe quoi avec le non-problème du changement climatique ?
S'il y n'avait qu'une bonne raison de glisser chaque jour vers un euro-scepticisme de plus en plus ferme, l'inamovibilité de tels idéologues incompétents et la certitude que leurs décisions auront un impact à plusieurs milliards sur nos existences serait celle là.
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Comme je n'imagine pas que l'UE puisse laisser en ligne longtemps un tel monument à la mémoire de sa propre imbécillité, je vous laisse une capture d'écran (cliquez pour l'agrandir):
Aux sceptiques qui leur opposent des observations scientifiques, les défenseurs des politiques de lutte contre les émissions de CO2 , à court d’arguments climatiques, justifient souvent leur point de vue par la menace d’épuisement des ressources d’énergies fossiles. Nombreux sont ceux qui affirment qu’il n’est pas important d’avoir des certitudes sur l’avenir du climat pour prendre des décisions politiques qui, n’importe comment, sont indispensables pour économiser des ressources naturelles rares et en voie d’épuisement.
Ainsi Timothy Wirth,ex secrétaire d’Etat à l’Energie du Gouvernement Clinton, a-t-il déclaré un jour : « Nous devons conduire cette affaire de réchauffement global. Même si la théorie du réchauffement global est fausse, nous allons faire ce qui convient en termes de politique économique et environnementale ».
Au delà de l'aspect plus que déontologiquement contestable qui consiste à manipuler les électeurs "pour leur bien", en cachant un objectif derrière un autre, le versant "énergétique" de ce raisonnement est il justifié ?
Non, nous dit Jean-Michel Bélouve, qui tord le cou aux préjugés catastrophistes en matière d'énergie, sans méconnaître les difficultés d'approvisionnement possibles, qui sont plus géopolitiques que physiques. Un article comme toujours très documenté qui fait le point sur les perspectives d'évolution du "mix énergétique" du monde dans les années à venir, ainsi que sur les combats d'arrière garde des intégristes de l'écologie pour empêcher certaines évolutions pourtant souhaitables et inéluctables.
Un Guest Post signé Jean Michel Bélouve, qui analyse un rapport important publié par Accenture et Barclays Bank. Cette étude estime les besoins les besoins de financement de la lutte contre les émissions de CO2 en Europe à 2 900 milliards d'Euros entre 2011 et 2020, soit plus de 2,5% du PIB annuel de l'Union, et demande une pérennisation des aides publiques envers les industries "décarbonnées".
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Rapport Accenture-Barclays: "Trois mille milliards d’euros pour la politique climatique européenne"
Le public est gavé d’informations et d’alarmes sur le réchauffement climatique. Nous savons tous que l’Union européenne est la championne de la lutte contre l’effet de serre, et qu’un important programme politique européen va se mettre en marche, de 2012 à 2020, pour abaisser nos émissions de gaz à effet de serre de 20%. Il s’agit du Paquet Energie Climat. Par contre, politiciens et professionnels des médias oublient généralement de nous dire combien coûtent ces politiques climatiques, et quel est le poids des efforts financiers à consentir pour parvenir aux objectifs fixés.
On peut enfin disposer de chiffres grâce à la diffusion d’un rapport de 90 pages, début février 2011, qui nous apporte des informations précises sur les besoins de financement nés du Paquet Climat Energie. Ce rapport a été réalisé par la société de consultants Accenture et le groupe bancaire britannique Barclays. Son titre : « Carbon Capital, Financing the low carbon economy » (PDF).
Ce document est à considérer d’abord en fonction de l’éminence des deux groupes qui ont coopéré à son élaboration. Accenture est le plus grand cabinet de conseil au monde, et emploie 204 000 collaborateurs dans 50 pays. Le Groupe Barclays, dont le siège est à Londres, est un des grands groupes bancaires mondiaux, l’une des « big five » britanniques, forte de 112 000 salariés. Les signatures associées d’Accenture et de Barclays donnent au document la force d’un document de référence et d’une grande portée. 25 experts des deux entreprises ont collaboré à l’étude et à la rédaction du rapport.
Les technologies à basse intensité carbone vont coûter 2 900 milliards d’euros aux européens d’ici 2020.
C’est en effet l’estimation des capitaux nécessaires pour investir dans les technologies qui devraient permettre à l’Union européenne de ramener à 83% le niveau de ses émissions de CO2, par rapport à l’année de référence 1990. L’Union Européenne s’est engagée sur une baisse de 20%, au minimum, de ses émissions d’ici 2020. Les 3% qui manquent, selon les auteurs, devraient être couverts par un comportement plus économe des entreprises et des populations.
Certains éprouvent des difficultés à concevoir ce que représente un millier de milliards, ou un trillion! Trois trillions, cela représente 115% du PIB de la France, plus de huit fois la réserve d’or de la zone euro, le coût de trois cent millions de petites voitures ou de 20 millions de pavillons, 6000 euros par habitant de l’Union européenne. Trois trillions à investir de 2011 à 2020, soit 300 milliards d’euros chaque année, représentent 2,4 % du PIB européen. C’est deux fois et demie plus que ce que le rapport Stern estimait nécessaire pour limiter la hausse de température du globe à des niveaux supportables.
Investir 2,4% du PIB justifie qu’on s’interroge sur l’opportunité de la dépense, sur les bénéfices qu’on peut en attendre, sur les risques qu’elle présente, que l’on compare l’investissement à ceux qu’exigent d’autres projets nécessaires ou utiles, que l’on vérifie enfin qu’on aura les moyens de payer la facture. L’étude Accenture-Barclays peut nous aider à ces examens, et c’est l’exercice que je vous propose dans le présent article.
Mais avant de nous plonger dans l’analyse du rapport, il faut rappeler que l’Union européenne est seule au monde à s’être engagée sur des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, et qu’elle s’impose des contraintes que le reste du monde ne subira pas. Nous devons garder à l’esprit les conséquences que cette situation peut avoir sur notre compétitivité économique au cours de la décennie qui commence.
Quels objectifs Accenture et Barclays poursuivent-ils ?
Barclays est le commanditaire de l’étude. Son intérêt évident réside dans la génération de besoins de financement colossaux. Ce groupe a beaucoup investi dans le financement des activités liées au risque climatique. Il fait partie des 180 grands groupes financiers qui composent l’UNEPFI, cette structure qui associe étroitement le monde de la finance à l’ONU dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Barclays a recruté Théodore Roosevelt IV, pour en faire l’un de ses managing directors et le Chairman de sa branche « Capital Cleantech Technologies » qui est dédiée à l’exploitation du développement durable. Théodore Roosevelt est également chairman du Pew Center on Climate Change qui fait campagne et multiplie les études pour développer le « green business », Il est membre du puissant Council on Foreign Relations américain, il est l’un des membres du Board de l’Alliance for Climate Protection, la fondation créée et dirigée par Al Gore, pour promouvoir l’investissement dans l’économie du risque climatique. Il a été Président de la branche Produits Dérivés, et Président du Global Council on Climate Change de la banque Lehman Brothers où ses principaux consultants étaient Al Gore et James Hansen.
Theodore Roosevelt IV a été le leader de l’équipe que Barclays a commise pour élaborer le rapport Accenture-Barclays.
L’objectif de ce rapport est double : attirer les investisseurs sur les opportunités d’affaires qu’offre le Paquet Energie Climat Européen, et faire pression sur les Instances de l’Union Européenne et les gouvernants des états membres pour que se développe un marché de capitaux considérable en faveur des technologies à basse intensité carbone.
Le rapport Accenture-Barclays doit donc être considéré en tenant compte de finalités qui ne garantissent pas une objectivité parfaite. C’est avant tout un support de lobbying. Cependant, la qualité des moyens et les compétences mis en œuvre sont indéniables, les chiffres proposés peuvent être considérés comme des ordres de grandeur vraisemblables, et surtout, ce document est susceptible d’avoir un impact fort sur les décideurs politiques.
Les principaux chiffres du rapport : le poids considérable de l’éolien et du photovoltaïque
Les rédacteurs distinguent deux grandes catégories de besoins de financement des technologies à basse intensité carbone: le capital de développement, affecté à la recherche et au développement d’applications, et le capital d’exploitation, qui finance toute la chaîne de production, logistique et distribution.
Le développement aura besoin de 600 milliards d’euros de capital, et l’exploitation de 2300 milliards d’euros.
Coûts non intégrés, retours sur investissement discutables
L’étude a écarté l’énergie nucléaire de son panel de technologies. Le financement de nouvelles centrales nucléaires viendra donc s’ajouter à ces besoins de capital. Il n’est pas question non plus d’énergie hydraulique. Les rapporteurs n’ont pas considéré non plus la séquestration du carbone, que plusieurs gouvernements européens souhaitent promouvoir, et qui exige des investissements considérables. Il est possible qu’ils aient manqué d’éléments pour évaluer ce secteur de développement.
Le financement de logements basse consommation ou à énergie positive a été écarté de l’étude, seuls étant pris en compte les besoins de l’immobilier d’entreprise. Les experts d’Accenture et Barclays n’ont retenu que les panneaux solaires et les compteurs « intelligents » d’électricité. Les autres dépenses, d’isolation essentiellement, sont considérées comme entrant dans le cadre du financement classique des logements. Pourtant, les surcoûts des constructions neuves et la mise à niveau basse consommation des logements anciens représentent un effort financier très important à consentir.
Enfin, l’étude n’intègre pas les besoins de développement et d’exploitation pour les voitures particulières électriques, hybrides et autres. C’est l’affaire des constructeurs automobiles et de leurs financeurs. Seuls sont pris en compte les besoins d’achat, par les entreprises, de véhicules utilitaires mus par énergies renouvelables.
L’essentiel de ces capitaux devra être trouvé dans le secteur privé, l’effort attendu des pouvoirs publics consistant en aides et en incitations financières au développement et à l’exploitation des technologies. Le cadre politico-économique attendu est celui d’une économie fortement dirigée, où la puissance publique intervient par des subventions, des taxes et des règlementations qui pénalisent le recours aux énergies traditionnelles et favorisent suffisamment les technologies à bas carbone pour en rendre le coût acceptable par les entreprises et les consommateurs, ou pour que le consommateur ne trouve pas d’alternative à ces technologies.
Le rapport estime qu’il résultera de ces technologies des économies d’énergie de 261 milliards d’euros pour l’ensemble de la période 2011-2020, et que la réduction des émissions de carbone sera de 2,2 milliards de tonnes pour cette période.
Les dix années considérées se traduiront donc par un faible retour sur investissement, 9 % en dix ans. En retenant l’avis des experts qui estiment que la moitié du CO2 émis reste durablement dans l’atmosphère, l’autre moitié étant absorbée par la végétation et les océans, on épargnerait à l’atmosphère le stockage de 1,1 milliard de tonnes de CO2, ce qui réduirait la concentration de 0,15 ppm (la concentration actuelle est de 389 ppm, et pourrait s’élever à environ 415 ppm en 2020). Il n’en résulterait pratiquement aucun impact sur les températures globales. Au mieux, les investissements de la période 2011-2020 ne pourraient produire un impact positif en termes d’économie d’énergie et de réduction de l’effet de serre qu’après plusieurs décennies, à condition toutefois que l’effort d’investissement technologique soit poursuivi, et, bien entendu, que le reste du monde consente des efforts comparables.
L’impératif de sécurité énergétique
Les auteurs rappellent que la sécurité énergétique est une préoccupation primordiale des gouvernements. L’Union européenne dépend d’importations pour plus 50% de sa consommation d’énergie , et cette proportion ne cesse de croitre. Le besoin de sécurité se traduit par la recherche d’efficacité énergétique, et surtout par le recours aux énergies renouvelables. Les énergies éoliennes, photovoltaïques et la biomasse sont prises en considération dans cette perspective de sécurité de nos approvisionnements en énergie. C’est faire peu de cas de l’énergie hydroélectrique qui a représenté 59% des nouvelles capacités en énergie renouvelable ces dernières années.
Les énergies éoliennes et photovoltaïques absorbent 66% des besoins de capital de développement, soit 400 milliards des 600 milliards annoncés. En ce qui concerne les capitaux d’exploitation, les grandes installations solaires demandent 280 milliards, les fermes éoliennes 184 milliards, le photovoltaïque décentralisé des habitations 154 milliards. Le recours aux énergies éoliennes et photovoltaïques exige des modifications des réseaux de distribution d’électricité évalués à 352 milliards. En effet, la génération solaire et éolienne d’électricité, du fait de son intermittence, impose d’adapter les réseaux à de brusques variations de puissance. Eolien et photovoltaïque demandent donc un financement total de 1370 milliards d’euros. C’est le prix à payer pour atteindre l’objectif de 20% d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de 2020. Notons que, d’après une statistique de l’Observatoire de l’Industrie électrique, les énergies nouvelles renouvelables (essentiellement l’éolien) représentent 7% de la production actuelle d’électricité, et l’hydroélectricité 11%, soit 18% (EUROSTAT donne 16,7% pour l’année 2008).
On peut également remarquer que 1370 milliards d’euros correspondent à l’investissement qui serait nécessaire pour 230 centrales nucléaires de 2 gigawatts. Le rapport Accenture n’indique pas quelle production d’électricité éolienne et voltaïque serait obtenue en 2020 grâce à l’investissement envisagé, mais il ne parait pas imaginable que celui-ci puisse être rentabilisé un jour, même à très long terme. Rappelons que panneaux photovoltaïques et éoliennes ont une durée de vie d’environ 25 ans, contre 60 ans et plus pour les centrales nucléaires ou thermiques.
L’électricité ne représente que 20% dans le mix énergétique de consommation européenne. Le photovoltaïque et l’éolien ne peut donc apporter qu’une contribution infime à l’économie et à la sécurité énergétique. La part des produits pétroliers dans ce mix est de 42% et celle du gaz naturel 23,5%, et c’est pour ces deux énergies que se pose de façon critique la question de la sécurité des approvisionnements.
Si on privilégie la sécurité énergétique, on doit comparer les solutions énergies renouvelables a la voie énergie durable et sans carbone que représente le nucléaire, et à celle qu’offre la recherche et l’exploitation pétrolière et gazière, particulièrement la mise en valeur des ressources très prometteuses de l’Europe dans le domaine des pétroles et gaz non conventionnels (gaz de schiste, schistes bitumineux) et le développement de technologies de forage permettant d’accroître les réserves récupérables des gisements existant. Ces technologies offrent des potentiels de production bien supérieurs, et donc une indépendance énergétique considérablement plus élevée. Elles aussi requièrent de très gros investissements, et il est plus que douteux qu’on puisse trouver les capitaux nécessaires au financement de toutes les filières. Enfin, ces technologies ne demandent ni aides publiques, ni contraintes réglementaires de consommation.
Il reste à chiffrer le prix à payer pour prendre en compte l’éventuel risque climatique (non résolu d’ailleurs, comme on l’a constaté, par les nouvelles énergies renouvelables) et les risques nés des déchets nucléaires. A l’analyse du rapport Accenture-Barclays, la facture est énorme !
Outre la production d’électricité solaire et éolienne, et l’adaptation de la distribution d’électricité, le rapport présente des données de financement très intéressantes pour le bâtiment, les infrastructures de transports (essentiellement infrastructures destinées aux véhicules électriques) et les véhicules de transport routiers (à l’exclusion des voitures particulières électriques ou hybrides). Ces données seront analysées dans des articles ultérieurs.
Le financement : grandes difficultés, mais belles promesses pour les banques
La partie la plus riche du rapport concerne l’ingénierie financière liée aux technologies à faible intensité carbone. Les auteurs, d’abord, font part de leur perplexité, pour ne pas dire de leurs inquiétudes. Les difficultés découlent d’abord de l’importance des sommes requises : le marché des capitaux est il capable de répondre aux besoins ? La crise économique a réduit la masse disponible de capital, qu’il s’agisse d’autofinancement ou de possibilités d’appel aux banques et au marché des capitaux. La crise financière de 2008 et le renforcement des réglementations (Tier_1, Bâle III) diminuent les disponibilités des banques et leur impose une prudence accrue. Mais surtout, les technologies à basse intensité carbone posent aux financeurs et aux banques des problèmes spécifiques et mal résolus.
Les besoins de financement se dispersent dans une multitude de projets de petite dimension qui demandent une grande variété de solutions financières, à laquelle les banques sont mal préparées.
L’obstacle principal vient des incertitudes technologiques. On sait mal évaluer les flux de revenus que génèrent ces technologies, et l’estimation de leur rentabilité est aléatoire. Le rapport donne deux exemples. L’agence de notation Fitch vient de rétrograder à BBB la note de l’obligation Breeze Finance qui apporte des capitaux et des prêts aux fermes éoliennes allemandes, au constat que les performances des éoliennes étaient bien inférieures aux prévisions initiales. En Italie, les financements de productions d’électricité photovoltaïque tablaient sur un facteur de capacité de 14%, et la réalité s’est située à 5,1 % en 2008. Le risque d’obsolescence est important. La rapidité des progrès de certaines technologies peut anéantir en peu d’années la valeur d’équipements actuels et leur rentabilité. Ces équipements n’offrent donc aucune garantie au financeur.
Les auteurs en tirent la conclusion que les technologies à faible intensité carbone sont immatures. Nous pourrions les questionner en retour sur l’opportunité de financer l’exploitation de technologies mal assurées, et nous demander s’il ne faudrait pas, pour la puissance publique, au grand maximum, se suffire d’en promouvoir le seul développement, voire se limiter à la recherche fondamentale et laisser le marché se charger des développements nécessaires.
Les solutions proposées par le rapport
Face à ces constats, on pourrait recommander la plus grande prudence dans le recours massif à ces technologies peu sures. Ce n’est pas la position prise par les rapporteurs. Pour limiter ou même supprimer les obstacles, ils proposent deux voies stratégiques :
Les pouvoirs publics sont invités à accroitre et pérenniser leur soutien aux technologies à faible intensité carbone sous forme d’aides financières et de réglementations protectrices
La titrisation est la solution financière qui peut drainer des masses de capitaux et permettre de générer des flux financiers actuellement insuffisants.
Aux banques les capitaux, aux pouvoirs publics la prise de risques !
Le rapport insiste fortement et à plusieurs reprises sur l’indispensable soutien des gouvernements et des collectivités publiques. Le Chairman de Barclays, Marcus Agius, le dit clairement en préambule :
« Il y a des limites à ce que la banques peuvent faire si elles sont seules. L’incertitude des cadres politiques et les risques de la technologie accroissent la difficulté à investir dans la technologie à faible intensité carbone. Nous avons besoin de bases politiques durables pour aider à déverrouiller le flux nécessaire de capitaux »
La production d’énergies nouvelles ne peut lutter avec les technologies classiques que constituent les énergies fossiles et le nucléaire au plan des prix. Les pouvoirs publics doivent donc, selon les rapporteurs, rétablir un équilibre par des subventions, des mesures fiscales (crédits d’impôt énergies renouvelables et taxations carbone), et des règlements contraignants.
Tout un catalogue de mesures est passé en revue : l’octroi de contrats d’achats de longue durée et à prix imposés aux producteurs (achat à des prix supérieurs à ceux du marché en faveur de l’électricité éolienne et photovoltaïque), les crédits d’impôt en faveur des investissements en technologie et des placements dans les fonds de développement durable, les bonus-malus fiscaux en fonction des émissions de CO2, les taxes carbone et les quotas d’émission payants liés aux marchés de permis d’émission, l’obligation d’ajouter de l’éthanol ou du biodiesel aux carburants pétroliers, etc.
Mais surtout, ce que réclament les banquiers et les financeurs, c’est la stabilité des politiques incitatives dans la durée. Toute remise en cause de mesures incitatives nuit à la sécurité des placements et des prêts. Les rapporteurs citent le cas de l’Espagne :
« Constatant La croissance très rapide des investissements, le gouvernement espagnol réduisit de 20% ses subventions à l’énergie solaire en 2008 et fixa un quota annuel de capacités à installer. Il en résulta une chute abrupte des investissements de l’année 2009 dans le solaire »
Un tel phénomène provoque de graves difficultés financières dans la filière concernée et multiplie les cas d’insolvabilité des emprunteurs. Barclays craint particulièrement le retournement actuel qui voit l’Espagne réduire de façon drastique la manne publique offerte à la filière photovoltaïque, la France réduire les crédits d’impôt aux énergies nouvelles et baisser les tarifs d’achat garantis d’électricité solaire, l’Allemagne faire de même, le Danemark stopper la croissance du parc éolien, etc.
On peut traduire les vœux des financiers comme une demande pressante aux gouvernements de faire supporter aux contribuables ou aux consommateurs d’énergie, de façon pérenne, des pertes financières, pour assurer la rentabilité aux investisseurs et faire peser sur ces contribuables et consommateurs tous les risques inhérents aux incertitudes.
Le pactole de la titrisation
Les rapporteurs passent en revue toutes les sources de financement utilisées à ce jour et concluent qu’elles ne sont pas suffisantes ou qu’elles ne sont pas suffisamment adaptées aux spécificités des technologies à basse intensité carbone. Mais ils voient dans la titrisation la possibilité de drainer en abondance des capitaux :
« La titrisation des prêts et crédits-bails LCT (Low carbon technologies) en valeurs garanties par des actifs, que nous dénommons « bons verts », va accroitre substantiellement leur liquidité. Nous estimons que cette voie pourrait débloquer 1400 milliards d’euros qui pourraient être utilisés au financement d’équipements et d’infrastructures LCT. Cela représente 84 % de tous les capitaux externes requis pour l’achat de technologies LCT »
Imaginons un exemple pour illustrer le système. Une banque B décide de développer des prêts à 10-20 ans pour des éoliennes et des centrales photovoltaïques. Elle va réunir ces prêts en un fonds, souvent géré par une filiale, en panachant les prêts sur les deux technologies et en regroupant des créances sur les investisseurs de plusieurs pays, afin de répartir les risques. La cession des créances est accompagnée de toutes les sûretés qui leur sont attachées : nantissements, cautions, assurances, etc. Le gestionnaire du fonds émet des titres (« bons verts ») dont chacun représente un droit sur une petite fraction de son portefeuille, afin que les titres aient une valeur qui les rendent facilement négociables sur le marché des capitaux.
Ces titres sont donc adossés sur le portefeuille d’actifs, mais supportent également le risque. Ainsi, risques et suretés sont transmis aux acheteurs de titres en bourse, et la Banque n’est plus qu’un intermédiaire financier, débarrassée du risque, mais faisant son profit en prêtant à l’investisseur à un taux plus élevé que le dividende servi aux porteurs de titres. Tout l’art de l’ingénieur financier est de marier des créances et de les présenter aux analystes et agences de notation de manière à obtenir une note suffisamment bonne pour inspirer confiance. Dans des montages plus complexes, on va rassembler dans un « fonds de fonds » les titres venant de plusieurs fonds différents et créer de nouveaux bons verts adossés aux titres des fonds en amont. Ce processus en cascade, supposé encore mieux répartir les risques, rend en fait difficile d’apprécier la valeur des suretés attachées aux créances titrisées.
La titrisation est un mécanisme qui s’est peu glorieusement illustré dans l’affaire des « subprimes », ces portefeuilles de créances hypothécaires américaines titrisées, qui comportaient en trop grand nombre des prêts consentis à des acheteurs à la solvabilité douteuse. La valeur des titres s’est effondrée avec la chute des prix de l’immobilier, les créances impayées ne pouvant plus être couvertes par la saisie et la vente des logements. La titrisation se prête en effet à des pratiques dolosives consistant à faire miroiter une bonne qualité des créances et actifs d’adossement. Le scandale financier du Foreclosure Gate montre à quel point les techniques de titrisation ont souvent servi à couvrir des montages purement frauduleux.
Outre les financements immobiliers résidentiels ou commerciaux, la titrisation se développe pour les prêts à la consommation, les crédits-bails d’équipements, les loyers futurs d’immeubles commerciaux et de logements.
Le recours massif à la titrisation pour financer des biens et activités à l’avenir aussi aléatoire que les technologies à basse intensité carbone paraît hasardeux, et le développement d’une bulle spéculative est à craindre, tout comme l'abus de titrisation a permis l'éclosion d'une bulle immobilière géante aux USA. Le risque de changement dans les politiques de développement durable constitue une menace sérieuse. Mais le risque majeur serait l’éventualité d’une évolution des connaissances en climatologie qui ferait apparaître que le risque climatique aurait été surestimé, ce qui rendrait politiquement inacceptables les politiques engagées.
Ce que le rapport Accenture-Barclays apporte à l’évaluation du Paquet Energie Climat européen
J’ai exposé, dans mes précédents articles, et dans mon livre « la Servitude Climatique » les menaces auxquelles la politique climatique européenne expose notre économie, et par voie de conséquence nos revenus, nos emplois et notre bien-être. Nombre de secteurs industriels, l’agriculture, les transports routiers et aériens subiront directement son impact, avec des conséquences indirectes et en cascade sur toute l’économie.
Le rapport Accenture-Barclays nous apporte des arguments de poids pour soutenir que le Paquet Energie Climat aura pour conséquence d’aspirer des masses considérables de capitaux à un moment où ceux-ci se raréfient et alors qu’il existe d’énormes besoins pour alimenter le nucléaire, l’exploration et l’exploitation de ressources en hydrocarbures non conventionnels, bien plus efficaces que les nouvelles énergies renouvelables pour assurer notre sécurité énergétique et atténuer l’hémorragie de devises que provoquent les importations d’un pétrole toujours plus cher.
Le rapport confirme que les pouvoirs publics ne pourront pas se dégager de leurs politiques coûteuses d’incitations, à un moment où il leur faut impérativement réduire leurs déficits et leur endettement. Il démontre que les nouvelles énergies renouvelables ne pourront devenir compétitives sans un bond technologique important, qui rendrait obsolètes tous les investissements actuels, ce qui se traduirait par une perte importante de capital privé. Enfin, l’étude Accenture-Barclays met en lumière le caractère dérisoire des réductions d’émission de CO2 rapportées aux montants énormes à investir, et la faiblesse des retours sur investissement, d’autant plus que ces derniers ne sont possibles que moyennant la mise à contribution financière des contribuables et des consommateurs.
Un cas pratique exemplaire de la dérive de notre société occidentale
L’initiative du Groupe Barclays est une bonne étude de cas pour illustrer les considérations que j’ai formulées dans mes articles et dans mon livre sur le fonctionnement de nos sociétés. On voit bien la relation étroite qui s’est développée entre le monde des affaires et celui de la politique. Ces banques et ces entreprises qui exploitent la filière du risque climatique dépendent étroitement des stratégies politiques. Il est plus profitable pour elles d’obtenir des décideurs politiques des mesures qui protègent et soutiennent leurs activités que d’affronter la concurrence sur un marché qui serait libre, que de développer un marketing efficace et que viser l’excellence en matière de développement, d’exploitation et de management.
Le savoir faire d'un grand nombre de dirigeants de grandes entreprises repose de plus en plus essentiellement sur leur capacité à influer sur les décisions politiques, et cela dépend des liens qu’ils tissent avec les personnalités au pouvoir aujourd’hui et celles qui pourraient y accéder demain. Le rapport Accenture-Barclays va donc pouvoir servir de vade mecum à des dirigeants de banques et de filières vertes pour convaincre les décideurs. C’est l’essentiel du travail de personnalités telles que Theodore Roosevelt IV, que j’ai cité en introduction, que de bâtir de bons argumentaires et de se servir de leurs carnets d’adresse pour aller démarcher ceux qui détiennent le pouvoir politique ainsi que ceux qui les influencent.
Le détournement du concept de développement durable et la politique liée au changement climatique sont symptomatiques d’une évolution de nos sociétés occidentales dont les sphères dirigeantes abandonnent les valeurs libérales, tout en s’en prévalant souvent, pour développer un modèle socio-économique dans lequel des hommes d’affaires, parmi les plus riches et puissants, se concertent avec les dirigeants politiques pour définir ensemble des objectifs et des stratégies et pour changer les comportements des individus. Les gouvernants ont besoin de ceux qui ont le pouvoir sur la finance et sur les entreprises pour mettre en pratique leurs stratégies, et les hommes d’affaires ont besoin des décideurs politiques pour soutenir leurs affaires. Le rapport Accenture-Barclays insiste à plusieurs reprises sur « l’effet de levier » que les aides fiscales exercent sur l’afflux de capital privé, indispensable à la politique des gouvernants. Banquiers, entreprises vertes et pouvoirs publics sont étroitement ligués dans cette affaire.
De ces convergences d’intérêts naissent des rapports de ruse et de force, des connivences, des liens d’amitié dans certains cas, des complaisances et des compromissions. On a connu d’autres symbioses de ce type dans d’autres contextes et d’autres types de sociétés. Le Troisième Reich, par exemple, associait étroitement un parti dictatorial au pouvoir et de grands cartels industriels dans une politique de développement économique nécessaire aux objectifs de guerre. Dans la Chine d’aujourd’hui, la direction du parti au pouvoir a besoin de s’appuyer sur de grands dirigeants d’affaires cosmopolites ou domestiques pour sécuriser leur légitimité et leur dictature grâce à une croissance économique qui apporte à la population un mieux-être matériel, une fierté nationale et de grandes espérances, à défaut de liberté.
Nos sociétés occidentales n’en sont pas parvenues à ce point, fort heureusement: des acquis de droits et de culture font encore contrepoids. Mais le dogme du changement climatique anthropique s’acharne à saper ces acquis. Il faut à tout prix les défendre.
Le rapport Accenture-Barclays : "Carbon Capital, Financing the low carbon economy" (PDF)
Le dossier "réchauffement climatique" d'Ob'Lib' Plus de 40 articles exposant les mythes véhiculés par les tenants des théories carbocentristes sur les changements climatiques et notamment :
Faute d'avoir pu produire quoique ce soit de consistant ces derniers jours, je me contente de deux liens vers deux articles publiés par le toujours remarquable institut Turgot sur le Changement Climatique, et l'absurdité des réponses politiques actuelles à ce non-problème.
Le premier est un texte du professeur du MIT Richard Lindzen, certainement un des plus gros CV actuel de la climatologie, traduit en Français, résumant de façon compréhensible par tout un chacun les raisons scientifiques expliquant pourquoi il est extrêmement improbable que le CO2 ait l'influence qu'on lui prête sur le climat. Extrait:
(...) Les ours polaires, la banquise d’été arctique, les sécheresses régionales et les inondations, le blanchiment des coraux, les ouragans, les glaciers alpins, la malaria, etc, tout cela ne dépend pas de quelque différence de température moyenne globale, mais d’un nombre énorme de facteurs régionaux incluant les températures locales, l’humidité, la nébulosité, les précipitations, la direction et l’importance des vents. L’état des océans est également souvent primordial. Notre capacité à prévoir chacun de ces facteurs sur des périodes de quelques jours est déjà minime. Et encore, chaque prévision catastrophiste dépend du fait que chacun de ces facteurs se situe dans une plage spécifique. Le risque d’occurrence de n’importe quelle catastrophe spécifique est proche de zéro. C’était d’ailleurs le cas des prévisions antérieures de famine pour les années 1980, du refroidissement global des années 1970, du bug de l’an 2000 et de bien d’autres.
Au plan régional, les fluctuations de température d’une année à l’autre sont quatre fois supérieures à la moyenne globale. Toutes ces variations ne peuvent être qu’indépendantes de la moyenne globale, car sinon, la moyenne globale varierait beaucoup plus. Il s’agit simplement de noter que des facteurs autres que le réchauffement global sont plus importants dans toute situation spécifique.
Ce n’est pas pour dire que des désastres ne sont pas à prévoir : il y a toujours eu des désastres par le passé et cela ne changera pas dans le futur. Combattre le réchauffement climatique par des mesures symboliques n’y changera certainement rien. Par contre, l’histoire nous enseigne que les progrès en matière de richesse et de développement peuvent accroitre considérablement notre résistance aux catastrophes.
De simples remarques de bon sens. Mais le bon sens a depuis longtemps abandonné le monde politique dès qu'il s'agit de climat... Dans la dernière partie de son texte, Lindzen quitte le champ scientifique et évoque les dérives politiques et économiques découlant des exagérations catastrophistes.
Le cas d’ENRON, cette firme du Texas aujourd’hui en faillite, est exemplaire à cet égard. Avant de se désintégrer dans un feu d’artifice de manipulations malhonnêtes, ENRON a été l’un des lobbyistes les plus acharnés pour Kyoto. Elle avait souhaité devenir une entreprise traitant des droits d’émission du carbone. Ces droits pouvaient potentiellement s’élever à des milliers de milliards de dollars, et les commissions se compter en milliards de dollars. Les Hedge Funds envisagent activement cette possibilité, comme le fit feu Lehman Brothers. Goldman Sachs s’est massivement investi dans le lobbying pour la loi « Cap and Trade », et se situe en bonne position pour ramasser les milliards. Ce n’est probablement pas par accident qu’Al Gore lui-même est associé à ces activités. La vente d’indulgences bat déjà son plein, avec des organismes qui vendent déjà des compensations à l’empreinte carbone de certains, tout en affirmant que ces compensations ne sont pas la bonne solution. Les possibilités de corruption sont immenses. Archer Daniels Midlands, numéro un de l’agro-alimentaire américain, a fait pression avec succès pour obliger l’ajout d’éthanol à l’essence, et la demande d’éthanol qui en a résulté contribue déjà à la hausse importante des prix du maïs, et est à mettre en relation avec la détresse du monde en développement.
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Le second texte est un commentaire de Jean Michel Bélouve -Mes lecteurs connaissent son ouvrage de référence "La servitude climatique"- qui approfondit la problématique géo-économique du catastrophisme climatique à partir du texte précédent (dont il a assuré la traduction). Après une première partie où l'auteur rappelle qui est Richard Lindzen, et fait un sort préalable à toutes les calomnies que les réchauffistes professionnels ont tenté de répandre sur son compte -attaques ad hominem que des commentateurs mal intentionnés se font toujours une joie de reprendre dans les discussions en ligne, d'où la nécessité de distraire quelques lignes de chaque texte pour remettre les points sur les i- JM Bélouve rappelle que d'une part, le consensus réchauffiste est une fable, et surtout, que l'exploitation politique de ce prétendu consensus par divers courants politiques et financiers qui y ont intérêt conduit les économies du monde vers des désordres de plus en plus graves et de moins en moins maîtrisables. Extraits:
(...) C’est pourquoi on ne peut que juger sévèrement les politiques construites par les nations occidentales à partir des rapports du GIEC. Les décisions prises et les projets envisagés conduisent à un coût énorme, qui pèsera lourdement sur les économies, appauvrira la majorité des individus et enrichira une petite minorité de profiteurs, créera du chômage. Elles répandront la misère et la mort dans les pays les plus pauvres. Et tout cela se fonde sur un dossier scientifique imparfait. Où se situe le principe de précaution ? Doit-on parer à des conséquences climatiques encore très hypothétiques pour le milieu ou la fin du siècle, et le peut-on d’ailleurs, ou bien doit-on prendre la précaution de ne pas engager des mesures économiquement et socialement désastreuses en l’état actuel de la science ?
Car toute cette politique repose sur des à-priori hasardeux : le dictat qui veut que le débat scientifique sur le réchauffement planétaire soit clos, le présupposé de l’action humaine sur ce réchauffement, la prétention absurde que les mesures envisagées puissent infléchir notablement les évolutions du climat et contraindre l’action conjuguée de sept milliards, puis neuf milliards d’hommes, l’idée qu’un réchauffement ne puisse être que nuisible et générateur de catastrophes, que le climat de l’année 1950 était le meilleur possible, et enfin que l’humanité, dont l’histoire a amplement prouvé qu’elle savait surmonter les pires adversités, serait incapable de s’adapter à un changement climatique.
J’attire l’attention sur le fait que je n’ai mis en cause que les nations occidentales. En effet, les pays en développement ont une toute autre vision de l’avenir, qu’il s’agisse des pays leaders de demain que sont la Chine, l’Inde, le Brésil et quelques autres, ou de pays plus défavorisés d’Afrique, d’Amérique centrale ou d’Océanie. Seule les motive l’accession à une prospérité qui les rapproche de nos standards de vie occidentaux. Pour eux, il n’est pas question de freiner leur progression en renonçant à émettre des gaz à effet de serre. D’ailleurs, ils ne croient pas aux prophéties du GIEC. Mais elles tombent à point nommé pour tenter d’imposer aux occidentaux qu’ils consentent à tous les sacrifices, en vertu de leur responsabilité historique dans l’accumulation de gaz à effet de serre. Il est évident que leur détermination condamne à un échec cuisant nos politiques occidentales de lutte contre l’effet de serre. D’ailleurs, le peuple des Etats Unis l’a bien compris et met en échec les projets environnementaux de son président. Mais nous, les européens, nous persistons dans une voie sans issue !
(...)
Dès lors que ces prémices idéologiques ont été comprises, la suite est claire. Il fallait associer les grands milieux d’affaire à la stratégie géopolitique, et pour cela faire du changement climatique une aubaine pour les magnats de la finance et de l’industrie. Prendre l’argent aux contribuables et aux consommateurs d’énergie pour financer les nouvelles activités vertes est devenu la règle. Créer un marché planétaire de crédits carbone fait rêver les spéculateurs. De ces pratiques est née une connivence sans précédent entre affairistes et politiciens, au point qu’on ne peut déterminer aujourd’hui si les dirigeants du monde sont plutôt mus par des désirs de pouvoir ou par le goût du lucre.
Il résulte de tout cela qu’une bulle écologiste enfle, et que si les bases scientifiques sur lesquelles elle s’appuie s’effondrent, il résultera une cascade de banqueroutes, de destructions d’emplois et de patrimoines industriels.
En matière de réchauffement climatique, une partie de notre "presse", si tant est qu'elle puisse encore mériter ce nom, a totalement perdu le contact avec le concept d'information. J'en veux pour présomption une nouvelle affaire d'étude alarmiste totalement fantaisiste, reprise en boucle par une grande partie de notre presse quotidienne sans le moindre examen critique.
Au commencement, l'AFP, puis le Monde, puis beaucoup de monde...
"Réchauffement et population accrue entraîneraient des pénuries alimentaires d'ici 2020"
Allons bon ? Et qu'est-ce qui motive un tel pessimisme ?
Le réchauffement possible d'au moins 2,4 degrés de la température du globe d'ici 2020 combiné à un important accroissement de la population va créer des pénuries mondiales dans la production des principales cultures, prédit mardi un rapport d'experts privés.Si rien de plus n'est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont surtout le CO2 produit par la combustion des hydrocarbures et du charbon, un tel scénario est alors très plausible, insistent les auteurs de cette étude....
(...)
La production mondiale de blé subira un déficit de 14% par rapport à la demande d'ici dix ans. Ce chiffre sera de 11% pour le riz et de 9% pour le maïs.L'eau et le climat, deux ingrédients essentiels à la production alimentaire, seront particulièrement affectés par le réchauffement, (...)
Sans le moindre esprit critique, la "nouvelle" a pourtant été reprise sur un ton catastrophiste par Le Monde, Libération, Science et avenir (ces deux derniers copiant la dépêche AFP sans valeur ajoutée), ainsi que la PQR et quelques quotidiens helvétiques et belges. A noter que, courageusement, libération a choisi de ne pas ouvrir cet article aux commentaires.
Donc, dans l'esprit du grand public, le mal est fait: "les experts ont parlé, c'est catastrophique, en 2020, il fera tellement chaud que ce sera la famine". J'avoue ne pas avoir cherché à savoir s'il y a eu des reprises radio ou TV.
Une presse sérieuse... outre Manche
Quid de la presse étrangère ? Et bien curieusement, le "Guardian", pourtant peu suspect de sympathies droitières ou propager les thèses climato-sceptiques, ne chante pas du tout la même chanson:
"Une agence de presse en ligne promeut une étude erronée sur le changement climatique".
Ah tiens ? Le quotidien britannique nous apprend que la dépêche Eurekalert puis AFP se base sur une étude (PDF) produite "à partir d'extraits du rapport du GIEC 2007 et d'autres publications d'organisations internationales" par une ONG argentine, le FEU.
Et visiblement, même les réchauffistes les plus durs trouvent l'étude minable et ouvrent le parapluie pour ne pas subir un nouveau camouflet médiatique. Interrogé par la rédaction, Gavin Schmidt, le grand gourou catastrophiste du site Realclimate.org, y affime que "2.4°C d'ici 2020, ça ne repose sur aucune base". Ray Weymann, fondateur d'un groupement essentiellement dédié au "skeptical bashing", déclare à propos des concepts scientifiques de l'étude, que "l'auteur (en) a une incompréhension fondamentale".
18 heures après son premier communiqué, l'AFP (en fin de journée, hier) reprend enfin les informations du Guardian dans un correctif... Délocaliser la vérification des informations exige visiblement quelques délais !
Mais qui sont ces gens du FEU ?
Une recherche plus active permet de se rendre compte que l’étude citée est intitulée : "The Food Gap — The Impacts of Climate Change on Food Production: A 2020 Perspective". Elle a été rédigée par Liliana Hisas, ancienne rédactrice au GIEC, actuellement Directrice de l'Universal Ecological Fund, l'antenne américaine d’une fondation argentine du nom de Fundacion Ecologia Universal (FEU), dont le conseiller scientifique est un ancien co-président du Groupe II du GIEC, le Dr Osvaldo Canziani.
Hisas et Canziani affirment que le rapport est tiré d’informations contenues dans le rapport 2007 du GIEC et de diverses sources des nations unies.
Le FEU semble lui-même affilié à ECODES (Ecologia y Desarrollo, traduction Ecologie et Développement), une association de Sarragosse dirigée par un conseil d’administration réunissant un enseignant en droit de la Faculté de Saragosse, un gestionnaire immobilier, un avocat, un économiste et chef d’entreprise, un architecte, une travailleuse sociale, un sociologue. ECODES (leur site) fait du lobbying pour la décarbonisation des activités humaines et les industries vertes.
Le FEU ne cache pas dans sa profession de foi avoir pour mission "d'éveiller les consciences", promouvoir "une société plus équitable", bref, une organisation purement activiste dénuée de toute prétention à l'objectivité scientifique (source). En outre, il semble avoir des liens avancés avec le WWF, avec qui il publié au moins un rapport commun (PDF). On rappellera que l'écologisme très intéressé du WWF n'est pas inconnu des lecteurs anciens de ces lignes. D'ailleurs, M. Canziani figure en troisième position parmi les membres du panel de conseillers climatiques du WWF.
Bref, question neutralité des sources, on a vu mieux. Mais il est étonnant que des personnes accusées par leurs pairs "d'incompréhension fondamentale" des phénomènes en cause aient pu être rédacteurs officiels pour le GIEC. Voilà qui en dit très long sur la qualité des productions de cette organisation, au point que le Guardian n'hésite pas à établir un parallèle entre cette affaire et celle des glaciers de l'Himalaya, dont l'image du GIEC était sortie fort écornée.
Une presse inexcusable
Mais qu'importe que l'étude soit d'un niveau si faible ! Il ne serait pas venu spontanément à l'idée d'un journaliste de la rubrique "climat" de l'AFP, du Monde, de Libé, ou de S&A, de vérifier même superficiellement sa pertinence auprès de sources diversifiées. Ces méthodes de tâcheron sont tout juste bonnes pour "The Guardian", mais la presse française est au dessus de cela, c'est une presse de conviction, voyez vous ? C'est qu'il ne fallait pas gâcher l'occasion de faire un bon petit papier de propagande catastrophiste ! Pour ceux qui en doutaient encore, voici une preuve supplémentaire que les rubriques "science et climat" de nombreuses rédactions ont été capturées par des activistes soucieux de propager leur message politique plus que déontologie journalistique.
Et même si le public, notamment celui qui consomme beaucoup d'internet, commence à se méfier, nombre de citoyens électeurs, faute de temps ou de volonté pour se réinformer sur le sujet, vont, sur la foi de telles niaiseries, pousser les décideurs à toujours plus de folies politiques et financières anti-CO2. Je ne me fais aucune illusion: lorsque, dans quelques années, les trois quart de la population auront compris que le "réchauffement anthropique catastrophique" n'était qu'une gigantesque blague, les lois, réglements et grenelleries qui en auront découlé resteront en vigueur, par inertie, par habitude, par résignation, par paresse, par hyper-indifférence... Et parce que trop de gens vivront des politiques nées du grand mensonge carbonique.
Alors que des centaines de papiers sceptiques de grande qualité remettent en cause nombre de dogmes du GIEC sans jamais être cités par notre même presse, le moindre papelard alarmiste vaguement plausible s'il est lu en diagonale, pondu par la moindre ONG faisant allégence à la religion anti-carbonique dans le vent, fait l'objet d'une surexposition confinant à l'hystérie. Je serais curieux de voir la place consacrée aux "errata" dans les heures à venir de la part des journaux qui ont fait de la dépêche initiale de l'AFP une manchette.
Voilà qui ne devrait pas redorer le blason d'une presse dont les chiffres de vente s'écroulent inexorablement. Vous achetez encore ces quotidiens, vous ?
Pourquoi les chutes de neige peuvent elles, dans certaines circonstances, provoquer une pagaille monstre sur les routes ? La réponse est à la fois technique et économique. Et la mauvaise nouvelle est que si vous n'habitez pas dans une zone de grands froids permanents en hiver, il n'y a aucune raison pour que ça change dans l'immédiat.
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