Rédigé par Vincent Benard dans entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (0)
|
| |
Au
delà de la fronde tout à fait salutaire des “Pigeons”, un mouvement de ras-le-bol des
créateurs de jeunes entreprises, le premier élan de
colère contre les annonces des dispositions du Projet de Loi de Finances (PLF) 2013 a également
touché les auto-entrepreneurs, suite à divers articles de presse
annonçant la “remise en cause” du statut.
Puis certains ont cru bon de faire remarquer que les
mesures annoncées ne portaient essentiellement “que” une augmentation de “3%” (en fait, nettement plus, nous le verrons)
des taux d’imposition du régime, et de nombreux commentateurs de
presse, y compris les plus estimables, ont alors jugé que les
protestations des auto-entrepreneurs étaient injustifiées. En outre,
nous avons eu le droit à la litanie des protestations “classiques”
contre les auto-entrepreneurs qui bénéficieraient “d’avantages
considérables” créant une “concurrence déloyale” contre les artisans.
Ces assauts contre les auto-entrepreneurs sont ils justifiés ? Pour le savoir, il convient de répondre à deux questions:
1) Le régime d’auto-entrepreneur est il si avantageux que ne le prétendent ses détracteurs ?
2) Les modifications du régime fiscal des auto-entrepreneurs prévues par le PLF 2013 sont elles bénignes ?
Pour
ce faire, nous allons d’abord revenir (longuement) sur le statut actuel
(“Novelli”) des AE, puis, en fin d’article, sur l’incidence réelle des
augmentations prévues par le PLF 2013.
Lire la suite "En défense des Auto-Entrepreneurs: faux privilégiés, vraies victimes du PLF 2013" »
Rédigé par Vincent Benard dans entreprises, entrepreneurs, fiscalité | Lien permanent | Commentaires (11)
|
| |
Le
projet de loi de finances 2013 distribue les coups de matraque fiscale à
qui mieux mieux. Mais de toutes les augmentations de taxes annoncées,
aucune n’a provoqué autant de réactions que l’annonce de l’alignement
des taxes sur les gains en capital sur les taux de l’impôt sur le
revenu, synonyme d’une taxation marginale supérieure à 60% en incluant
la CSG. Au point qu’un mouvement de protestation spontané
majoritairement composé de petits et moyens entrepreneurs, “les
pigeons”, a réuni plus de 25.000 sympathisants sur Facebook en 72
heures, et organisera* une grande manifestation devant l’Assemblée
Nationale ce dimanche à 15 heures.
(Tribune co-signée par moi même avec Charles Beigbeder, Aurélien Véron, Arnaud Dassier, dans Atlantico avant-hier)
Pas que les Starts Up !
Cette
taxation est présentée par ses défenseurs gouvernementaux comme une
mesure de “justice sociale” visant à aligner la taxation du capital sur
celle du travail. Ce à quoi les entrepreneurs répondent qu’avant de
revendre des parts de leur entreprise, ils ont souvent du risquer de
tout y perdre, y compris la santé, que la prise de valeur a déjà été
obérée par de nombreux impôts et taxes payées durant la vie de
l’entreprise, y compris un impôt sur les sociétés parmi les plus élevés
du monde. Argument massue:
il est certain qu’il vaudra mieux pour beaucoup de créateurs dynamiques
à qui les voyages ne font pas peur, aller créer des entreprises en
Grande-Bretagne ou en Belgique. Outre-Quiévrain, la taxation des plus
values est de... 0%.
Une erreur serait de cantonner le débat aux seules "start-ups" ou entreprises nouvelles. La
mesure affectera également ceux qui envisageaient de reprendre des
entreprises en difficulté, ou en mal d’héritiers, avec pour idée de les
faire grandir.
Les seuls à être moins frappés par la mesure seront ceux qui
accepteront de rester "petits". Mais dans un pays où le principal
problème est la difficulté pour les jeunes entreprises à grandir, voilà
une incitation qui ne va pas dans le bon sens.
Lire la suite "Plus values: au delà du cri de colère des #Geonpi, un combat pour l'entreprise" »
Rédigé par Vincent Benard dans actualité, entreprises, entrepreneurs, fiscalité | Lien permanent | Commentaires (4)
|
| |
via www.youtube.com
Extrait du reportage ci dessus : "Big Booster nous explique qu'elle traitait 3 dossiers mensuels de déménagement d'entreprise de France vers Londres, auparavant. Elle en traite 100 par mois aujourd'hui !" - Je maintiens ce que j'ai dit dans le billet précédent: La politique fiscale de Hollande sera comparable pour l'économie Française à la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV (18 octobre 1685).
---
Rédigé par Vincent Benard dans actualité, economie, entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (1)
|
| |
Le gouvernement socialiste de MM. Hollande et Ayrault a frappé très fort
ce vendredi 28 septembre, une date à retenir pour de bien mauvaises
raisons : dans la même journée, il a annoncé l'alignement de la taxation
des plus values de revente des parts d'une entreprise sur celle des
revenus, et d'autre part, il a annoncé la fin des avantages fiscaux de
l'auto-entrepreneur.
Quelques explications s'imposent. C'est Pierre Chappaz, lui même "serial entrepreneur" (kelkoo.com, over-blog...) qui nous explique comment les plus values vont tuer les start-ups (également sur contrepoints) :
"Je
ne connais pas un seul fondateur de startup qui acceptera l'idée que,
en créant une entreprise dans laquelle il va investir toutes ses
économies et des années d'efforts, souvent sans se payer, il donnera à
l’État 60,5% de son gain quand il vendra sa boite s'il réussit. Il faut
savoir que 9 startups sur 10 échouent, et dans ce cas personne ne
rembourse le fondateur. Ensuite, sur les 39,5% qui lui resteront, il
paiera 1 à 2% par an, tous les ans, c'est l'ISF. Et quand il mourra,
l’État prendra 45% de ce qui reste"
Effectivement, créer
une Start up avec de telles perspectives, cela ne va pas de soi. Seuls
les fous, les chômeurs sans autre solution de survie et les margoulins
s'y risqueront encore.
En ce qui concerne les
auto-entrepreneurs, le régime de cotisations sociales sera désormais
aligné sur celui des autres travailleurs indépendants, ce qui supprime
toute attractivité au statut d'auto-entrepreneur. Il est vrai que cette
population de gens préférant l'entreprise à l'assistanat, de
super-riches gagnant 9 fois sur 10 moins que le SMIC, ne pouvait pas
trouver grâce aux yeux de nos paléo-socialistes. Allez, exit
l'auto-entrepreneur.
Mais ce n'est pas tout: partout en France,
des entreprises sont en train de renoncer aux plans d'intéressement de
leurs salariés en actions gratuites: cet intéressement bénéficiait
jusqu'ici d'une forte détaxe sur les cotisations salariales et d'une
franchise de cotisations "patronales" (je sais, la séparation entre CS
et CP est purement artificielle, mais ce n'est pas le débat du jour).
Désormais, les charges sur ces plans de distribution atteindront 40,5%
de leur montant, ce qui pousse les entreprises qui voulaient associer
l'effort de leurs salariés à leur réussite capitalistique à y renoncer.
Ce faisant, le gouvernement pénalise surtout des petits salariés (j'ai
rencontré un entrepreneur nantais dont les salariés gagnent en moyenne
1500 Euros/m, et qui voulait leur octroyer à peu près 2000 Euros en
actions gratuites. Mais à plus de 800 euros de charges par salarié, il a
préféré y renoncer...), et prive les entrepreneurs d'un formidable
levier de motivation pour des petites entreprises qui ne peuvent pas
payer les mêmes salaires que les grands groupes, mais qui, en associant
les premiers salariés à leur croissance, peuvent en faire des
quasi-associés, en quelque sorte des salariés-entrepreneurs... Mais cela
non plus ne trouve pas grâce aux yeux de nos socialauds de combat.
Réussir
à tuer l'auto-entreprise, les start ups et l'intéressement des salariés
le même jour, Mélenchon en a rêvé, Hollande l'a fait. T'es un vrai
killer François ! Ce gouvernement n'est pas simplement incompétent,
démagogue et sectaire. Il est avant tout dangereux.
Et ce n'est
pas fini. Jean Marc Ayrault a promis, suite à l'annonce de la fermeture
d'un haut fourneau de Mittal à Florange (Lorraine), un projet de loi qui
rendra encore plus difficiles les restructurations d'entreprises: voilà
qui devrait aussi refroidir grandement les investisseurs étrangers qui
voudraient faire grandir nos entreprises. Les investissements étrangers
en France se limiteront à des achats de marque et de savoir faire pour
les transférer vers des cieux plus cléments. La boucle sera alors
bouclée: faire naître une entreprise ou la faire grandir en France
deviendra un acte suicidaire.
Le frétillant ministre des
finances Pierre Moscovici annoncé qu'il envisageait 0,8% de croissance
en 2013 et 2% pour les années suivantes. Ou bien ce type marche à la
coke, ou bien il n'a plus honte de rien. Ce n'est pas en tuant toutes
les incitations à la création d'entreprises ou à l'investissement dans
celles qui sont déjà établies que nous créeront les emplois que la
première partie de la crise a éliminés. Nous allons au contraire vers
une récession carabinée, au plus tard au second semestre 2013, et peut
être bien avant. L'effet des mesures annoncées ce 28 septembre pourrait
être aussi dévastateur pour l'économie que ne le fut, le 18 octobre
1685, la révocation de l'édit de Nantes, qui fit fuir de l'hexagone la
classe la plus entreprenante du pays, les protestants.
Il reste
encore une toute petite chance que les députés ne votent pas ces
propositions budgétaires en l'état. Mais elle est ténue. En attendant,
préparez vos mouchoirs ou vos valises. Comme dirait H16, ce pays est foutu.
------------
Nb. La mobilisation contre les projets gouvernementaux sur les réseaux sociaux bat son plein. Twitter est en feu, et un groupe de défense des entrepreneurs vient de naître sur Facebook. Vous pouvez rejoindre @defensepigeons sur twitter ou "liker" le groupe "Les pigeons: mouvement de défense des entrepreneurs français" sur Facebook. Déjà plus de 1000 likes et abonnés en moins de 12 heures, et une grosse manif en préparation le samedi 6 octobre à Paris. Plus de détails rapidement via twitter. N'hésitez pas à utiliser @defensepigeons ou le hashtag #Geonpi dans vos twitts pour faire connaître le mouvement.
----------
Rédigé par Vincent Benard dans actualité, economie, entreprises, entrepreneurs, fiscalité | Lien permanent | Commentaires (6)
|
| |
En guise d'hommage à Steve Jobs, disparu hier soir, je reposte son discours à l'attention des étudiants nouvellement diplômés de Stanford en 2005. Le charisme, ça ne s'explique pas.
Reposez en paix.
------
Rédigé par Vincent Benard dans actualité, entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (0)
|
| |
Quel rapport y a-t-il entre Mohamed Bouazizi, symbole de la révolte des peuples du moyen orient contre leurs satrapes, et la patronne du petit hôtel de village de la vallée de la Loire où étaient logés quelques uns de mes camarades du Parti Libéral Démocrate le week end dernier ? A priori, ils ne se ressemblent guère. Et pourtant. Think twice...
>> Lire plus de strangulation ordinaire de l'économie sur Ob'Eco
---------
Ah, j'ai oublié de placer "Foreclosure Gate". Non, là, vraiment, je n'assure pas.
--------
Rédigé par Vincent Benard dans entreprises, entrepreneurs, etat | Lien permanent | Commentaires (9)
|
| |
Et si l'annonce par Steve Jobs du lancement de iCloud marquait le départ de l'internet 3.0 : "All my life, everywhere" ?
>> Plus d'Apple et d'iCloud sur Objectif Eco
-------
Rédigé par Vincent Benard dans entreprises, entrepreneurs, science et technologie | Lien permanent | Commentaires (10)
|
| |
Une fois encore, il est possible que la réalité dépasse le poisson d'avril. J'avais fait plonger plus d'un lecteur ce jour là en annonçant que Google et E-bay voulaient dynamiter la banque. Quelques jours après, tout en dévoilant le pot-aux-roses, j'évoquais les potentialités d'un tel outil dans le domaine de la rencontre entre investisseurs et emprunteurs, imaginant une sorte de meetic du capital et des capitalistes, extension naturelle des plateformes de Peer to peer Lending. Pure blague de potache ?
Et bien Jean-Michel Billaut - un des plus grands évangélistes de l'internet aux premières heures de ce média, quand seuls quelques geeks y croyaient et que France Télécom pensait que jamais ce machin gratuit ne pourrait détrôner le minitel (ça fait un bail), qui est resté à la pointe des tendances nouvelles sur la toile - nous apprend qu'Apple a déposé une série de brevets (info: Wired, Computerworld) qui pourraient laisser entrevoir l'utilisation généralisée de l'Iphone comme terminal de paiement, "IWallet" (?), non seulement côté consommateur, ce qui se fait déjà beaucoup au Japon, mais également côté vendeur. Apple servirait d'intermédiaire de transaction et pourrait faire baisser le coût d'intermédiation dans des proportions considérables par rapport à ce que les banques exigent pour une carte Bleue Classique.
Cela reste encore assez spéculatif, mais Google, avec sa plate-forme Androïd, aurait un projet similaire. Et je serai surpris que Microsoft, qui a déjà fait une tentative avortée de plateforme financière de paiements en ligne par le passé, reste en dehors de la danse. Avec un peu de chance, j'aurais lancé la mode des poissons d'avril visionnaires. Et si en plus Al Gore finissait en Taule... Mais c'est une autre histoire.
JMB, à l'esprit toujours aussi foisonnant, imagine que les offreurs de plate-formes mobiles pourraient sans peine se muer d'opérateurs de paiement vers des banquiers traditionnels version web 3.0. C'est un métier, mais après tout, il y a plein de banques à racheter pour pas trop cher en ce moment...
Tout ceci est évidemment sujet à moult incertitudes, la réalité ne sera peut être pas tout à fait celle imaginée au départ par ceux qui essaient de deviner les intentions de la firme à la pomme à partir de ses brevets, mais Apple aurait débauché un Frenchie spécialiste de l'usage des téléphones comme outil de transaction de chez Bouygues Télécom, ce qui donne du corps à des rumeurs d'intrusion des firmes vendeuses de solutions mobiles dans l'univers des services financiers.
Qui vivra verra, et sans doute la réalité pourra-t-elle être autre (Apple et Google pourraient choisir un angle d'attaque différent, tout comme paypal l'a fait au début de ce millénaire - les chemins de l'innovation sont incertains, et par là même passionnants), mais une chose est certaine: une explosion d'innovations est à attendre dans le domaine de la banque et du service financier couplé à l'internet fixe et mobile dans les années 2010-2020. Ça va chauffer !
Après le web 2.0 participatif, le web 3.0 everywhere ?
------
J'en profite pour replacer cette vidéo qui expose une autre innovation phare de l'internet 3.0 en préparation.
Bon, bientôt la rentrée, il faudrait songer à réécrire des articles un peu plus sérieux, non ?
-------
Rédigé par Vincent Benard dans entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (18)
|
| |
Essayons d'imaginer le futur... Un futur encore bien traditionnel, ceci dit.
2000 : Monsieur X. a besoin d'emprunter 50 000 Euros pour monter l'entreprise qui va déchirer. Il va voir sa banque, propose son projet, apporte des garanties, la banque lui prête après de longues palabres 30 000 Euros à 9%.
2009 : Monsieur X. a besoin d'emprunter 75 000 Euros (l'inflation...). Il se rend sur Prosper.com et lance son projet. une dizaines de prêteurs lui prêtent chacun une partie de la somme (sans se concerter), pour le bon total, à 8-9%.
2012, banque G-bank: Idem. Monsieur X. émet des obligations aux enchères inversées, soit 1000 coupons de 75 euros chacun.Toute la "tuyauterie" est assurée par G-Bank, il a monté son opération en 30 minutes et quelques clics. Un nombre d'investisseurs qu'il ne connait pas achète des coupons. Monsieur X. paie 7,0% car il est très bien noté - Il en est à son troisième emprunt sans anicroche), les investisseurs sont rémunérés 6,7% sans assurance défaut (marge d'intermédiation de 0,2% - taxes 0,1% ).
2013: les coupons des Monsieur X. peinent à trouver preneur à un prix abordable car la conjoncture est difficile, le taux exigé par les investisseurs en direct monte à 7,5%. Mais des pooleurs de prêts vont faire de la titrisation en ligne et réunir les coupons de Monsieur X. et ceux de 1000 autres emprunteurs dans un fond émettant lui même des bons au paiement garanti. La mutualisation des risques permet de faire descendre le prix demandé par les investisseurs à 6,0%. Le pooleur prend 0,4% d'intermédiation, G-Bank monte sa marge à 0,3%, plus les 0,1% de taxes. Coût total pour Monsieur X.: 6,8% au lieu de 7,5% !
Mieux encore, comme le prêt de Monsieur X est titrisé, G-Bank peut se permettre de proposer des CDS à prix attractifs sur les obligations émises par le fond de titrisation. Les investisseurs qui veulent une sécurité maximale se rémunèreront donc à 4,5-5%.
2014 : Monsieur X. lance une première augmentation de capital sur la plateforme et obtient 200 000 euros demandés pour une dilution de seulement 10% de son capital (sa PME, "Objectif Liberté Media", OLM, marche du feu de dieu) en moins de trois jours. Moins de 1% de commission par G-Bank. les actions OLM sont cotée de gré à gré sur la plateforme à des coûts ridicules, le tout avec une sécurité juridique de premier ordre. Inutile de dire qu'une PME de sa taille n'aurait jamais pu espérer rentrer sur une bourse traditionnelle. Nyse-Euronext annonce une hémorragie de clients et est au bord du dépôt de bilan.
2020 : la PME a grossi, l'actionariat est désormais très large, le flottant représente plus de 80% de la capitalisation boursière. Un certain Silvère T. lance via la plateforme une OPA hostile sur OLM.
Silvère T. n'en est pas à son coup d'essai. Cet ancien ingénieur informatique émigré en Floride s'est fait la spécialité de recruter dans son réseau social financier des investisseurs raiders qui ciblent des boites mal gérées ou des start ups qui ont grandi trop vite. Il monte des financements express sur la plate forme G-bank pour des opérations éclair sur des small et mid-caps. Son raid sur OLM est son huitième raid réussi sur 10 tentés.
Ceci dit, G-bank a servi à des opérations bien plus énormes: en 2019, un financier de 30 ans (uniquement connu par son pseudo Twittbook 4.0, "Warren Jobs") a racheté Microsoft, l'étoile déchue de Redmond, pour 50 milliards de gold-dollars, grâce à un pool de raiders monté via G-bank !Mais revenons à Monsieur X. Il vend ses 15% d'OLM pour 8 millions et s'empresse de placer ses pépettes dans une gamme de fonds d'emprunteurs de risque variables compris entre 5,5% et 8%.
2022 : Monsieur X. est en partie ruiné par une escroquerie montée par un certain Matéoff sur la plateforme : Une classique arnaque de Ponzi. Heureusement, il avait acheté des CDS vendus par G-Bank sur la moitié de ses obligations, lorsqu'ils n'étaient pas trop chers: il limite sa perte à 50% de ses investissements. G-bank a découvert l'escroquerie de Matéoff bien avant qu'elle ne prenne des proportions tragiques, car des milliers d'internautes l'ont alerté sur des anomalies comptables du fonds Matéoff. Lorsque G_bank a annoncé qu'elle suspendait la vente de CDS sur ce fond, celui ci s'est écroulé, et l'escroquerie est apparue au grand jour.
La SEC, l'AMF et les agences de notation n'avaient bien sûr rien vu, mais tout le monde s'en fiche. Cela fait longtemps que ces survivances bureaucratiques n'intéressent plus les investisseurs.
----------
Bon, cette vision ne sera sans doute pas traduite telle quelle (surtout en ce qui concerne Ob'Lib' Media !), mais l'idée est là: permettre à des petits entrepreneurs ou des particuliers d'accéder aux produits naguère réservés au "gros" et vendus au prix fort. Aujourd'hui, de telles plateformes d'intermédiation financière sont techniquement parfaitement réalisables.
----------
Rédigé par Vincent Benard dans divers, entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (1)
|
| |
Histoire de finir l'année sur une note sympathique et optimiste, rendons nous à La Canourgue, un charmant village de Lozère, à quelques kilomètres du viaduc de Millau, pour y ouïr la petite success story d'une PME du cru, qui, loin des discours de repli sur soi que l'on entend ailleurs, vit et se développe grâce à la mondialisation.
"Une épicerie de quartier ouverte sur le monde"
Le petit reportage ci dessus évoque Bienmanger.com, une très alléchante épicerie en ligne à laquelle j'ai été heureux de faire un peu de pub gratuite pendant le mois de décembre (colonne de droite) : d'une part, Le fondateur est un copain, d'autre part, leur service client est classé n°2 de leur catégorie par Ciao.fr: je ne vous ai pas aiguillé vers des margoulins ! Le reportage de France 3 lozère est une ode à la mondialisation des échanges: grâce à BienManger.com, des dizaines de producteurs de produits artisanaux lozériens et alentours ont pu trouver des débouchés nouveaux qui leur ont notamment permis d'élargir leur clientèle d'hiver, là ou l'acheteur et le touriste se font rare sous les halles de Mende ou de Marvejols. Et parce que le roi de Bahrein peut acheter le coufidou de l'Aubrac, nous pouvons l'acheter aussi à Nantes: cela n'aurait peut-être pas été possible si l'entreprise n'avait pu compter que sur le marché français, trop petit pour assurer son développement.
Leur esprit est celui "d'une épicerie de quartier qui vend dans le monde entier"... Sauf aux USA, hélas, l'hygiénisme parfois maniaque des américains servant de prétexte protectionniste bien commode pour interdire l'accès à l'union de nos ignobles fromages au lait cru. Enfin, comme ça, c'est moins cher pour nous.
Bienmanger.com a été fondée au tournant du millénaire, en même temps que toutes les dotcoms qui se sont cassées la figure. Webvan est mort, BienManger est toujours là, et bien là. Et leur sélection de foies gras, bien que courte, n'a absolument aucun équivalent gustatif dans le monde, et je pèse mes mots.
Pour le réveillon de Noël, c'est un poil tard, mais si vous commandez ce lundi ou mercredi, vous serez sûrement livrés avant le réveillon du nouvel an. Sinon, pour vous tenir au courant des nouveautés, ils ont aussi un blog.
Sur ce bonnes fêtes, et bons réveillons !
Rédigé par Vincent Benard dans entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
|
| |
France, ton industrie souffre, ton industrie se meurt, mais rassure toi, l’état va y remédier. Puisque tout le monde, de droite et de gauche, semble admettre que l’innovation est la clé du maintien de capacités industrielles en France, l’état va aider l’innovation. Et en plus, les régions peuvent en rajouter une couche. Elle n’est pas belle, la vie ?
Entre autres dispositifs, l’état a mis en uvre un statut de la jeune entreprise innovante (JEI), visant à permettre diverses déductions fiscales pour les entreprises remplissant un certain nombre de critères. Vous pouvez voir à la fin de cette ancienne note ce qu’un vrai professionnel de l’innovation en pense.
Pour ne pas être en reste, certaines régions ont mis en uvre des dispositifs complémentaires dont un exemple peut être lu ici. Mais ces dispositifs sont peu de choses par rapport à la "grande politique industrielle" que semblent nous concocter nos dirigeants, censée détecter et promouvoir les projets champions de l'innovation technologique de demain...
Je ne reviendrai pas sur le caractère extrêmement pervers de toute aide sectorielle. J’en ai déjà suffisamment parlé sur ce blog (exemples : ici, ici, là), et pour ceux qui découvrent, je me bornerai à rappeler qu’à une aide sectorielle, correspond un impôt prélevé sur d’autres pour la financer, que déshabiller Pierre pour habiller Paul ne crée pas de valeur mais ne fait que la déplacer, constitue une distorsion de concurrence, et qu’il vaudrait mieux diminuer toutes les charges pesant sur toutes les entreprises, fut-ce faiblement, que de créer une aide accessible à seulement une minorité d’entre elles, financée sur le dos des autres.
Non, ce qui me préoccupe, c’est l’existence, dans l’esprit de nos équipes dirigeantes, d’une frontière entre les entreprises "innovantes", et les autres, dont on peut supposer par opposition qu’elles ne le sont pas. Et que l’on veuille sur ce critère financer certaines entreprises au détriment des autres.
C’est un grave contresens.
Car l’innovation, ce n’est pas seulement inventer les produits et procédés de fabrication de demain, ceux qui font rêver l’énarque et le chaland dans les émissions spécialisées ou dans la rubrique high-tech du JT. C’est aussi adapter constamment les services et produits (et leurs moyens de production) actuels aux goûts de la clientèle, et aux progrès de la concurrence. C’est utiliser au mieux les innovations produites par d’autres dans son activité pour améliorer son offre et séduire de nouveaux clients. Même des entreprises très traditionnelles, anciennes, établies dans des secteurs aussi peu nouveaux que la distribution, la restauration, le textile ou l’agro-alimentaire, liste non exhaustive, innovent régulièrement, ou disparaissent.
Prenons un exemple parmi des millions: l’entreprise qui a mis au point la première carte à puce aurait sûrement été considérée en son temps comme innovante sur la base des critères bureaucratiques énoncés dans le statut de JEI. En revanche, celle qui aurait la première mise en place des terminaux de paiement adaptés à ses caisses pour permettre aux clients un meilleur service ne l’aurait pas été. Pourtant, n’a-t-elle pas innové elle aussi ? L’impact de l’invention de la carte à puce aurait il été le même s’il ne s’était trouvé des industries et services classiques pour croire au potentiel de cette invention ? Auchan, la BNP et leurs confrères ont-t-ils été en l’occurrence moins innovateurs que Gemplus ?
L’innovation n’est pas cantonnée à quelques entreprises visiblement inventives. Elle est inscrite dans les gênes de toutes les entreprises qui survivent et se développent, même si elle revêt des aspects souvent moins spectaculaires que ceux qui retiennent l’attention de nos bureaucrates et des médias de masse.
Aux USA, pendant la décennie 90, marquée par l’explosion des innovations dans le domaine des technologies de l’information, il s’est créé beaucoup plus d’emplois dans les services traditionnels que dans les entreprises dites de pointe. Les entreprises dites classiques ont su elles aussi utiliser les innovations des autres pour se développer, et le climat économique favorable ainsi engendré a rejailli sur toute l’économie, la « nouvelle » comme la traditionnelle.
"Ne faut il pas aider les entreprises qui innovent ", vous demanderez vous tout de même ? Et vous aurez raison, car après tout, l’innovation est effectivement le moteur de l’accroissement de notre richesse depuis la nuit des temps.
Mais favoriser ne signifie pas nécessairement aider avec l'argent des contribuables. Innover coûte cher, en études et en investissements productifs. Aussi le meilleur moyen d’aider toutes les entreprises à innover, est de réduire drastiquement tous les prélèvements effectués sur la valeur ajoutée qu’elles produisent, tant en charges sur les salaires qu’en impôts et taxes divers. Et pour cela, il faut réduire fortement le périmètre des dépenses publiques, et donc des interventions étatiques, dans la vie économique du pays. On en revient toujours au même problème fondamental.
Mais allez donc expliquer cela à nos chers politiciens
Rédigé par Vincent Benard dans economie, entreprises, entrepreneurs | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
|
| |
|
Dossiers:
|
Les commentaires récents